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Sujet : Ava diabolique et psychédélique !


De DelaNuit, le 27 juin 2008 à 15:26

En prenant de l'âge, il devenait difficile pour Ava Gardner d'interpréter des déesses et des princesses… Alors, va pour les impératrices vieillissantes (Sissy dans Mayerling, Agrippine dans Anno Domini) ou les sorcières / démones : rien de moins que "La Luxure" (!) dans L'oiseau bleu de Cukor ou cette "veuve du diable"…

Ce film, Tam Lyn ou La ballade de Tam Lynn ou The Devil's Widow, qui se voulait avant-gardiste, était réalisé par l'acteur Roddy Mc Dowall, grand copain d'Ava, qui depuis son installation à Londres (ayant claqué la porte de l'Espagne qui lui réclamait des arriérés d'impôt astronomiques et selon elle, non justifiés), avait troqué les nuits de flamenco contre les bars nocturnes où la jeunesse de cette fin des années 60 s'en donnait à cœur joie. A l'aise parmi cette jeunesse sans complexe, initiatrice des uns, protectrice des autres (et notamment égérie des milieux gays), elle y rencontra Roddy et ils devinrent copains comme cochons.

Admirant et connaissant bien l'animal (qui avait été « le plus bel animal du monde » selon le slogan de la MGM pour La comtesse aux pieds nus, qu'elle qualifiait de « foutu slogan »), Roddy savait qu'Ava n'était jamais meilleure que dans son propre rôle, et décida de la filmer en maîtresse des nuits interlopes dans un film qu'il réaliserait, inspiré d'une ancienne légende.

Ava était ravie. Ce rôle de femme de tempérament régnant sur une société de jeunesse libérée et artiste, et choisissant ses amants parmi ses plus charmants spécimens (ici Ian McShane) lui convenait comme un gant.

Sauf qu'elle devait aussi se montrer diabolique comme une mante religieuse, et les vider de leur énergie, comme une reine vampire… métaphoriquement s'entend, mais le symbole est là, le film jouant sur l'ambiguïté entre les deux. Pour Ava, cet aspect du scénario était moins évident à incarner, mais elle se rappela ses colères et ses caprices, s'inspirant des noirceurs de sa personne, et on s'amusa bien.

Hélas, on a beau être acteur de talent et protéiforme (n'oublions pas Roddy Mc Dowall en chimpanzé dans La planète des singes), on n'en devient pas pour autant un réalisateur « bancable ». Roddy, dont ce fut à ma connaissance l'unique réalisation, peina à vendre son film, et ce n'est que plusieurs années plus tard qu'il réussit à le placer, sous un nom différent et un montage remanié… Le tout dans un circuit des plus restreint.

Conséquence : le film eut du mal à trouver son public, et même s'il est aujourd'hui considéré comme un film « culte » emblématique des productions kitsch et psychédéliques de son époque (1969), rares sont ceux qui l'ont vu…

M'est avis qu'un dvd avec la communication appropriée pourrait connaître un certain succès… ?


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