Mieux vaut Deborah Kara Unger déguisée en fée Carabosse clochardisée que pas de Deborah Kara Unger du tout. Mais blague à part, j'ai rarement vu un tel catalogue de clichés que ce film. De la vraie peinture à numéros. Même moi qui suis un authentique froussard cinématographique, je n'ai pas eu peur une seconde ! Surprenez-moi, bon sang…

Alors pour être surpris, cher Arca, il vaut mieux aller voir du côté de Rec, que de celui de Silent Hill. Gans tourne avec ses références, ses connaissances techniques, son goût évident du "bel objet", mais jamais avec ses tripes. Il y a plus d'inventions dans le plus moyen des films espagnols (Abandonnée) que dans l'opulent et soigné Silent Hill. Dommage…

Ah certes. S'il y a un domaine du cinéma où (heureusement) l'opulence des moyens ne rime pas du tout avec la réussite, ça semble bien être celui du film de peur. Encore qu'il faille, disons, un certain minimum vital (car des effets spéciaux fauchés seront toujours des effets spéciaux fauchés). Mais tout de même, un budget "moyen" peut amplement suffire à damer le pion aux opulents. Dans Dark Water par exemple, Hideo Nakata accomplit de ténébreux miracles avec trois fois rien; le remake US n'arrive à rien d'aussi fort avec dix fois plus d'argent. D'ailleurs, même les Français peuvent y arriver : j'ai vu récemment Ils, qui m'a flanqué une sérieuse frousse et n'a pas dû coûter très cher…