Bon bin… si j'avais su, j'serais pas v'nu ! Décidément, Jipi commence ses vacances plutôt mal ! Et il communique le virus…

J'ai des migraines depuis quelques jours. J'espère que ces Phénomènes n'y sont pour rien. Peut-être simplement de la magie noire orchestrée par Droudrou et sortant de mon écran tel Videodrome.

Dites donc, vous !

Je dois dire que l'abominable La jeune fille de l'eau m'a durablement dégoûté des travaux du mégalomaniaque Shyamalan. Peut-être ai-je tort ? Quelqu'un d'autre a vu Phénomènes ?

Les 18 copies (sic) qu'a reçues hier mon club vidéo étaient déjà toutes louées quand je suis arrivé du boulot. Donnez-moi 48 heures et je vous fais mon rapport. J'ai eu la chance de ne pas voir La Jeune fille de l'eau – qui m'a l'air d'un sacré navet – alors je suis sans doute moins dégoûté que vous !

Bon, maintenant je suis fixé. Jarriq, passez votre chemin ! À part une séquence d'ouverture hallucinante où des travailleurs de la construction se comportent comme des lemmings, ce film est encore une bonne idée (ici de science-fiction) mal exploitée, avec une fin où le message écolo est lourdement martelé. Et puis, ce Shlama-truc n'est vraiment pas un directeur d'acteurs, dites donc ! Moi qui croyais avoir vu Mark Wahlberg s'améliorer récemment, le voilà qui rechute dans ses petites mines. Et sa partenaire est à l'avenant.

Le gâchis était tel, sur La jeune fille de l'eau, que votre critique ne m'étonne qu'à moitié. Je crains que le brave Shyamalan n'ait été qu'un pétard mouillé, et que la réussite de ses deux premiers films n'ait été dûe qu'à la chance du débutant.

Je passe donc volontiers mon chemin, et merci.

"la réussite de ses deux premiers films n'ait été dûe qu'à la chance du débutant"

Z'avez pas honte de dire des conneries pareilles? Enfin, vaut mieux entendre ça que d'être sourd…

Phénomènes est effectivement une déception, de plus, le doublage français est catastrophique et j'ai hélas du le regarder comme tel, d'où l'impression constante d'acteurs très mauvais, j'espère que la VO est mieux. L'idée de la nature tueuse est interressante et aurait pu donner quelque chose de bien plus inquiétant si cela avait été mieux filmé et rythmé. Mais quelques scènes sont très marquantes, en particulier quand les deux ados se font descendre par un cinglé cloitré dans sa baraque et l'idée du suicide donne lieu à des situations originales.

Z'avez pas honte de dire des conneries pareilles? Enfin, vaut mieux entendre ça que d'être sourd…

Des conneries ? Non, juste une opinion. Un simple avis. Apparemment pas les vôtres.

Dire que la réalisation réussie des films Sixième Sens et Incassable est due à la chance du débutant n'est pas un avis mais une raillerie de très bas niveau. Les derniers film de Shyamalan sont foirés, certes, ça n'est pas une raison d'en profiter pour dénigrer le talent du réalisateur en mettant ses premières oeuvres sur le compte de la chance. Car si chance il y a, la réalisation d'un film reste un travail méticuleux qui n'a rien de hasardeux, encore plus pour ce qui est du style de Shyamalan. Mais ne vous vexez pas Jarriq, cette tendance cynique à inventer des cohérences injustement bileuses colle très bien à votre personnage débordant de sympathie et d'humanité.

Vous semblez supporter difficilement qu'on vous contredise, Torgnole. N'empêche que Jarriq a raison : ce réalisateur me semble sur une pente descendante depuis le début. Je veux dire que déjà, par rapport à Sixth Sense, Unbreakable était déjà un cran en dessous – l'histoire qu'il raconte est nettement plus artificielle, plus fabriquée, et elle s'adresse aussi à un public plus "spécialisé" (il faut être un adepte des histoires de super-héros pour goûter pleinement la variation, certes jubilatoire). J'ai bien aimé The Village, mais il faut être patient, très patient pour arriver à l'excellente chute. Une bonne idée de chute, ça fait une bonne nouvelle de quelques pages ou un court-métrage percutant; mais sur 200 pages ou sur deux heures de long-métrage, on ne peut pas avoir seulement cette idée et organiser tout le récit en fonction d'elle : il faut avoir quelque chose de plus à dire. (Je ne parle pas de Signs, que j'ai lâché en route pour sombrer dans les bras de Morphée, à mon grand dam).

Et le phénomène du grand premier film ou du grand premier roman que l'auteur ne réussira jamais par la suite à égaler est courant, tant en littérature qu'au cinéma. L'expression beginner's luck n'est pas peut-être pas la plus adéquate pour le décrire, mais ça y ressemble…

Son vrai premier film Wide Awake est paraît-il une cata aussi.