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Forum : Podium

Sujet : Critique


De christopher brandon, le 21 février 2004 à 16:39
Note du film : 4/6

« Elle a les yeux qui crient braguette ! » Après un battage médiatique frôlant l’overdose, Podium s’affirme comme le succès populaire français de ce début d’année, bien devant RRRrrrr !!! et les 11 commandements. Pourtant, avec tout le respect qu’on doit au métier des Drucker, Bern, Arthur et tutti quanti qui ont déroulé le tapis rouge aux enfants de Cloclo et à l’inévitable Poelvoorde, qui ont donc assuré l’ultra présence du film à la télé, c’est semble t-il les critiques plutôt favorables et le bouche à oreille flatteur qui portent le film, qui, disons-le, le mérite. En effet, Podium se révèle bien davantage qu’un hommage déguisé en l’idole blonde des années 70. Si Claude François est bien sûr omniprésent, notamment dans un duo très réussi entre Poelvoorde et lui, il sert avant tout de fil rouge pour nous présenter la passion invraisemblable de ces gens-là, de la France profonde, qui rêvent d’avoir Claude François (et tant d’autres célébrités…) pour métier. Là où Podium touche juste, c’est qu’on en sort en se disant que les marioles qui s’exposent tant à la télé, parfois (voir souvent) pour nous vendre des films ou des chansons ineptes, n’ont vraiment rien de plus que ces sosies qui eux assument davantage, et sans guère de moyens, leur passion et leur talent. Coté performance d’acteurs, Poelvoorde, qui affiche parfois un visage d’une dureté magnifique qui rappelle le De Niro mafieux des grandes heures avec Scorcèse, est extraordinaire et confirme son talent singulier qui le fait passer de Bourvil à Gabin en quelques scènes. Jean-Paul Rouve, en sosie boulimique et demeuré de Polnareff, manque parfois d’épaisseur et Julie Depardieu, chose curieuse, voit quasiment toutes ses scènes post-synchronisées, c'est-à-dire que sa voix a été réengistrée en studio et remontée lors du mixage du film. Ce qui n’empêche pas à son personnage d’exister dans ses rares scènes. Au final, c’est un véritable hymne aux chansons populaires et à ceux qui s’en sont proclamés gardiens du temple (et ils ne sont pas tous ringards, loin de là) qui ressort de ce film. A travers les excès et la folie de Bernard Frédéric, c’est ce monde en marge du show-business officiel qui est salué, incarnée par la présence brillante (surtout son costume…) de la prêtresse des petites gens Evelyne Thomas. Les vrais et récurrents oubliés de Drucker tiennent leur revanche, et c’est au moins une bonne raison d’aller voir ce film !


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De Cristobal, le 22 février 2004 à 23:59

Oui vraiment un bon film. Avec cette musique entraînante que je ne connaissais pas (!!?!!!!!!). Eh oui, c'est possible (Ô, arrogante jeunesse passée, pétrie d'ambitions…). Et, comme chacun sait, quand la musique est bonne (bonne, bonne, bonne…!), c'est près de la moitié du film qui se trouve à bon port et à la fête, presque réussi. (Je pense, par exemple, à "Trop Belle pour Toi" de Blier, qui convoque dans son film Schubert le Grand, le génie, le sublime. Ce qui donne à cette oeuvre un élan qui la transporte et renforce son côté intemporel, donc indémodable. Eternelle jeunesse.).

Pour en revenir à "Podium", non seulement on tape du pied en rythme la plupart du temps, mais en plus on rit assez souvent et vraiment grâce à l'abattage incroyable de Poelvoorde, bien entouré par ailleurs. Un seul regret peut-être, on aurait aimé un peu plus de "Méga-Show", comme une chanson en entier avec Poelvoordettes (sic !) en folie rythmique.

Mais il faut que je trouve maintenant un CD pour potasser les tubes de Claude François : voir si cette musique est en mesure de me métamorphoser en fan absolu…… "Alexandrie, Alexandra…" (ça vient…. je crois…).


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De nini, le 2 mars 2004 à 16:47

Je détestais Claude François à son époque et à la mienne d'ailleurs (20

ans en 1963) mais j'aime de plus en plus et ce grâce à Podium. J'ai eu

la larme à l'oeil en voyant le film ; sans doute parce qu'il réflétait

la nostalgie de ma jeunesse ratée et de l'insouciance que je n'ai pas

connue (je n'aimais que Ferré et Brel).Aujourd'hui, à la presque fin de

ma vie, je ne veux que les lumières, les strass,les paillettes, la

légèreté … ! Même si le film "Podium" démontre que vivre aux dépens

d'un autre (en étant le sosie) n'est pas suffisant pour être heureux ;

il témoigne aussi qu'être fan est aussi une façon de vivre à 100% sans

complexe. J'ai évidemment regretté la fin du film moraliste mais bravo

pour le punch de Benoît Poelvoorde.


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De vincentp, le 14 mai 2006 à 07:52
Note du film : 4/6

Le film contient des séquences irrésistiblement drôles et a bien mérité son succès populaire. On prend un plaisir certain à le regarder, et c'est là sans doute l'essentiel.

Mais si l'on y regarde de près, on peut se demander quel est le véritable sens du film. Dénonce-t-il les lubbies des petites gens, exploitées par des médias peu scrupuleux ? Ou veut-il mettre en lumière simplement cette vie ordinaire ? Est-il un hommage respectueux à Claude François et à ses fans, qui forment une véritable famille ou dénonce-t-il les excès et les dangers de ce système ? Des pistes sont ouvertes, mais elles partent dans toutes les directions.

Certains choix du scénario sont également surprenants : le personnage de Vanessa passe à la trappe sans qu'on sache pourquoi, les personnages des "bernadettes" ne sont pas suffisament exploités.

Le film hésite aussi entre plusieurs styles : comédie loufoque, comédie dramatique, vaudeville, documentaire, et se perd un petit peu au final.

Ce qui fait la force du remarquable La Vérité si je mens ! 2 (*), qui additionne parfaitement plusieurs strates dans un ensemble cohérent fait défaut à Podium. C'est dommage, car il y avait la matière pour obtenir mieux.

(*) ce film-là étant largement au niveau des meilleures comédies italiennes, sources d'admiration de notre Arca1943, que j'invite ici même et officiellement, à élargir son horizon géographique de prospection.


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De JIPI, le 28 septembre 2006 à 14:32
Note du film : 4/6

Podium est un habile cocktail mêlant perte de repères et nostalgies.

Bernard Frédéric (Benoît Poelvoorde) est sur le point de perdre l'essentiel au profit de l'essentiel : Une vie sans surprises mais dans les normes de la citoyenneté au profit d'un délire d'homme libre calqué sur l'appropriation d'un alter ego populaire encensé par la masse.

Cette remise en lumière d'une idole disparue draine des procédures identiques à des entretiens d'embauches étant ici personnalisés par des chorégraphies hilarantes plus ou moins sévèrement condamnées par un Bernard Frédéric dominant et patron complètement happé par son concept.

Bernard effacé dans la normalité s'extériorise par la surévaluation personnelle d'un concept artistique.

Pour lui, Claude François est un tout, une véritable philosophie doctrinale trônant sur un existentiel quotidien sans émoi, son monde est une architecture qu'il faut étudier au même titre que les théories des meilleurs philosophes.

Clo Clo est un symbole à prendre en compte, une idéologie populaire un besoin de fêtes perpétuelles, de paillettes en mouvements, une demande collective qui a pour nom « France ».

Cet environnement déconnecté est contrarié par la rigueur féminine de Véro (Julie Depardieu) image de la normalisation désirant sauver son couple et préserver son fils « victime » héréditaire toute désignée pour la continuité dans le temps de l'œuvre paternelle.

En lutte contre la récupération hors norme que représente Couscous (Jean-Paul Rouve) lui même sévèrement atteint par le syndrome du dédoublement de personnalité, elle s'efforce d'écoper un déficit bancaire atypique.

Podium est un nouveau parti politique drainant de plus en plus d'adeptes, la liberté de positionner son parcours sur la perception de ses propres sens et non de ceux d'un groupe contradictoire de pensées.

Un cri d'alarme d'individus disciples inconscient de Jean-Jacques Rousseau et de son « Emile ou de l'éducation » ou il faut vivre une vie d'homme et non de citoyen.

La perte de repères est le chemin qui mène vers la liberté.


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De Jean-Marc Laine, le 19 janvier 2007 à 22:08

Je tiens à exprimer ma surprise quant à l'apréciation faite sur ce film que je trouve pour ma part remarquable et ce jusqu'au moindre détails…Pour une comédie dite française, le soin pris à l'image et à la réalisation,les décors les costumes la direction artistique en générale et même l'utilisation de technique dernier cri pour réaliser la séquence sublime et émouvante de la rencontre entre Poelvorde et le vrai Claude François aurait du éloigner les grincheux…Quelle comédie Française depuis certains Oury (Les meilleurs comme "la grande vadrouille" ou "Rabbi Jacob") ou de la bande du Spendid élargie ("Papy fait de la résistance"), peut sincèrement se prévaloire d'une telle exigence !? Et je ne parle pas de certain dialogue, digne des meilleurs Audiard (je fais là allusion à la scène d'enervement de Poelvorde au restaurant)…Alors bien sûr si on aime pas Claude François et si on est allergique à Poelvorde c'est pas le bon film, mais franchement, les histoires de goûts mise à part, objectivement, c'est la meilleure comédie française depuis "les meilleurs copains" chef-oeuvre de Clavier et Poiré…Je suis aussi stupéfait, dans le nombre incroyables d'articles écrit sur ce film, qu'on ne parle pas de la performance extraordinaire du second rôle qui joue le méchant Claude David tout en combi moulé, qui par son interprétation tellement géniale, fait totalemment oublié que c'est un acteur sous cette perruque improbable et que tout le monde semble avoir pris pour un vrai sosie…Eh bien non c'est un acteur, il s'appelle Olivier Mag, c'était son premier film, et Yann Moix n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher d'en faire l'éloge dans son commentaire du film sur le dvd…Aux USA, une performance de ce genre, lui aurait certainement value une suite de carrière autrement plus spectaculaire quen France…Pays qui ne reconnait le talent qu'une fois la notoriété acquise…Alors ne boudons pas notre plaisir, Podium est un film tellement bien foutu, qu'il arrive à vous faire croire que ce qu'on voit c'est la réalité…Eh bien, non, tout y est joué, travaillé, exécuté avec brillot…Et assurement fait aujourd'hui parti intégrante de l'histoire du cinéma français…


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De jipi, le 20 janvier 2007 à 10:20
Note du film : 4/6

Podium est un habile cocktail mêlant perte de repères et nostalgies.

Bernard Frédéric (Benoît Poelvoorde) est sur le point de perdre l'essentiel au profit de l'essentiel : Une vie sans surprises mais dans les normes de la citoyenneté au profit d'un délire d'homme libre calqué sur l'appropriation d'un alter ego populaire encensé par la masse.

Cette remise en lumière d'une idole disparue draine des procédures identiques à des entretiens d'embauches étant ici personnalisés par des chorégraphies hilarantes plus ou moins sévèrement condamnées par un Bernard Frédéric dominant et patron complètement happé par son concept. Effacé dans la normalité il s'extériorise par la surévaluation personnelle d'un concept artistique.

Pour Bernard, Claude François est un tout, une véritable philosophie doctrinale trônant sur un existentiel quotidien sans émoi, son monde est une architecture qu'il faut étudier au même titre que les théories des meilleurs philosophes.

Clo Clo est un symbole à prendre en compte, une idéologie populaire un besoin de fêtes perpétuelles, de paillettes en mouvements, une demande collective qui a pour nom « France ».

Cet environnement déconnecté est contrarié par la rigueur féminine de Véro (Julie Depardieu) image de la normalisation désirant sauver son couple et préserver son fils « victime » héréditaire toute désignée pour la continuité dans le temps de l'œuvre paternelle.

En lutte contre la récupération hors norme que représente Couscous (Jean-Paul Rouve) lui même sévèrement atteint par le syndrome du dédoublement de personnalité, elle s'efforce d'écoper un déficit bancaire atypique.

Podium est un nouveau parti politique drainant de plus en plus d'adeptes, la liberté de positionner son parcours sur la perception de ses propres sens et non de ceux d'un groupe contradictoire de pensées.

Un cri d'alarme d'individus disciples inconscient de Jean-Jacques Rousseau et de son « Emile ou de l'éducation » ou il faut vivre une vie d'homme et non de citoyen.

La perte de repères est le chemin qui mène vers la liberté.


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De Gilou40, le 28 novembre 2009 à 14:15

C'est Jérémie Renier, qui incarnera le chanteur Claude François dans le prochain grand film consacré à l'idole . Tournage prévu pour le deuxième semestre 2010. Le réalisateur n'a pas encore été choisi.


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