Etrange univers que celui de Hou Hsiao-hsien : il ne s'y passe en apparence pas grand-chose. Pas de fusillade à la Johnny To, ni d'érotisme soft à la Wong Kar-Waï. Les protagonistes se contentent de se déplacer en voiture, à mobylette et de nourrir leurs chiens. Mais le cinéaste sait capter les vibrations existentielles liées à ces moments très ordinaires. Quelques agencements d'angles de vue, de sons, de mouvements et de couleurs transforment cet ordinaire en spectacle. Ainsi, dans Goodbye South, Goodbye, la voiture dans la laverie automatique : le mouvement des brosses mécaniques crée un ballet hypnotique. On imagine que cette simplicité apparente est en réalité le fruit d'un long travail de réflexion…