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Forum : Le Club des empereurs

Sujet : Critique


De christopher brandon, le 22 février 2004 à 19:24
Note du film : 3/6

« Oh Capitaine, mon Capitaine ! » Ca commence avec un désagréable parfum de déjà vu. L’école de garçons high standing, la rigidité de l’enseignement, le cadre so british alors qu’on est bien aux Etats-Unis, le baroude des élèves et la pression familiale… Manque juste Robin Williams remplacé au pied levé par le célibataire Kevin Kline. Voilà pour la première heure, prévisible et un rien fade du Club des Empereurs. Seul un concours du meilleur spécialiste d’histoire grecque vient déjouer les prévisions scénaristiques… Puis, par une pirouette temporelle, on se retrouve 25 ans après, de nos jours, avec un Kevin Kline retraité et, chose curieusement non exploitée, mariée. C’est l’heure de la consécration et des hommages, des lauriers (de César) et des éloges. (Attention, spoilers !) Là on retrouve les enfants tous devenus d’efficaces et charismatiques businessmen, surtout le sieur Bell, animé par l’ambition du poste de sénateur, comme autrefois son père. Et là le film prend une toute autre tournure, plus noire, plus malsaine, qui confronte le poussiéreux professeur aux cheveux blancs à l’opportunisme et au mépris de son entourage. La réunion des anciens élèves, perçue initialement comme une bonne occasion de s’amender des erreurs de la jeunesse et comme une belle publicité pour dire « elle est belle et triomphante notre jeunesse américaine ! », tourne en pré-campagne politique avec un évident appel du pied envers les futurs partenaires politiques et économiques, ces « chers amis » qui font l’opinion dans les milieux autorisés. Le professeur Kevin Kline démasque alors la supercherie, l’argument moral dont il a servi à son corps défendant, sans pour autant empêcher son ancien élève, pourri jusqu’à la moelle, de tenter l’aventure politique. Il y a quelque chose d’incroyablement désabusé dans ce film, où le bon professeur se retrouve dépassé non seulement dans son rôle de mentor mais aussi (voir surtout) dans ses fonctions de professeur émérite, dont le poste de directeur lui échappe car il n’a pas su comprendre les intérêts modernes de son établissement. Ces quelques points, troublants et malsains, sauvent ce film qui aurait pu passer pour un resucée conservateur du Cercle des Poètes Disparus. On pourra juste regretter que la fin ne soit pas aussi consensuelle… Mais bon, ce n’est pas non plus un Stephen King !


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