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Sujet : Toute société à les crimes qu'elle mérite .


De cabrissade, le 24 janvier 2008 à 19:50
Note du film : 2/6

Deux pour le travail de Kassovitz, car tout peine mérite salaire, et la présence du trés grand Michel Serrault qui, seul contre tous, défendit et assuma cette honte avec une fougue qui lui fait honneur . Pour le reste, Assassins(s), au même titre que Doberman, est un film à qui je souhaite bon voyage après avoir tiré la chaine…


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De fretyl, le 14 mai 2009 à 16:59
Note du film : 5/6

Assassin(s) est un film d'une violence inouïe ! On a déjà vu des films traitant de l'ultra violence et poussant celle-ci dans l'extrême. Orange mécanique, Truands, Salo, Massacre à la tronçonneuse etc…

Mais Assassin(s) montre une barbarie qui est finalement juste en face de chez vous. Masqué derrière certains personnages dépourvu de racine et exprimant leurs influence télévisuelle par des actes sordides.

Kassovitz n'y va pas avec le dos de la cuillère et c'est par moment tous simplement insupportable. Le film pointe du doigt le manque d'idéal, le manque de culture des jeunes dans la société actuelle, se comportant en barbares, beaucoup plus parce qu'ils s'emmerdent que pour transmettre un message de malaise.

Le film ne fait pas forcément réfléchir mais se rapproche par moment des écrits actuel de l'essayiste de gauche Tzvetan Todorov.
Le rap, les films américains, ou même pourquoi pas des films comme La haine ne sont pas innocents dans la degré explosif contenu dans les banlieues en France. Contradiction que l'on pourra noter chez Kassovitz entre ce qu'il critique fort bien et ce qu'il fait ! Quant au mini scandale lors de sa présentation à Cannes, rend le film malgré toutes ses incohérences, encore plus intéressant.

Ce n'est pas une réussite et entre deux meurtres il y a quelques longueurs, mais c'est réalisé avec brio et ça fustige sans vergogne les programmes télévisuels de basses qualités ou la bienfaisance collective. On retrouve par moment l'absurdité d'un Buffet froid le pessimisme d'un Taxi Driver ou l'inquiétante nulitude de Irréversible. Les personnages plus ou moins sauvages les uns et les autres, dévoilent par moment certaines zones d'humanité ce qui rend le film encore plus ambigu.

Une chose est sure en tous cas, cette demi-réussite, Kassovitz la doit à 80 % à Michel Serrault. Je le dis sans avoir l'impression d'exagérer, Serrault trouve là son rôle de psychopathe le plus intéressant. J’avais trouvé que ce soit dans A mort l'arbitre, Docteur Petiot ou même Les fantômes du chapelier son jeu un peu de travers, un peu excessif ; ici ses éclats de folie sont contenus. Ayant défendu le film envers et contre tous à sa sortie, on saluera un réel courage dans cette réelle prise de risque pour un acteur de sa trempe. Ce qui choque dans Assassin(s) ce n'est pas seulement le fait de voir des meurtres ignobles et horribles, mais c'est aussi de voir l'acteur du Viager ou du Naïf aux 40 enfants les accomplir !


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De kfigaro, le 15 mai 2009 à 14:29
Note du film : 5/6

Je n'ai pas non plus réellement compris les attaques portées contre ce film à l'époque.

Quand on voit les accointances du pouvoir étatique avec les grands médias les plus décervelants (cf le récent scandale du cadre de TF1 licencié pour délit de pensée, voire délit de citoyenneté), je trouve au contraire que cette critique virulente contre la télécratie et l'amoralité de notre société "hypermoderne" (et en particulier l'emprise qu'ils peuvent avoir sur une jeunesse sans avenir) n'a pas pris une seule ride.

A ce titre, ce film est aussi visionnaire que "La haine". Peut-être le dernier grand film de Kassowitz ?


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De Torgnole, le 15 mai 2009 à 14:47
Note du film : 4/6

J'ai également le souvenir de critiques virulentes contre ce film dont l'affiche, si je me souviens bien, était sous-titrée de la phrase : "toute société a les crimes qu'elle mérite".

Avec Assassin(s), on sent que derrière sa critique sociale un peu simplette, Kassovitz a voulu également donner une leçon aux ados qui se laissent séduire par les héros du côté obscur et idéalisent la violence. Entre des séquences atroces qui jouent la carte du réalisme pour choquer, comme l'interminable premier meurtre de Max, et quelques longueurs, il faut également retenir une des scènes finales dans laquelle le jeune assassin visionne une émission, sorte de sitcom qui légitimerait non sans humour toute la violence et la vulgarité qu'on peut découvrir en zappant. Cet adolescent est assis sur le lit de sa victime, comme vide de toute émotion. Le malaise est fort et Kassovitz abuse peut-être un peu trop de l'effet "final-choc", comme il en avait déjà usé dans La Haine, mais on ne peut lui reprocher son efficacité brutale.


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De fretyl, le 23 avril 2010 à 12:40
Note du film : 5/6

Même après plusieurs visionnage la violence barbare de Assassin(s) fonctionne toujours.
Essayez donc de soumettre un esprit sensible à la scène du meurtre du vieillard dans son pavillon, vous pouvez être sur qu'il aura déguerpis après deux minutes. L'œil crevé, le petit caniche qui lèche sur le sol le sang de son maître, Serrault qui éclate les dents du vieillard avec le téléphone, les hurlements réalistes de la victime, la victime qui supplie, la musique obsédante… La première fois que j'avais vu cette scène, il m'avait bien fallut deux jours pour me remettre de la paire de gifle que constitue Assassin(s).
Moi qui suis habituellement plutôt endurcit. Irréversible ne m'a rien fait, Salo m'a dégoûté, mais ne m'a pas à proprement dit choqué, Truands m'a endormi ; ici j'avais été choqué.
Je me rappelle même que la violence du film m'avait donné un mal de tète, dans la soirée ou je l'avais vu pour la première fois. Qu'on le veuille ou non, qu'on le déteste ou qu'on l'adore, Assassin(s) n'est pas un film tiède. C'est une œuvre d'une violence i-ni-ma-gi-na-ble, qui vous laissera une trace, une blessure.
Et puis ajoutez à ça le pétage de plomb de Serrault dans la voiture, ou le psychopathe se met à vomir la société toute entière, la politique, la bouffe, la presse. Chaque plan du film porte vers le malaise. Un ado qui zappe assis sur le lit de la femme qu'il vient d'assassiner. Même ado qui découvre, ce que Michel Serrault fait dans sa chambre la nuit (je ne raconte pas ce qu'il fait, pour ne pas gâcher le plaisir à un éventuel lecteur qui n'aurait pas vu le film) des longs plans séquences qui donnent le vertige au spectateur et puis surtout, la musique. Une obsédante musique de Carter Burwell et puis une télé constamment allumée ou défile tous les programmes des chaînes des années 90.
La force de Assassin(s) c'est surtout de montrer la marge qu'il y'a, entre la violence telle qu'on ne peut l'éviter, sur le petit écran et la violence réelle. Le film pose d'ailleurs de bonnes questions. Qu'est-ce qui est le plus dangereux ? Un film ultra-violent comme Assassin(s) ou la banalisation de la violence dans une série comme Columbo ou dans un James Bond ou dans les deux cas, on tue facilement, comme si assassiner était quelque chose de secondaire ? Le but du film, dans son sujet est là. Des ados accros à la télé découvre la marge qu'il y'a entre un crime à la télévision et l'horreur d'un vrai meurtre, fut-il banal.

Après visionnage, je signe. Michel Serrault est dans son plus grand rôle. Bien sûr il en a eu d'autres, mais là, jamais, JAMAIS il n'a incarné avec autant d'exactitude un psychopathe. On en finit même à se demander, et je dis ça sérieusement, après avoir vu le film, si Serrault lui même, n'était pas un peu illuminé, pour avoir accepter de faire tout ça, comme ça… Je ne pense pas qu'aucun acteur de sa génération, n'aurait accepté à soixante dix balais un truc pareil !
Quand à Kassovitz il faut reconnaître qu'en ce qui concerne le traitement d'un sujet, le ton acerbe, le corrosif avec lequel il a traité son sujet, la violence qu'il a réussi à crée, il apparaît comme une évidence que Assassin(s) ne pouvait que faire scandale à Cannes.
Le lynchage récent du cinéaste par les grands médias après ses déclarations complotiste ne viendrait-il pas de Assassin(s)  ? Pas impossible ! D'autant que certains philosophes contestés en ont pris la défense.

Un film dur, un film, un vrai film, plein d'idées, dont j'invite tout le monde sur Dvdtoile à découvrir, de la même manière que je le fais découvrir à de nombreuses personnes qui ne le connaisse pas.


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De Steve Mcqueen, le 23 avril 2010 à 16:51
Note du film : 3/6

L'enthousiasme de Frétyl est communicatif, mais… Kassovitz avait quelque chose à raconter; il a malheureusement attendu d'avoir quelque chose à dire. Du coup, c'est l'intrigue de son court-métrage éponyme qui rompt sous le fardeau du "concept". Le concept consiste ici à faire un film en forme de programme télé ( avec ses pubs violentes, ses infos prémâchées, ses soaps idiots, ses films saucissonnés ); un concept, de plus, qui entend dénoncer la médiocrité lobotomique de cette télé -ratatouille – une théorie éminemment défendable-et d'ailleurs souvent défendue…

Le problème – manque de temps, d'inspiration ? – c'est que cette parodie de mauvaise soirée télé finit par ressembler à une mauvaise soirée télé; à trop vouloir bâtir un film hybride, entre télé et ciné, Kasso accouche d'un film bâtard, entre Stone et Boisset. Peut-être parce qu'à l'exception d'une version hard de soap mou (avec Boukhrief, son co-scénariste) il semble n'avoir JAMAIS envisagé la piste du contrepied ? Du coup on subit un film-massue de 2H10mn d'un premier degré dont la lourdeur est renforcée par une mise en scène délibérément pesante, à grands coups de longs panoramiques et de lents travellings avant, qui explique probablement l'impression pénible qui se dégage de ces images pourtant belles…

Alors, même si "Assassin(s) est cohérent avec son idée de départ, la cohérence n'excuse pas tout. Un peu comme en maths : si l'on se trompe dans l'énoncé, la solution est fausse, quelque brillante soit la démonstration…. Kasso aurait peut-être dû intégrer qu'il n'y a pas que le concept dans la vie et qu'on peut préférer aux jolies boîtes les bonnes idées…..

Après une "Haine" époustouflante, Kasso a brillamment franchi les "rivières pourpres" malgrè un dénouement débile, a exploré les deux visages de Janus avec sa "Gothika", et s'est perdu corps et âme dans les sinueux méandres de "Babylon A.D"…. Peut-être rebondira t-il sur l'"Ordre et la Morale", qui sait ….?


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De fretyl, le 23 avril 2010 à 18:29
Note du film : 5/6

L'intrigue de Assassin(s) n'est qu'un prétexte. D'ailleurs on ne sait pas vraiment pour qui travaille ce Monsieur Wagner. La mafia ? Peut-être même simplement pour des particuliers ? Et on s'en fout, car Assassin(s) n'est pas un vrai polar.
La bonne idée de Kassovitz a été aussi de ne pas faire du personnage de Serrault un super tueur à gage, qui aurait plus d'un tour dans son sac, façon Léon. Monsieur Wagner n'est qu'un type banal, un petit vieux, un type qu'on trouve par moment sympathique, méchant, humain, sadique…

J'aime beaucoup la manière dont cette histoire est filmée. Le film prend bien le temps de photographier le vieil appartement du tueur, à tel point que l'on finit presque par en sentir les odeurs. De même pour le pavillon de la victime ; vous remarquerez que Kassovitz, favorise le malaise lorsqu'il fait lentement passer la caméra, sur les photos de famille, posés sur la télé du type qui est en train d'être massacré.

Et puis surtout tous ces lieux filmés, finissent par donner une atmosphère, une vraie ambiance au film que l'ont est en train de voir…


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De Steve Mcqueen, le 23 avril 2010 à 19:10
Note du film : 3/6

"L'intrigue de Assassin(s) n'est qu'un prétexte." C'est bien ce qui me gêne : c'est un bel emballage vide. Peut-on se servir d'une intrigue-prétexte pour aborder un sujet aussi épineux que la violenCe….?

"J'aime beaucoup la manière dont cette histoire est filmée. Le film prend bien le temps de photographier le vieil appartement du tueur, à tel point que l'on finit presque par en sentir les odeurs. De même pour le pavillon de la victime ; vous remarquerez que Kassovitz, favorise le malaise lorsqu'il fait lentement passer la caméra, sur les photos de famille, posés sur la télé du type qui est en train d'être massacré.

Et puis surtout tous ces lieux filmés, finissent par donner une atmosphère, une vraie ambiance au film que l'ont est en train de voir…"

Bien d'accord avec votre analyse, Frétyl, mais une belle coquille vide reste malgrè tout une belle coquille vide….!


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De fretyl, le 23 avril 2010 à 21:12
Note du film : 5/6

C'est bien ce qui me gêne : c'est un bel emballage vide. Peut-on se servir d'une intrigue-prétexte pour aborder un sujet aussi épineux que la violenCe….?

J'ai du mal à vous comprendre. Qu'auriez vous préféré un polar avec des gangsters, des flics, un gentil, un méchant ?

Un sujet aussi épineux que la violence ne peu être traité par ce genre de scenario spectaculaire. Voila la différence entre un film violent et un film sur la violence.

Pour le reste je suis d'accord avec vous pour dire que la conclusion de Assassin(s) demeure un peu convenu, voir niaise. Mais personnellement je n'ai pas tellement regardé Assassin(s) comme un film politique et j'ai eu beaucoup plus de considération, je le répète, pour la réalisation, l'interprétation, l'ambiance…


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De Gilou40, le 23 avril 2010 à 21:33

La première fois que j'avais vu cette scène, il m'avait bien fallut deux jours pour me remettre de la paire de gifle que constitue Assassin(s). Moi qui suis habituellement plutôt endurcit. Irréversible ne m'a rien fait, Salo m'a dégoûté, mais ne m'a pas à proprement dit choqué, Truands m'a endormi ; ici j'avais été choqué.Je me rappelle même que la violence du film m'avait donné un mal de tète, dans la soirée ou je l'avais vu pour la première fois…

Je voudrais vous dire quelque chose, Messieurs frétyl et Stève…Quelque chose qui va vous paraitre bien décalé par rapport à vos discours (fort respectables) sur ce film. Mais j'y tiens .

Je n'aime pas, je déteste ce film, ce qui n'a strictement aucune importance ! Mais je me souviens bien qu'à sa sortie, Mathieu Kassovitz, en promotion, était souvent interrogé sur le pourquoi de tant de violence. Et sa réponse était toujours la même : "-Parce qu'on parle souvent de violence aux jeunes, mais on ne la montre jamais VRAIMENT !Il faut que les jeunes sachent , connaissent les dégats que peut engendrer la violence !-"

Et bien moi, j'affirme que le discours de Mathieu Kassovitz est un sale prétexte à faire de la merde. Et je vais essayer de vous expliquer pourquoi. Quand je dis que je vais essayer, non pas que je vous prenne pour des brèles de rez-de-chaussée, mais parce que je vais peut être (et surement) mal m'expliquer.

Je vous renvoie au film Hôtel du nord…Vous y êtes ? Et si je vous disais qu'Hôtel du nord est un film d'une violence absolue ? Rappellez vous la fin….Quand Monsieur Edmont, Jouvet, retrouve Renée, Annabella. Elle lui avait fait miroité, a lui, déjà agé, une belle histoire auquelle il avait bien voulu croire. Au dernier moment, elle le largue comme si il n'avait jamais existé. Donc,il l'a retrouve. Sans haine, sans regrets, sans même lui montrer le désespoir d'un homme dont c'était le dernier "voyage". Regardez les yeux de Jouvet à ce moment là….Ecoutez le calme désespéré de sa voix…Il lui dira Adieu avec la plus immense tendresse du monde . Puis il montera dans sa chambre ou là, il se fera "suicider" par son pire ennemi.

Et bien je viens vous dire, que cette VIOLENCE là, est la pire qui soit ! Et Carné n'a pas eu à fracasser de crânes, de defoncer des machoires, de torturer, de nous faire entendre des hurlements pour nous parler de la violence qu'un homme peut rencontrer dans sa vie. La violence n'a pas toujours et même rarement la couleur du sang ! Un coeur qui saigne, c'est l'hémorragie définitive. Anonyme et invisible ! La violence est muette et meurtrière au même titre que celle dont vous parlez…Je n'ai jamais reçu de balle dans le ventre. Je suppose que cela doit faire très mal .. Mais j'ai connu un jour, mon hôtel qui, sans être du Nord, m'a glâcé à jamais. Hôtel du nord est un film sur la violence.

Assassin(s c'est du déballage racoleur !


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De la lectrice, le 23 avril 2010 à 22:44

Absolument d'accord avec vous Gilou 40. Je me demande même comment ca se fait que la censure a laissé passer un film pareil à l'époque !

Il y'a des oeuvres comme Assassin(s) ou Irréversible qui ne devrait tout simplement pas voir le jour !

On devrait couper court et ne pas laisser financer des projets trop douteux comme celui-ci. Car je comprends tout à fait qu'à l'époque de la sortie de Assassin(s) certain aient eux envie de gueuler face à de telles horreurs, dont on sait qu'elles peuvent tomber sous les yeux d'un enfant en pleine construction psychique.

Tout les films trop violent devraient normalement être interdit. C'est mon avis…

Quand à vous frétyl.

Essayez donc de soumettre un esprit sensible à la scène du meurtre du vieillard dans son pavillon, vous pouvez être sur qu'il aura déguerpis après deux minutes

Ne croyez surtout pas qu'il y'a la quelque chose de glorieux . Beaucoup de gens sensibles qui commence un film n'ont rien fait pour qu'on les contraigne à subir des images atroces tel que celles de Assassin(s). Je me souviens d'ailleurs avoir arrêté le dvd juste à cette scène et ne pas en avoir fermé l'oeil de la nuit. Et ça n'a rien de valorisant pour Monsieur Kassovitz !

Scandaleux !


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De fretyl, le 23 avril 2010 à 23:48
Note du film : 5/6

A Gilou 40 :

La comparaison Assassin(s)-Hôtel du nord fera désormais partit des plus pittoresques, qu'il y'ait pu y avoir sur Dvdtoile.

J'ai très bien compris votre message. J'aime, j'adore Hôtel du nord, mais en tout cas, pas, pour les raisons que vous citez.
Assassin(s) n'est pas un simple film sur ce qu'est la violence, nous savons tous ce qu'elle est, Kassovitz nous montre d'ailleurs dés le début jusqu'où elle peut aller… Assassin(s) c'est un film, sur les conséquences et sur les racines de la violence. Pourquoi les gens sont-ils violent ? Pourquoi sommes nous tant fasciné par la violence ? Pourquoi la plupart des spectacles télévisuels prennent-ils pour point de départ, la violence ? Et pourquoi d'ailleurs allons nous suivre cet Assassin(s) jusqu'au bout ?

Assassin(s) c'est aussi le portrait d'une société. Hôtel du nord c'est aussi le portrait d'une société, d'une époque. Mais peut-on imaginer qu'en 1938 Marcel Carné aurait pu prévoir que des images aussi apocalyptique que celle de notre temps pourrait un jour bien exister ? En 1938 il n'y avait pas de télévision constamment allumées, il n'y avait pas de racailles, il n'y avait pas d'émeutes urbaines, il n'y avait pas de Haine.
La violence muette et meurtrière de Hôtel du nord s'est tout simplement transformé. Et là ni vous, ni moi n'avons capacité sur Dvdtoile à entrer dans le débat qui permettra d'en identifier les raisons, à moins de vouloir parler politique.

Qui peut nous dire que Carné aujourd'hui n'aurait pas eu envie de filmer, d'analyser cette violence là ?

La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel.

Roland Topor.

A La lectrice

Il y'a des oeuvres comme Assassin(s) ou Irréversible qui ne devrait tout simplement pas voir le jour !

On devrait couper court et ne pas laisser financer des projets trop douteux comme celui-ci. Car je comprends tout à fait qu'à l'époque de la sortie de Assassin(s) certain aient eux envie de gueuler face à de telles horreurs, dont on sait qu'elles peuvent tomber sous les yeux d'un enfant en pleine construction psychique.

Tout les films trop violent devraient normalement être interdit. C'est mon avis…

Vous avez écrit un des messages les plus bêtes, jamais posté sur Dvdtoile. Pourquoi faudrait-il donc censurer la violence ? Chacun est libre de regarder ou de ne pas regarder Massacre à la tronçonneuse ou Assassin(s). Après il y'a des avertissements. Quelqu'un qui voit que Assassin(s) est un film interdit aux moins de seize ans, doit bien se douter qu'il n'a pas à faire à un épisode de Oui-Oui.

En même temps il apparait normal qu'un film comme Assassin(s) ait aussi ses détracteurs indignés et ne puisse faire l'unanimité.


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De Steve Mcqueen, le 24 avril 2010 à 09:07
Note du film : 3/6

"J'ai du mal à vous comprendre. Qu'auriez vous préféré un polar avec des gangsters, des flics, un gentil, un méchant ? "

Non, pas un banal polar, mais un film au scénario plus ambitieux.

"Un sujet aussi épineux que la violence ne peuT être traité par ce genre de scenario spectaculaire. Voila la différence entre un film violent et un film sur la violence. "

Je préfère encore un film violent réussi qu'un film sur la violence raté, Frétyl….

"Assassin(s)" c'est du déballage racoleur ! Bien d'accord avec vous, Gilou !

"Absolument d'accord avec vous Gilou 40. Je me demande même comment ca se fait que la censure a laissé passer un film pareil à l'époque"

Encore heureux qu'elle l'ai laissé passer, la "Lectrice" ! je suis mitigé sur le film, mais que celui qui m'empêchera de le voir aille se faire voir !

"La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. " Roland Topor. Jolie citation qui relance intelligemment le débat …..


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De Impétueux, le 24 avril 2010 à 14:36
Note du film : 2/6

Je n'ai absolument pas compris l'intervention de Gilou40 , ; celle de La lectrice – un pseudo qui a fait ici et là ses apparitions sur DVDToile et qui ne m'avait pas paru, jusque là, être dangereux, me scandalise profondément… Je suppose que c'est une provocation et je ne peux guère imaginer que ce soit autre chose, tant cette pudibonderie est inacceptable…


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De Gilou40, le 24 avril 2010 à 15:59

Quand je dis que je vais essayer, non pas que je vous prenne pour des brèles de rez-de-chaussée, mais parce que je vais peut être (et surement) mal m'expliquer.

J'avais prévenu et j'ai bien fais. je me doutais que j'allais me planter…J'ai essayé d'expliquer quelque chose que je ressens viscèralement, mais je m'y prends mal. J'ai déjà tenté, en d'autres lieux, de me faire comprendre sur ce même point. En vain…Je n'insiste pas. Je remettrai le couvert plus tard..

Mais je précise quand même que je ne suis pas partisanne de l'interdiction de ce genre de films ! Il ne manquerait plus que ça ! Le fait que je déteste ce genre de démonstration ne doit, en aucuns cas, en dégouter les autres. C'est comme si on devait interdire les films pornos sous prétexte que je suis vierge ! Tant qu'aux enfants en pleine construction psychique, ils ont, ou devraient avoir pour les proteger de "ca", la plus belle des télécommande : Des parents !


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De La lectrice, le 11 mai 2010 à 00:31

C'est tardivement que je lis votre message Impétueux .

J'aimerai vous poser une question. Avez vous vu Assassin(s) ?

Je suis prête à parier que non ; parce-que si quelqu'un qui comme vous est habitué a des films de qualité de la vieille époque avez vu Assassin(s) Irréversible ou d'autre saloperies dans le même genre il se rangerait de mon coté en ce qui concerne l'état de notre actuel cinéma.

Je ne compare par ailleurs pas Assassin(s) a Irréversible qui sont tous deux extrêmement différent .

Mais la violence lorsqu'elle ne sert qu'à être de la violence , ou lorsqu'un réalisateur n'a qu'une ambition , celle de blesser les gens , de les choquer , de les heurter dans le plus profond d'eux mêmes , ne devrait pas avoir de crédit .

Voyez donc Assassin(s) ou Irréversible et je vous garanti qu'il ne faudra pas longtemps pour que vous me donniez raison .

Pour finir je ne comprends absolument pas pourquoi quelqu'un d'aussi gentil que Michel Serrault est allé se mettre là dedans . Qu'il fasse une erreur d'accord . Mais pourquoi, POURQUOI jusqu'à la fin de sa vie , jusque dans son autobiographie a t'il défendu bec et ongle cette sombre merde ?

Pardon pour le gros mot.


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De Gilou40, le 11 mai 2010 à 08:12

Je pense que notre ami Impétueux ne manquera pas de vous répondre, Madame.

Pour ma part, je voudrais vous dire que les acteurs "gentils" (et je vois bien ce que vous voulez dire) qui ont tourné des horreurs sont comme les feuilles mortes, ils se ramassent à la pelle. Prenez , par exemple, le très sympathique Benoît Poelvoorde qui s'est fait connaitre avec le film C'est arrivé près de chez vous, qui est une horreur sans nom. Et il y en a d'autres… Cela pour vous dire que les acteurs formidablement sympathiques se risquent aussi dans le sordide. Albert Dupontel, qui pourtant a fait hurler de rire des salles entières avec ses scketches, a fait naitre le personnage odieux de Bernie. Patrick Timsit, adorable acteur, a incarné un Landru magistralement ressemblant. Et notre Michel serrault, un Docteur Petiot halluciné, maintenant le feu de son poêle avec des membres humains ! Il y a les acteurs, dont certains dégagent il est vrai, une très forte sympathie, et puis les rôles….


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De Impétueux, le 11 mai 2010 à 10:35
Note du film : 2/6

Vos émois pudibonds, Mesdames, me laissent un peu coi !

D'abord La lectrice, puisque vous connaissez un peu mon goût pour les nanards franchouillards (vous m'écrivez si quelqu'un qui comme vous est habitué à des films de qualité de la vieille époque), vous devriez savoir que j'ai également une sacrée fascination pour l'immonde, le repoussant, le répugnant, l'infâme ; que j'ai classé en bon rang de ma liste de films préférés dite Immarcescible !) l'absolument immonde Cannibal holocaust, que je vous déconseille formellement de voir, compte tenu de vos pudeurs juvéniles ; que je tiens Shining, L'Exorciste, Les yeux sans visage,Funny games, Le cauchemar de Dracula, Le masque du démon, Le projet Blair witch, La malédiction, Orange mécanique, Evil dead, Canicule pour des pièces majeures de mon itinéraire cinématographique…

Aux côtés, il est vrai, du Magicien d'Oz, de La mélodie du bonheur, des Demoiselles de Rochefort, de Chantons sous la pluie, de L'Homme de Rio et de bien d'autres fééries : le cinéma n'est pas une morale… (à preuve aussi mon goût pour le semi-pornographique Caligula…)

Et Irréversible donc ? Prenez donc la peine d'aller lire le message que j'ai consacré récemment au film de Gaspar Noé où, à peu près seul de la liste des contributeurs habituels de DVDToile, j'ai écrit mon admiration pour le film…

Si j'étais sûr qu'Assassins soit de la même veine violente et insupportable, je me précipiterais dessus…

Et je suis effaré par l'idée que vous pouvez confondre, La Lectrice et Gilou40, l'acteur et son personnage ; si les braves gens ne devaient interpréter que des rôles sympathiques, outre qu'on n'aurait jamais vu Galabru dans Le juge et l'assassin… qui jouerait, au cinéma, les cinglés, les pervers, les cruels, les monstres ? Francis Heaulme, Michel Fourniret, Émile Louis, Thierry Paulin, Guy Georges, Charles Manson, Ed Gein, Jeffrey Dahmer ? (voir ces noms et leurs exploits sur votre Wikipédia habituel)…

La grandeur et le talent d'un acteur, c'est de jouer mille rôles, non ? Sinon, on a Shirley Temple et Bambi ; je vous y laisse.


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De fretyl, le 11 mai 2010 à 10:44
Note du film : 5/6

Patrick Timsit, adorable acteur, a incarné un Landru magistralement ressemblant.

Je n'avais pas trouvé Timsit en Landru particulièrement réussi. D'ailleurs c'était pour un téléfilm de TF1, ce qui ne m'étonne guère. D'après la légende Landru était séducteur, amusant avec les dames, élégant, courtois et distingué.

Timsit y était inquiétant, cruel, machiavélique…

Mieux vaut rester sur la version de Claude Chabrol, beaucoup moins sanglante, mais beaucoup plus juste en précision historique.


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De fretyl, le 11 mai 2010 à 11:18
Note du film : 5/6

J'ai lu plusieurs livres sur l'affaire Landru, la vérité est je vous l'assure très clairement dans le Landru avec Charles Denner.

Landru ne fut pas identifié par un portrait robot comme dans le film avec Timsit, mais fut reconnu par la sœur d'une de ses anciennes victimes, alors qu'il achetait des porcelaines, ce qui est retranscrit dans le film de Chabrol.
Dans la version avec Timsit la maison de Gambais est sinistre, ressemble à un vieux manoir horrifique, en vérité c'était une jolie petite maison…

Pour Timsit c'est vrai, il n'était pas mauvais, son rôle était plutôt bien travaillé. Seul problème, il ne joue pas vraiment Landru. En vérité à propos de Timsit je commence à me demander pourquoi on l'identifie systématiquement à un acteur comique. La plupart du temps, lorsque je l'ai vu bon c'était justement dans des contre emplois. Dans Pedale douce il n'était pas mauvais, dans Le cousin non plus, par contre dans toutes les comédies qu'il tourne il est généralement grotesque et pour tout dire, pas drôle.
Si Gabin n'avait persévère en ne jouant pendant toute sa carrière des personnages grimaçant tel celui du Tatoué de Archimède, le clochard ou des Vieux de la vieille, pas sûr qu'on conserverait de lui l'image d'un grand acteur. Alors pourquoi Timsit insiste t'il donc a vouloir se glisser dans un rôle qui en apparence n'est pas pour lui ?


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De La lectrice, le 11 mai 2010 à 15:30

Je ne comprends pas , je ne comprendrai jamais que des gens serieux trouve du plaisir à ce genre de spectacle.

Sincèrement Impétueux , n'y a t'il pas mieux dans le cinéma que des horreurs tel que celle de Irréversible ?

Quel plaisir , quelle fascination peut on prendre à voir le crime gratuit d'un vieillard de 80 ans dans Assassin(s) , ou le viol d'une femme dans Irréversible ?

Filmer une violence tel que dans ces deux films est en fait extrêmement facile . D'autant que les réalisateurs de ce genre de scandale sont la plupart du temps lâche .

Sous prétexte de filmer leurs fascination pour la pire des barbaries contemporaine , ils s'abritent toujours derrière une morale à deux sous , derrière une sociologie de bas étage .

Je répète que ce genre de film sont tous simplement scandaleux !

Et je crois ne pas être la seule à le penser sur le site .


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De Gilou40, le 11 mai 2010 à 16:31

Et je suis effaré par l'idée que vous pouvez confondre, La Lectrice et Gilou40, l'acteur et son personnage !

Le Maghreb a laissé des traces, cher Impétueux ! Vous me lisez de droite à gauche : J'ai expliqué, à la lectrice, tout le contraire…


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De Impétueux, le 11 mai 2010 à 21:52
Note du film : 2/6

La lectrice est – évidemment – notre vieux crétin de service amoureux d'Anouk Aimée, François Maréchal, alias Perrin, alias Alakazam et une douzaine de pseudos idiots ; j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt, au vu de sa graphie paticulière, et ne pas perdre mon temps lui asséner des arguments d'évidence. Au fil des années, les crétins demeurent, grise permanence des temps démocratiques…

Mille excuses, Gilou40 de vous avoir mal lue… ; dès que le conformisme bien-pensant arrive, je vois rouge, ce qui trouble mon discernement….


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De La lectrice, le 11 mai 2010 à 22:06

Je ne veux surtout pas vous faire jouer à Sherlock Holmes , mais je vous assure Impétueux que je n'ai aucun rapport avec la personne dont vous parlez . Après vous n'êtes pas obligé de me croire .


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De Arca1943, le 12 mai 2010 à 00:06

« Au fil des années, les crétins demeurent, grise permanence des temps démocratiques… »

Ah, mais non : grise permanence, tout court. Vous croyez vraiment qu'il y a moins d'imbéciles sous les temps monarchiques, dictatoriaux, impériaux, shogunaux, les théocraties voire les tyrannies relativement bénignes des cités de la Renaissance ou même au temps de la République romaine ? A-ha ! Une engeance « au taux de mortalité extrêmement bas », apprend-on dans La Prédominance du crétin. D'ailleurs j'ai toujours cru que le dessinateur français Picha avait mis dans le mille en imaginant dans Le Chaînon manquant l'apparition simultanée de deux espèces (inextricablement mêlées ? ), l'Homme et le Gros Con.


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De fretyl, le 12 mai 2010 à 01:13
Note du film : 5/6

Ah, mais non : grise permanence, tout court. Vous croyez vraiment qu'il y a moins d'imbéciles sous les temps monarchiques, dictatoriaux, impériaux, shogunaux, les théocraties voire les tyrannies relativement bénignes des cités de la Renaissance ou même au temps de la République romaine ?

Oui, mais du moins le bon de la dictature, c'est qu'elle permet au crétins de fermer leurs gueules.
J'imagine mal par exemple le caudillo allumant sa télé et assistant à un lamentable spectacle du samedi soir animé par Jean Luc Reichmann ou Christophe Dechavanne, sans songer au nombre d'abruti que ces deux gugus fabriquent.

A coup sûr, le brave homme aurait ouvert le feu…

Et vu qu'on parle de télé et d'abruti, je rassure tout le monde, nos deux interventions (Arca et moi), ont tout à fait leur place sur le fil de Assassin(s).


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De Arca1943, le 12 mai 2010 à 01:57

« Oui, mais du moins le bon de la dictature, c'est qu'elle permet aux crétins de fermer leurs gueules. »

Cette remarque de Fretyl demande, voire exige le rappel d'une pasquinate – plaisanteries qui circulaient sous le manteau dans l'Italie fasciste des années 20 et 30.

- « Est-ce qu'il existe des fascistes sincères ?
- Mais oui, bien sûr.
- Et est-ce qu'il existe des fascistes intelligents ?
- Évidemment qu'il y en a.
- Alors il y a des fascistes sincères et intelligents ?
- Ben, comment veux-tu ? S'ils sont sincères, ils ne sont pas intelligents; s'ils sont intelligents, ils ne sont pas sincères. »

Je crois qu'on pourra trouver, comment dire, des illustrations de cette blague dans des films comme La Marche sur Rome, Années rugissantes, Le Fédéral, La Grande pagailleUgo Tognazzi dans Le Fédéral est un (très) bon exemple de fasciste sincère, donc pas intelligent. Mais bon, parmi ceux qui sont disponibles en DVD, mon compatriote John Vernon en mari de Sophia Loren dans Une Journée particulière. Quant à un exemple de fasciste intelligent et donc pas sincère, mmh… attendez voir… Mario Adorf dans L'Affaire Matteotti, peut-être ?Mais non, encore un qui n'est pas en DVD…



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De Impétueux, le 12 mai 2010 à 09:23
Note du film : 2/6

Ouh là là ! J'ai mis le doigt dans un guêpier ; je retire démocratiques, que je n'opposais pas, dans mon esprit d'hier soir à tyranniques, mais à aristocratiques, au meilleur des sens…


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De Gilou40, le 12 mai 2010 à 13:33

Oui, mais du moins le bon de la dictature, c'est qu'elle permet au crétins de fermer leurs gueules. J'imagine mal par exemple le caudillo allumant sa télé et assistant à un lamentable spectacle du samedi soir animé par Jean Luc Reichmann ou Christophe Dechavanne, sans songer au nombre d'abruti que ces deux gugus fabriquent.

A coup sûr, le brave homme aurait ouvert le feu…

Avec le respect que je vous dois, ami frétyl, et si vous nous parliez de Galabru ?……….


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De fretyl, le 12 mai 2010 à 14:30
Note du film : 5/6

Pourriez vous m'expliquer le rapport entre Galabru et le débat en question ?


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De Impétueux, le 17 septembre 2014 à 22:32
Note du film : 2/6

Mon Dieu, mon Dieu, tout ce toutim pour ce petit film sans profondeur et sans intérêt, simplement agrémenté de la qualité de jeu de Michel Serrault et de quelques images assez spectaculaires (l'assassinat sanguinolent du vieux grigou) ou harmonieuses (un autre assassinat, de commande, celui-ci, dans une forêt de fougères, sous la pluie battante) ? Ce n'est que ça ? Il faut croire que Mathieu Kassovitz sait susciter de folles passions pour qu'on aie pu autant parler de ce long pensum scolaire qui est un peu, à la tragédie, ce qu'est Tatie Danielle à la comédie : l'évidente révélation que les vieilles choses, contrairement à l'opinion commune, ne sont pas forcément gentilles.

Dans un style plus traditionnel, l’initiation d'un blanc-bec moyennement doué à l'assassinat considéré comme un des beaux-arts par un esthète de la chose avait donné naguère l'assez plaisant Max et Jérémie. Claire Devers y réunissait Philippe Noiret et Christophe Lambert sur un scénario moins pompeux, mais plus efficace. Ce n'était guère, sans doute, qu'un film d'action où – vieille recette éprouvée – le vieil homme et le jeune homme, le raffiné et le fruste, l'expérimenté et le novice faisaient ensemble l'apprentissage d'une sorte de vie commune et finissaient par se rassembler, se ressembler.

J'exagère un peu ma déception devant Assassin(s) qui, tout de même n'est pas complètement dépourvu de bonnes idées glaciales comme, par exemple, la sécheresse de cœur absolue de Wagner (Michel Serrault) pour qui seule compte la belle ouvrage artisanale et qui met à son métier de tueur un soin digne d'éloges ; peut-être Kassovitz aurait-il pu insister un peu davantage sur la volupté presque orgasmique ressentie par Wagner moins du sang qui coule et de la vie qui s'enfuit que de la parfaite indifférence épidermique avec laquelle il tue ; et, partant, mettre un peu plus le doigt sur la faille de Max (Kassovitz lui-même) qui lui vaudra in fine de graves déconvenues (si j'ose écrire).

Reconnaissons aussi que l'image terne, salie, jaunâtre, pisseuse est parfaitement adaptée à la dégueulasserie du sujet ; et concluons sur la gracieuse déclaration de l'auteur, après le bide récolté de son film L'ordre et la morale (les événements de Nouvelle Calédonie en 1988) : J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde.

On n'est pas plus gracieux.


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De fretyl, le 30 septembre 2016 à 23:47
Note du film : 5/6

Je n'ai pas envie de faire long ! Revu ce soir. Je maintiens mon opinion, un film anticonformiste mais aussi populaire, plus réussi que d'autres films traitant du même thème ( Léon) ou serrault étant son registre et ou tout est hideux, scandaleux, voyeuriste, provocateur… Nous ne sommes pas chez Noé, mais la scène du crime gratuit chez un vieillard sénile et abruti est une des scènes les plus effroyables et les plus efficaces du cinéma Français depuis vingt ans ; car oui l'air de rien assassin(s), ses parcelles d'humanisme, ses personnages écorchés vifs et drogués ne se font pas démodés ni glauques, mais simplement "tragiques", avec un brin d'humour noir. C'est largement plus hard, puisque plus ouvert, dans le fond que Irréversible. Impétueux, se trompe Assassin(s) est bourré de qualité.


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