Cette production espagnole à petit budget, que certains qualifieront de "nanar",est un film réjouissant.

Début du vingtième siècle. Le paléontologue John Saxton Christopher Lee découvre en Mandchourie un specimen absolument unique d'hominien, specimen qu'il ramène à bord du transsibérien. Mais cette découverte admirable, suscitant la curiosité d'un collège de Saxton, le docteur Wells Peter Cushing, cède bientôt la place à la panique générale. En effet, l'hominien revenu à la vie s'est échappé de sa cage, commettant plusieurs crimes parmi les passagers du transsibérien…

Voilà ce que je peux dire dévoiler de l'argument de ce bon petit film fantastique sans trop gâcher le plaisir de ceux qui découvriraient cette série B fantastique.. Le premier point fort du film, c'est la réunion du superbe duo de la Hammer Cushing-Lee. Ici les deux acteurs mythiques ne s'affrontent pas mais se réunissent pour lutter contre un ennemi terrifiant. C'est surtout Christopher Lee qui tient la vedette, tenant un rôle de savant incarnant la raison contre la mal et l'obscurantisme, rôle taillé sur mesure pour… Cushing justement. Passer 90 minutes avec ces deus excellents comédiens est déjà une bonne chose. On a aussi droit à l'intervention de Telly Savalas dans la dernière partie du film. Les affiches françaises de ce film le mettent en avant car elles datent de l'époque où Kojak triomphait sur le petit écran. Or on le voit que très peu dans ce film où il cabotine pas mal, surtout dans une vf qui l'affuble d'un accent ridicule. Néanmoins, cette présence ajoute un piment indéniable au film. Et puis apparaît aussi un inquiétant personnage de moine raspoutinien, oiseau de mauvais augure incarné par Alberto de Mendoza.

L'autre point fort, c'est d'abord choisi le décor d'un train plongé la plupart du temps dans l'obscurité -dont le monstre du film raffole- et le mauvais temps. Le décor raffiné et claustrophobique, constitue un cadre idéal et même un personnage à part entière..

Le scénario pourrait apparaître abracabrantesque mais il maintient sans arrêt le suspense et un climat d'inquiétude feutré très efficace et envoûtant, jusqu'à un final apocalyptique qui ne rassure pas le spectateur. Le metteur en scène, qui n'est pourtant pas un génie du fantastique, distille les effets sans tomber dans le grand-guignol malgrè des effets qui pourraient parâitre un peu gros.

Tous ces éléments donnent de l'intérêt à ce film qui égalait voire dépassait les films de la Hammer (firme alors moribonde). Influencé lui-même par the thing de Howard Hawks, on peut penser que ce film a lui même influencé Frayeurs de Fulci, hidden, The thing de Carpenter.

Ce petit classique est disponible à petit prix dans un dvd tf1 sans la vo hélàs.

Belle exhumation, Verdun ! Amateur avoué de ces productions de second rayon et de fantastique en clair-obscur, je vais me procurer le film ! Merci d'avance !