Je ne m'attendais pas à ce genre de film ambigu, où, dans des décors habituels de films d'épouvante classiques, avec des éclairages traditionnels et les évidences codées imposées par le genre, on fait surgir un humour de galopin plus que les envolées lyriques et romanesques de mes chers Dracula et Loup-Garou…

J'aurais dû, avant d'acheter le DVD (je me rassure : moins d'un euro !) me persuader exactement des limites de ce genre de film ce qui m'aurait permis ainsi à lui trouver des mérites… ce à quoi je ne parviens pas, ou à peine, comptant pour rien les roulements d'yeux de Vincent Price et les mimiques exaspérantes de Peter Lorre (et pour moins encore la timidité tête-à-claques du très jeune Jack Nicholson, fils filmique du dernier nommé…).

Et si je ne suis qu'un amateur modéré de La petite boutique des horreurs, j'avais été émerveillé par Le masque de la Mort Rouge, également adapté de Poë, mais dans une symphonie de couleurs et d'angoisses…

Bon ! Je m'en remettrai !

J'avoue avoir toujours eu du mal à partager l'enthousiasme cinéphilique de certains, sur les talents de Roger Corman, même pour sa fameuse série des Edgar Poe. L'actrice Hazel Court avait même déclaré dans une interview, que Corman était surtout et avant tout un producteur, et que sur un tournage, il pensait d'abord à faire des économies, avant de réussir un beau plan. Le seul film que je trouve vraiment réussi de Corman, c'est Mitraillette Kelly, petit film de gangsters tourné en une semaine, bourré de bonnes idées (de montage, de musique, très bien dialogué). Dans le même style, son Bloody mama n'était pas du même niveau. Et que dire de sa période "LSD" ?

D'abord le constat affligeant des sommes investies par notre ami Impétueux ! Je me croyais radin, mais là, j'avoue, nous avons un maître !… Une journée de repos par un temps particulièrement chaud ne sera pas malvenue !

A propos de Roger Corman, je me suis replongé dans sa filmographie, voir quels films avaient bien pu me toucher… et, déception, il n'y en a pas !

Ce que je me souviens surtout (ouille ma mémoire) c'était une façon de travailler avec des petits budgets et d'aller très vite… pour produire des films capables de répondre aux attentes du plus grand nombre dans un genre mais sans pour autant chercher une quelconque difficulté. Mais cette période s'y prétait ardamment et abondamment !

Les titres qui ont pu marquer étaient "Mitraillette Kelly" et "Bloody mama"… Elle ne causait plus, elle flinguait !