« Chacal » parcours minutieux des préparatifs d'un attentat contre un chef d'état par un tueur mécanisé sans chaleur tout en ne possédant qu'une sensibilité microscopique détient l'efficacité d'un processus déterminé, appliqué à la lettre sans états d'âmes.

Le traitement est aussi froid que le tueur est beau. Seule la mission accompagnée de la validation de chaque degré de son exécution compte. Ceci n'élimine pas la casse, des innocents en font les frais.

Le cogito policier en traque contre un professionnel du contrat est à son paroxysme. Une course contre la montre entre un système répressif et un exécutant mandaté s'égrène le temps d'un unique rendez vous entre un prédateur déterminé et une proie mise en danger par la cérémonie et le protocole.

« Chacal » expose brillamment les contenus procéduriers nécessaires à l'application ainsi qu'a l'opposition en parallèle d'un assassinat commandité. Une double confrontation interne en miroir ou chaque camp doit prouver la valeur de son statut par une protection parfois laborieuse et administrative en lutte contre la rigueur et la motivation d'une entité robotisée.

C'est en effet une des plus belles réussites de Zinnemann, et le rôle de sa vie pour Edward Fox, qui n'a jamais confirmé l'essai, malgré une brillantissime incarnation de ce tueur anonyme et sans âme. Lonsdale est également parfait en petit flic français tenace.

Les DVD existants, sont tous anciens, dans un master 4/3, Chacal mérite une belle réédition, voire des suppléments, tant que les participants sont encore de ce monde.

Là, je vote ! En ajoutant : il faut lire le roman qui a inspiré le film ! Il nous révèle des filières qui (à cette époque) apparaissaient difficilement imaginables !

Sur le papier on pouvait craindre un film indigeste: 2h20 pour raconter une histoire dont on connaît l'issue, sachant en plus que les films américains sur la France sont souvent bourrés de clichés ridicules et que Zinnemann n'a pas toujours la main légère…

Le résultat balaie toutes les appréhensions. L'intrigue, qui met en parallèle la préparation méticuleuse du tueur professionnel et sa traque par la police française, dont on vante ici l'efficacité, n'ennuie pas une seconde.

La réalisation de Zinnemann est d'une étonnante sécheresse -certains spectateurs parleront même de froideur. Elle est donc parfaitement en symbiose avec la minutie du "chacal". Outre la maîtrise de la mise en scène, on remarquera surtout un montage d'une rare virtuosité, qui fut récompensé à juste titre par un BAFTA (les oscars anglais). Et les décors, français pour la plupart, sont très bien choisis.

Alors quelles réserves peut-on émettre ?

Le fait que tout le monde parle un anglais parfait alors que l'action se passe en France ? On peut regarder le film en VF.

Quelques longueurs dans la deuxième heure ? A peine. Et ce serait bien que les blockbusters de 2H30 soient aussi prenants que ce Chacal.

Alors quelques invraisemblances ou ficelles un peu grosses ? A ce moment là, jetons tout Hitchcock aux oubliettes.

Le chacal est une grande réussite, qui prouve que le vieux Zinnemann pouvait réaliser un thriller aussi passionnant que les Pakula ou Pollack de la même époque. Ce film, qui fut un gros succès aux Etats-Unis, est étrangement passé inaperçu en France et reste, me semble t-il, assez méconnu par chez nous…

J'ai vu ce film durant le confinement, le mois dernier, dans sa Version HD restaurée (Blu-Ray de chez "Arrow" paru en Angleterre). C'est vraiment une grande réussite en effet. J'ai été très agréablement surpris. Ce film ne ressemble en rien à tout ce que j'avais vu jusqu'ici du même Fred Zinneman.

Le film a mal vieilli. Tout semble faux : développements peu vraisemblables. La mise en scène est rythmée mais le récit est daté. A voir comme un documentaire sur l'année 1973. Comme film de fiction : sans intérêt.