Il y a pire que de ne pas pouvoir voir ce que les autres voient, c'est voir ce qu'ils ne peuvent pas voir. Tel est le principe de départ de ce film d'horreur, ou plutôt de frayeur, qui nous vient tout droit de Thaïlande, prouvant encore le talent de l'Extrême Orient non pas seulement dans les films d'actions mais aussi et (peut-être surtout) dans les films de frayeur.
Le principe de l'histoire est simple : une aveugle se fait greffer des yeux et alors qu'elle espère découvrir la beauté du monde, elle voit en fait des formes étranges qui se révèlent être des fantômes.
On ne peut pas dire que le scénario soit vraiment original. Au fond, de ce point de départ vite exposé, on peut deviner facilement toute la suite du film, ce vers quoi l'héroïne va se diriger et ce qu'elle va découvrir. Preuve donc que nous sommes entièrement dans un film de genre, sans jamais le quitter ni jamais le travestir.
L'intérêt n'est donc pas dans le scénario mais dans la force des frères Pang (Oxide et (Danny) à camper une ambiance de frayeur. Les scènes de surgissements des fantômes sont très efficace. Très simple toujours mais très efficace. Ils recourent pour cela notamment à des cadres très travaillés, axés sur les angles morts, autrement dit aveugles. Comme toujours, quand le fond rejoint la forme, c'est toujours très efficace. C'est le cas ici avec cette idée que le fantastique est là, au coin de l'œil, mais que nous, voyants depuis notre naissance, nous ne voyions plus.
Le film offre donc de belles scènes, des jolis moment comme le final notamment fort réussi. Cependant, trop de faiblesses dissolvent le film. Tout d'abord un montage  – assuré pourtant (à moins que ceci n'explique cela) par les réalisateurs eux-même – qui est très efficace dans les scènes d'actions mais qui devient très lourd et assez moche dans la gestion des fondus enchaînés. Cela faisait même bien longtemps qu'on en avait vu d'aussi laids.
L'interprétation ensuite n'est pas à la hauteur. A l'exception de la prestation de Angelica Lee à la fois ravissante et bonne comédienne (qu'on avait pu découvrir et apprécier dans Betelnut Beauty), le reste du casting rame derrière. La sœur, la mère ou bien encore le héros masculins n'arrivent pas à quitter soit la caricature soit deux ou trois mimiques sans cesse répétée.

Pas un chef d'oeuvre du genre mais loin d'être un navet, les asiatiques nous montre une fois de + qu'ils reignes en maître sur le marché de la frayeur cinématographique.

Peut être une cousine lointaine mais étrangement ressemblante de Uma Thurman?

Ce n'est pas la révolution du film de peur, mais quand même, ça marche : il y a des passages qui flanquent vraiment la frousse. Brrr ! L'accident final est particulièrement réussi.