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Forum : Les Treize tueurs

Sujet : Yaaaaaaah ! Palpitant et bondissant jidai-geki


De Arca1943, le 10 février 2008 à 18:28
Note du film : 5/6

La cigogne – une cigogne très carrée d'épaules, un vrai malabar – est passée par chez nous, laissant tomber dans ma cheminée ce superbe coffret Eiichi Kudo (et plusieurs autres encore !). J'ai commencé par le commencement, avec Les Treize tueurs, qui est une vraie merveille. Coïncidence, j'y retrouve l'interprète principal de Le Mont Fuji et la lance ensanglantée, dans un rôle tout différent, celui du chef d'un véritable commando de samouraïs. Si la première image du film, celle d'un officiel qui vient de se faire seppuku devant la demeure d'un ministre, me rappelle par sa géométrie et sa lumière les films de samouraïs de Masaki Kobayashi, le principe "choral" du scénario renvoie plutôt aux Sept samouraïs de Kurosawa. Quoi qu'il en soit, monsieur Kudo a sa maîtrise bien à lui et nul besoin, au fond, de ces prestigieuses références. Les Treize tueurs est un film d'aventures et d'action palpitant et bondissant, qui nous plonge jusqu'au cou dans la politique du temps (vers 1840) et comporte quelques leçons de stratégie militaire, notamment comment réussir une belle embuscade efficace. Politiquement – et certes ce n'est pas nouveau – on y trouve d'intéressants aperçus sur la façade et ce qu'il y a derrière la façade. Officiellement, tout ceci n'a jamais eu lieu, on s'en doute : le ministre (excellent Tetsuro Tamba) n'a jamais confié à son plus fidèle vassal, le grand inspecteur Shinzaemon Shinada (Chiezo Kataoka, superbe) la mission d'ourdir l'assassinat du frère du Shogun en titre, un individu incontrôlable et imbu de sa puissance qui sème la mort et la désolation partout où il passe. Et l'inspecteur Shinada n'a jamais recruté douze sabreurs de choc pour mener à bien cette mission suicide. C'est un monde obscur de complots et de silences. En surface, rien ne se passe…

La mise en scène de Eiichi Kudo surmonte avec brio le risque d'éparpillement et de confusion inhérent aux films à nombreux personnages. Les scènes de combat sont conçues avec une belle ampleur et il est bien difficile de ne pas se laisser emporter par la fureur de l'affrontement final. Le court duel au sabre qui clot le film – entre deux samouraïs qui sont aussi de vieux amis – réserve aussi une douloureuse surprise : c'est une variation que je n'avais encore jamais vue.


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