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Forum : Arsène Lupin joue et perd 813

Sujet : J'ai 813 bonnes raisons...

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De Arca1943, le 1er juin 2008 à 00:30

…de voter pour mettre la main sur cette télésérie (signée Alexandre Astruc) qui porte à l'écran la plus ébouriffante aventure d'Arsène Lupin. Jean-Claude Brialy ajoute son nom à la longue liste d'interprètes qui ont tâté du gentleman cambrioleur, de John Barrymore à Robert Lamoureux en passant bien sûr par Georges Descrières et même (sur scène) Tatsuya Nakadai. Dans le roman, j'adore la scène où Arsène Lupin, détenu à la Santé, oblige le Kaiser d'Allemagne à venir incognito jusque dans sa cellule pour négocier le partage des colonies d'Afrique…


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De Impétueux, le 2 juin 2008 à 19:56

Vous avez mon vote, alors même qu'à ma profonde honte, je n'ai absolument aucun souvenir d'avoir vu l'excellent Jean-Claude Brialy revêtir la riche personnalité du plus admirable, du plus spirituel, du plus patriote, du plus français des gentlemens-cambrioleurs !

Alexandre Astruc a été une grande référence dans le cinéma français des années Cinquante, un novateur, assurément, à sa manière (Le rideau cramoisi), un cinéaste à succès (Une vie), mais, comme il n'était pas de la camarilla de la Nouvelle vague, il a été réduit graduellement au silence…

L'imaginer tourner quelques uns des palpitants romans de Maurice Leblanc (remarquablement édités en Bouquins, il faut le signaler à la jeune classe) est un bonheur…

Et 813, vous avez raison, Arca est un des meilleurs opus (mais il y en a tant d'autres… Le bouchon de cristal, par exemple…)


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De Arca1943, le 3 juin 2008 à 03:37

Ah oui, cette collection Bouquins est vraiment une bénédiction. Et tellement robustes qu'ils en sont presque lavables à la machine. C'est la Pléiade du peuple !

Il y a les Lupin chefs-d'oeuvre vraiment jubilatoires – L'Aiguille creuse, 813, Le Bouchon de cristal, Victor, de la brigade mondaine – les excellents recueils de nouvelles – Les Huit coups de l'horloge, L'Agence Barnett et cie et deux ou trois autres – il y a les romans très bons mais une coche en dessous, comme La Barre-y-va (qui garde tout de même beaucoup de charme), La Demoiselle aux yeux verts et La Comtesse de Cagliostro (passionnant mais inégal), il y a ceux que tout lupinophile doit avoir lus mais qui sentent un peu le contrat, comme La Demeure mystérieuse, La Femme aux deux sourires, il y a le faiblard mais encore Lupin La Cagliostro se venge, il y a le très mauvais Lupin Les Dents du Tigre (intrigue pourrie ! remboursez !) et il y a enfin les faux Lupin, qui sont des attrape-nigauds de circonstance (la Première Guerre mondiale) que les héritiers de Maurice Leblanc n'auraient jamais dû laisser dans la collection Lupin : L'Éclat d'obus (où le Lupin promis n'apparaît pas du tout!) et L'île aux trente cercueils (long feuilleton où l'intervention de Lupin pendant quelques pages arrive comme un cheveu sur la soupe).

À quoi il faut ajouter le miraculeux Le Secret d'Eunerville de Boileau-Narcejac, pastiche vraiment étincelant, qui fait battre le coeur, de la classe des meilleurs Leblanc… après quoi le tandem a eu tort de rempiler : La Poudrière est encore très plaisant à lire, mais nettemment une coche en-dessous, mais surtout, surtout Le Second visage d'Arsène Lupin et Le Serment d'Arsène Lupin sont inexcusablement mauvais.


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De verdun, le 27 mars 2021 à 23:09
Note du film : 3/6

Diffusée en décembre 1980 sur Antenne 2, Arsène Lupin joue et perd est une mini-série intéressante à analyser. On peut la voir sous deux angles différents.

Du point de vue des lupiniens, il s'agit d'une grande réussite.

En effet, les admirateurs de Maurice leblanc, qui s'étaient sentis lésés par la série avec Georges Descrières, ont pu retrouver le Lupin des romans. On a même rarement vu un film ou un feuilleton suivre aussi fidèlement le roman -complexe- dont il constitue l'adaptation.

Par ailleurs, la fidélité au personnage est assurée par l'interprétation de Jean- claude Brialy. Dans le rôle du fameux gentleman-cambrioleur, Brialy est absolument remarquable. Il combine merveilleusement la gouaille d'un Lamoureux et l'élégance aristocratique d'un Descrieres. Il est bluffant dans la peau de Lenormand, chef de la sûreté. Mais surtout il retranscrit des facettes méconnues du personnage, qui est souvent sombre, menaçant, vulnérable, et en proie au doute voire à l'échec. L'image donnée de Lupin est inattendue et fort éloignée de la série à succès de 1971. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles Arsène Lupin joue et perd n'a pas été un triomphe lors de sa diffusion et a peu marqué les esprits malgré ses qualités. En tous cas du point de vue du lupinophile averti, la série vaut 5/6.

Or combler les lupinophiles n'est pas suffisant. Du point de vue des cinéphiles et téléphiles neutres qui n'ont jamais lu Maurice Leblanc, Arsène Lupin joue et perd s"apparente à un pensum indigeste.

Car l'ensemble est terriblement statique, dépourvu de rythme et de toute forme. A trop vouloir coller au texte d'origine, Alexandre Astruc en a oublié toute mise en scène. Impétueux et moi avons souvent discuté sur ce forum de la supériorité des feuilletons d'antan en ce qui concerne les adaptations littéraires car il est plus facile de restituer la richesse des romans de Jules Verne et Alexandre Dumas en six heures qu'en 90 minutes. Ici c'est le contre-exemple parfait: certes toute la richesse et la complexité de l'oeuvre de Maurice Leblanc est restituée ici mais des coupures auraient été souhaitables pour ne pas laisser l'ennui s'installer. Les novices "décrocheront" facilement… Et un roman-feuilleton se doit d'être palpitant et échevelé: si la mini-série a respecté la lettre de "813", en a-t-elle vraiment respecté l'esprit "dumasien" ?

En outre, l'image est comme pour beaucoup de téléfilms de cette époque, très vieillie et non restaurée. La prise de son laisse elle aussi à désirer. Ajoutons que la distribution, pourtant brillante comme dans beaucoup de fictions des années 1970-80, paraît étrangement atone. Comme si Maurice Biraud, Francois Perrot, François Maistre, Marco Perrin, Anton Diffring et les autres avaient volontairement laissé Brialy briller. Accordons toutefois une mention à Hubert Deschamps et Jacques Duby qui apportent une fantaisie bienvenue. Enfin, la musique de Georges Delerue m'a semblé répétitive et assez agaçante, en deçà de ce dont était capable cet immense musicien et en deçà des musiques de Jean-Pierre Bourtayre pour le Arsène Lupin de 1971. Pour le non-lupinophile, Arsène Lupin joue et perd vaut un bon 1/6.

Par conséquent, Arsène Lupin joue et perd est l'adaptation la plus fidèle qu'on puisse imaginer aux romans de Maurice Leblanc mais c'est aussi un feuilleton austère voire ingrat, loin d'être aussi divertissant et pétillant que la série de Descrières. Voilà pourquoi cette mini-série est tombée dans l'oubli jusqu'à sa parution en DVD, malgré la superbe interprétation de jean-Claude Brialy.

Le tandem Brialy-Astruc devait se retrouver pour une adaptation des dents du tigre, mais, déçue par l'accueil assez tiède reçu par leur 813, Antenne 2 ne donna pas suite à ce projet.


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