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Forum : L'Homme au masque de cire

Sujet : Wax


De Igor, le 14 février 2003 à 10:01

Bizarre que la Warner n'ait jamais sorti ce petit bijou d'horreur kitsch, qui reste le rôle le plus mémorable de Vincent Price. Tourné en 3-D, "House of wax" est amusant à voir "à plat", grâce aux effets ringards d'objets ou de têtes surgissant au premier plan. Charles Bronson (Buchinsky au générique) est hilarant en assistant sourd-muet aux biceps monstrueux.


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De starlight, le 8 octobre 2006 à 12:56
Note du film : 5/6

Bizarre, bizarre !… Effectivement ! Ayant vu le film à Londres il y a quelques années (en version 3 D avec lunettes spéciales), on aurait pu espérer voir une réédition DVD prenant compte de ce process… Je me pose la question de savoir si techniquement cela aurait posé un problème ?

La dernière réédition n'apporte pas grand-chose, sauf à faire connaître à tout un chacun ce petit bijou de l'horreur (soft), où évidemment la personnalité de Vincent Price montre une fois de plus son talent de comédien…


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De PM Jarriq, le 8 octobre 2006 à 14:37
Note du film : 4/6

House of wax est un des rares films 3D qui supporte d'être vu "à plat", car ayant suffisamment de qualités propres, pour faire oublier le procédé. Bien sûr, des plans comme le joueur de jokari perdent de leur raison d'être, mais dans l'ensemble le film tient la route avec ou sans lunettes.


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De azurlys, le 5 mai 2008 à 15:02

Je découvre avec bonheur un chapitre consacré à "L'Homme au Masque de Cire", dont j'ai conservé un excellent souvenir. A moins qu'on le sache déjà, il existe depuis un an ou un an et demi en DVD, chapitré, mais des "suppléments" réduit à quelques scènes de la présentation officielle du film. Il comprend toutefois la version précédente, "Masques de Cire", de Michël Curtiz, de 1932, tourné en Technicolor bi-chrome (la trichromie n'est apparue qu'en 1934), avec Lionel Atwill et Fay Wray, ex-Dulcinée de King Kong, et qui est disparue dernièrement à 96 ans !

C'était la deuxième version du même récit de Charles Belden, qui a donné deux autres moutures depuis, une version dirigée par Robert Hossein pour la TV Italienne, mais inédite en France, je crois, et "Maison de cire", adaptation épaisse, avec quelques rares bonnes idées, très branchée jeune, de manière à permettre les identifications aux héros.

L'adaptation d'André de Toth est très soignée, et avait été accordée au réalisateur par Jacques Warner à condition que le film soit bouclé en trente jours, un peu comme un défi. Le défi fut relevé et la réussite artistique confirmait le savoir-faire hollywoodien. En fait c'est une très jolie réussite qui sous des aspect de cinéma d'épouvante "gothique", se cachait une histoire à la Oscar Wilde, où un artiste fou est poussé à tuer pour faire jaillir l'art et la beauté de la mort de ses victimes. Vincent Price, très honorable comédien de théâtre, un peu moins inspiré au cinéma, se taillait la part du lion, dans un rôle qui devait décider de l'orientation de sa carrière au cinéma. Il avait pourtant travaillé avec les plus grands, Michaël Curtiz (La Vie privée d’Élisabeth d'Angleterre), John Stahl (Péché Mortel), J. Mankiewicz (Le Château du Dragon), Otto Preminger (Laura), et la suite fut une carrière dans le film fantastique pour lequel il ne nourrissait que peu d'attrait, et qu' il a souvent joué, par la suite, en autodérision et au second degré. Ici, cadres, direction des acteurs, costumes 19OO soignés, et par dessus une excellente musique de David Buttolph, offraient un film de très bonne facture.

Mais la vraie star du film était le relief ! Repris d'expériences anciennes (Louis Lumière tourna lui-même une seconde version du Train entrant en gare de La Ciotat, en relief anaglyphique, les images étant séparées par des lunettes aux filtres colorés jaunes et bleus). La chose fut également reprise par MGM, dans les années trente, sous la forme de courts-métrages, "Métroscopix", avec des filtres verts et rouges. Mais on avait un peu oublié des expériences faites également avant la guerre avec des filtres polarisants qui séparaient l'une de l'autre les deux vibrations contenues dans un même faisceau de lumière. L'impitoyable concurrence de la TV conduisit les studios a se souvenir de ce système performant et qui évitait mieux les migraines que les anaglyphes. Pendant quelques années, les studios se lancèrent dans la voie du relief, avec quelques réussites, et un nombre élevé de navets, aujourd'hui à peine montrables. Avec l'excellent Hitchcock, "Le Crime était Presque Parfait", rarement présenté en 3 D., "L'homme au Masque de Cire" en fut l'une des plus belle réussite. Les caméras, déjà imposantes, devaient être doublées, et faute de pouvoir les mettre côte à côte, on les disposaient FACE A FACE, les objectifs, si l'on peut dire, se regardant dans le blanc des yeux. Entre les deux, deux miroirs à 90° l'un par rapport à l'autre, soit à 45° par caméra, permettaient de rapprocher les axes optiques de la largeur moyenne des deux yeux (environ 65 m/m). Les deux films étaient synchrones, comme il l'étaient encore en cabine, en utilisant les deux projecteurs conjointement, mais les faisceaux étaient filtrés par des "polarisants" d'orientation différentes. Le spectateur portait des lunettes semblables qui séparaient ainsi les deux images superposées sur l'écran de façon à permettre à chaque œil de ne recevoir qu'une seule des deux images, et d'éliminer l'image vue par l'autre œil. L'effet était spectaculaire, et permettait de voir les films en couleurs ! Ce système n'a pas été abandonné, et réapparait parfois au détour d'un film ou d'un autre.

Avec Hitchcock, le film d'André de Toth fut certainement l'une des meilleurs application du relief au cinéma. Hélas, la séparation des images ne pouvant se faire que par projection, le DVD a abandonné la 3 D. Mais le film, excellent, un peu "clin d’œil", avec des fautes de raccords un peu appuyées, et qui laissent entendre quelles ne sont pas forcément fortuites, peut être vu "à plat", sans dommage. Je signale qu'un des comédiens s'en tire très bien dans un rôle de muet. Il figure au générique sous le nom de Charles Buchinski, mais il est beaucoup plus connu sous le nom de Charles Bronson ! Même sans relief on peut donc savourer cette perle – de culture, il est vrai, mais tout de même – avec beaucoup de plaisir.

Toutefois, je signale aux Parisiens ou proches, qu'une salle de moyenne capacité s'est équipé à nouveau des dispositifs de cette époque depuis 1983. Son premier triomphe fut "Le Crime était presque Parfait", jamais projeté en relief en Europe. Prévu pour deux mois, le film a tenu l'affiche de Mai à Novembre, avec des files d'entrée interminables. Depuis, la fièvre de l'époque s'est apaisée, et l'on reprend ces deux œuvres de temps à autre. Je crois savoir que les dirigeants de cette salle, vouée aux rééditions par "genres", "policiers", "films noirs", ou hommages à l'un ou l'autre des auteurs disparus, seraient en train de négocier "Hondo, Homme du Désert", seul film en relief, dirigé, produit et joué par le grand John Wayne, et "Le Fantôme de la rue Morgue", d'après Edgard A. Poe, oeuvre mineure, mais croustillante, ou l'on découvre le comédien français Claude Dauphin.

Pour les non Parisiens, la salle est moins éloignée que la Terre de Feu. Que l'on surveille les programmes de l'Action Odéon, rue Christine (métro "Odéon" et "St.Michel"), il se pourrait que vous y découvriez un de ces savoureux bijoux. C'est la grâce que je vous souhaite !


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De Impétueux, le 5 mai 2008 à 18:24

Au dessus de cinq lignes de texte – même si l'on a mentionné douze fois le cher nom d'Anouk Aimée, Alakazam/Perrin/Maréchal décroche… Six paragraphes lui semblent être un torrent illisible… D'autant qu'il n'y a pas d'images à colorier….

Merci, Azurlys, d'être si savamment original dans vos interventions !


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De azurlys, le 6 mai 2008 à 13:47

Je trouve vos messages et vous remerçie. Même le moins favorable des trois a son mérite, puisque devient ainsi sans l'avoir voulu un heureux contraste qui renforce les deux autres – plus aimables -, dont je suis gratifié. Il est vrai que lorsque je m'embarque dans un sujet qui me passionne, ce n'est pas toujours simple d'y mettre un frein. En tous cas merci à ceux me lisent et ont l'indulgence d'y trouver quelque intérêt.

Aller ! C'est dit, aujourd'hui je m'arrête là. Ce sera bien fait pour vous, na !!


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De pamina, le 22 mai 2008 à 17:50
Note du film : 5/6

Après une absence d'une quinzaine de jours, je reprends les commentaires de nos collègues cinéphiles et tiens à remercier spécialement AZURLYS pour ses commentaires complets et passionnants sur le "cinéma en relief" et les quelques incursions qui ont été faites dans ce domaine…

Pour ceux qui se passionnent pour la "technique", il y a un site : "Homecinema.fr" où l'un des forums est consacré aux films tournés notamment en 70mm / Vistavision / TOD AO, etc… L'intérêt est surtout d'avoir une critique constructive pour le support DVD qui en résulte et qui n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances.

Je vous communique l'adresse :
http://www.homecinema-fr.com/forum/viewtopic.php?f=1203&t=29778114&st=0&sk=t&sd=a

Notre ami Starlight (qui a été présent un certain temps sur notre site) évoquait la chance qu'il avait eue de voir "The house of wax" en relief à Londres… Je le conçois aisément, car cette expérience des films tournés en 3D mérite toute notre attention, puisqu'elle a été voulue par leur Auteur !…

Excusez-moi… j'ai été long dans mes commentaires et notre collègue ALAKAZAM va trouver à redire… sauf si nous parlons d'Anouk Aimé en "relief" !


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De Azurlys, le 24 juin 2008 à 15:47

Merci de l'appréciation du correspondant antérieur. En effet, le cinéma en relief m'a toujours passionné – je me suis amusé à faire des photos stéréoscopiques – quitte à devoir reconnaitre que cet apport n'ajotait pas grand chose à la qualité du film, et de faire le curieux constat que plus les effets violents de relief vers le spectateur étaient discrêts ou, mieux encore, absents, plus le relief devenait séduisant et inté ressant.

Lors du tournage du "Crime était presque parfait" pour lequel la Warner lui imposa le "3 D", il avait exprimé son désaccord auprès de la Presse en disant que le procédé séparait encore plus le spectacle du spectateur, les uns et les autres étant séparés par la fenêtre de l'écran. Pour lui, les acteurs, et sujet, le scénario, cantonnés à l'arrière du cadre, ne pouvaient plus être assimilés par le public, qui ne pouvait ressentir l'éloignement du sujet.

De l'autre coté du rideau de fer de l'époque, on s'était aussi intéressé à cette technique, et dès 1947 on tourna un "Robinson Crusoe" en relief, qui avait, en somme, précédé la vague hollywodienne de cinq ans. Face à l'appréciation toute esthétique d'Hitchock sur le relief, S.M. Eisenstein – auteur de génie, selon moi, au moins pour certaines oeuvres – la séparation spectacle/salle dans un film en relief devenait le témoignage indubitable de la lutte des classes (!), le monde de l'écran, en relief, mais aussi en profondeur et à l'arrière de la fenêtre de l'écran, représentait le monde factice et séduisant du capital, alors que le spectateur de la salle ne pouvait que le ressentir d'autant plus éloigné qu'il était totalement inaccessible. Une brochure diffusé par le Musée du Louvre, il y a presque dix ans, soulignait sans rire cette évidence à l'occasion d'un "hommage" au cinéma en relief donné dans l'auditorium proche de la célèvre pyramide !

En revanche, tourné avec des focales courtes (ce que ne permettaient pas le volume imposant des caméras des années cinquante) et projetées sur un écran de grande taille, les effets relief deviennent beaucoup lus "spaciaux", aériens, et la rupture signalée de part et d'autre de l'étroite fenêtre de l'écran s'éfface et les yeux des spectateurs guidés par reflexe vers le centre de l'image, permettent d'entrer avec lus d'aisance "dans" le spectacle. Encore faut-il que celui-ci fasse autre chose que de la surenchère tape-à-l'oeil (aux yeux, en l'occurence) avec des sujets plus ou moins lourding, qui prévilégient le procédé au sujet. Le cinéma retourne ainsi à ses débuts, le spectacle forain…

J'irai voir le site que vous mentionnez pour y trouver peut-être des informations sur le "relief-années cinquante". En effet, si l'on trouve sur Internet des détails techniques parfaitement limpides, ou publicitaire, en tapant simplement leur nom chez Google, sur le Cinérama, le Cinémiracle (qui méliorait le précédent), la Vistavision, aux images si "piquées" et si claires, au Technicolor dont j'ai fait mention ici à plusieurs reprises, il semble que l'on soit resté chiche sur la 3D, tous procédés, au reste, disparus, au profit qu'un calibrage "TV" qui est parvenu à infléchir jusqu'à l'esthétique filmique… Faut-il s'en réjouir ?


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De Azurlys, le 31 janvier 2014 à 14:18

L'Homme au Masque de Cire (Blu-Ray 3D ?)

Une annonce séduisante fleurit actuellement sur Internet, et présente une nouvelle édition par Warner du fameux – enfin, pour moi – du film d'André de Toth, tourné en 1953. Il est actuellement proposé en Blu-Ray et en 3D. Les commentaires semblent attirants, mais j'ai cru comprendre que le relief n'y était perceptible que grâce à un téléviseur 3D lui-même. Je doit dire que ces questions techniques encore claires lorsqu'il s'agit de sujets sur des films anciens, me déroutent sur des sujets plus récents. J'ai fait à deux reprises l'achat de deux films fantastiques d'intérêt mineur qui étaient censés être vus en relief. L'étui était complété par deux ou trois paires de lunettes anaglyphiques (filtres rouge très sombre et vert). Le résultat était d'une douce médiocrité, mélangeant avec joie (du moins je crois) les couleurs de très bonne qualité du film avec toutes les déformations de coloris imposées par les lunettes. Quant au relief, il paraissait relever de la méthode Coué ! Bref, l'échec absolu. Une gadoue visuelle exceptionnelle et une migraine en prime.

Je n'ai d'ailleurs plus le titre de ces "perles" en tête, mais je me souviens de l'une de ces productions, évidemment "de genre", destinée à une clientèle séduite à l'avance. A l'arrière d'un scénario standard, roublard, se distinguait cependant une idée intéressante. Un groupe de jeunes gens tentait par tous les moyens d'échapper à la mort qui mes menaçait sans toutefois y parvenir. Une vague idée de l'aspect implacable du destin pouvait s'y discerner. On peut être conduit à penser que cette idée s'y est glissée à l'insu du scénariste. Ce n'est pas gentil de le dire, mais l'hypothèse est plausible.

Pour "L'homme au Masque de cire", je crois que ce film en relief (origine grecque qui signifie volume. Faut-il dire que des 3D actuels tripotés souvent à partir d'une version monoculaire, relèvent de la fantaisie et restent loin derrière), devrait trouver un nouveau public. C'est une jolie réussite où ne manque ni humour ni clins d’œil, ni même des erreurs de raccord dont il est possible de croire qu'elles ne sont pas fortuites, ce qui ouvrait une nouvelle carrière à Vincent Price. La scène de l'incendie du musée est construite avec une maîtrise exemplaire, et les mannequins de cire qui fondent et s'écroulent sous la morsure du feu sont impressionnants. Complété par une très bonne distribution (dont Charles Bronson) ce film a conservé un séduction indiscutable en dépit de ses soixante ans.

Si quelque correspondant pouvait m'éclairer sur l'affaire des téléviseurs 3D, et le moyen, incompréhensible pour moi, qui permet de séparer les deux images pour chacun des deux yeux, j'en serais très heureux…

  

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De Tamatoa, le 31 janvier 2014 à 19:12

Mon Cher Azurlys, que je suis bien heureux de relire, voici ce que j'ai pu glaner …En espérant que vous y trouverez votre bonheur. Pour moi, c'est de l'hébreu …

Comme pour la HD, la télévision 3D nécessite deux composantes essentielles : la captation et la diffusion. Chacune de ces étapes nécessite des savoir-faire et des équipements particuliers qui commencent tout juste à être déployés aujourd'hui. L'introduction d'une troisième dimension inaugure une nouvelle façon de regarder la télévision, mais également une nouvelle manière de produire et réaliser les contenus. Pour profiter de la TV 3D, il faut bien entendu que le programme soit à l'origine filmé en relief. Et cette captation nécessite en premier lieu l'utilisation de caméras spécifiques – dites stéréoscopiques – qui permettent de restituer la richesse de la vision humaine.

Mais commençons par un petit rappel anatomique ! Les humains voient leur environnement en trois dimensions grâce au cerveau qui associe simultanément les informations captées par l'oeil droit et par l'oeil gauche. Les deux yeux sont séparés d'une distance de 7cm environ – la distance moyenne entre les pupilles d'un adulte – et ne perçoivent pas la situation de la même manière. Le cerveau interprète le décalage et restitue les informations de luminosité, de couleur mais aussi de longueur, de largeur, et de profondeur.

Plusieurs techniques cohabitent aujourd'hui dans le domaine de la 3D. La stéréoscopie est la plus répandue. Comme indiqué plus haut, elle nécessite une caméra bifocale, et une paire de lunettes polarisées qui alterne vue de gauche et vue de droite pour que le spectacteur profite de la profondeur de l'image. Heureusement, les lunettes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec celles distribuées dans les "driv'in" du siècle dernier !

Les lunettes anaglyphes aux verres rouges et bleus ont cédé leur place à des équipements "high tech". Ces lunettes filtrent des dizaines d'images par seconde – dédiées à l'oeil gauche et à l'oeil droite – grâce à des obturateurs à cristaux liquides pilotés par infrarouge par exemple ! Mais ces lunettes passives, aussi performantes soient-elles, risquent d'être perçues comme un frein pour les spectateurs victimes de maux de tête, de fatigue visuelle ou tout simplement ceux qui sont déçus par le manque de luminosité de certaines images.

Du coup, les constructeurs se lancent sur le créneau de la télévision en relief…sans lunettes. La 3D auto-stéréoscopique – aussi appelée alioscopie en référence à son inventeur français, Pierre Alio – permet aux utilisateurs de bénéficier d'une vue en relief sans lunettes spéciales. L'autostéréoscopie consiste à projeter, sur un écran spécifique (écran lenticulaire), 8 images imbriquées représentant la scène filmée depuis autant de points de vue distincts. En clair, les yeux du spectateur parviennent à reconstituer une image en relief en assimilant la multitude d'images projetées sous différents angles.

L'inconvénient principal de la diffusion en 3D réside dans le poids croissant des flux numériques. Quand une scène 2D est captée, une seule caméra enregistre une seule information. Une scène 3D nécessite au mieux une caméra bifocale (une pour chaque oeil) qui multiplie les images et alourdit le flux. Un match de tennis en 2D Haute Définition diffusé sur France2 mobilise par exemple une bande passante de 10Mbits par seconde. Pour restituer en simultané les 9 images HD nécessaires à la captation 3D organisée à Roland Garros en 2008, Orange a utilisé entre 50 et 90Mbits/seconde de bande passante !



La 3D serait-elle la fameuse "killer application" qui justifiera la généralisation de la fibre optique ? Dans un sens, oui. Mais bien que la télévision en relief soit gourmande en débit, elle pourrait d'ici peu se contenter d'une bonne connexion ADSL. Les ingénieurs d'Orange Labs travaillent actuellement sur des méthodes de compression qui permettent déjà de transporter un flux 3D SD sur une ligne "10Mbits". En clair, les internautes aujourd'hui éligibles à la TVHD pourraient bénéficier de la 3D…en définition standard. Tout comme la fibre – dont la montée en puissance est prévue pour 2012 – révolutionnera l'accès à Internet, la TV 3D bouleversa le paysage audiovisuel français.

Encore faut-il que des téléviseurs soient disponibles ! Certes, le marché s'éveille progressivement. Après les premiers écrans prototypes, certains constructeurs s'aventurent sur le tout nouveau marché des TV 3D Ready. Après la commercialisation du premier téléviseur 3D par Hyundai en avril 2008, Panasonic, Sharp, LG, Sony, Philips, Thomson et Samsung se bousculent au portillon. Les écrans Full HD n'ont pas encore détrôné les premières générations de TV LCD et Plasma que les constructeurs promettent déjà des dalles 3D hors normes.

En effet, conséquence directe de la 3D, les labels HD et Full HD 1080 vont vite se retrouver ringardisés par l'ultra HD 2K (2048x1080) voire même 4K (2096x2160) ! Mais pour l'heure, les tarifs élevés (entre 1500 et 4000€ l'unité) limitent le phénomène. Le marché devrait décoller (baisse des prix) dès que les chaînes diffuseront des programmes 3D attractifs, de la même manière que la TVHD prend aujourd'hui le pas sur la SD (définition standard).


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De Azurlys, le 1er février 2014 à 14:34

Pour Tamatoa,

Merci de votre intervention, et d'avoir trouvé et envoyé ce texte. Je vais m'y mettre. Tel quel, témoignage frappant de ce que je disais, j'ai parfaitement saisi la première partie : caméra stéréoscopique, lunettes polarisant les faisceaux pour séparer l'ensemble vers les deux yeux respectifs, tout cela relève de le "captation", élégante formule de l'auteur que l'on peut traduite par "prises de vues".

Jusque là, rien de bien nouveau et que je connais bien, au moins dans ses principes. Le reste, en revanche, me déconcerte au moins autant que vous. J'en retiens, après une lecture attentive mais sans doute trop rapide, que les techniques se bousculent au portillon pour lancer, puis imposer des méthodes différentes, qui ne font que se suivre, avant même que la série soit épuisée. Et les prix actuels indiqués sont prohibitifs, et du coup dissuasifs.

Mais je vais faire une impression – je fais toujours bonne impression (rassurez-vous, c'est une idiotie) – et je compte relire et relire encore le texte. Il se peut, que touché par la grâce, je puisse comprendre après une vingtaine de lectures…

J'exagère sans doute, mais il est vrai que la multiplication de techniques rendent sans intérêt que qui apparu au public quelques mois avant… Alors ? Je crois que je reverrai encore cet "Homme au Masque de Cire" à plat, malgré l'intérêt indiscutable que lui fournit le relief, où l'on a su jouer avec les profondeurs, et ouvrir sur un spectacle en 3D particulièrement travaillé et maîtrisé.

Merci de votre envoi !


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De Azurlys, le 5 février 2014 à 14:41

En complément de l'échange récent avec Tamatoa sur le Blu-Ray de "L'Homme au Masque de Cire" (1953) présenté en 3D (?) j'ai été piocher des informations sur la tv. relief.

Obscure au tout début, la chose m'est apparue un tantinet plus limpide, de manière très relative, il faut l'admettre.

Il semble qu'en dehors des écrans plats et offrent la vision en relief, avec des lunettes qui seraient, si j'ai bien compris, "à cristaux liquides", il n'existe pas d'autres méthodes. Ces lunettes obstruent alternativement l'oeil gauche puis le droit. Le relief serait alors formé par un système stroboscopique alterné, piloté par le téléviseur. Le système, en salle fut adopté par Gaumont. J'ai dû voir deux ou trois films oubliables – uniquement pour le relief – et je suis tombé sur la 3D (style 3em zone), qui décale les uns des autres les différentes parties du champs de manière à les "étager" sur les plans séparés d'arrière en avant. Les plans en questions apparaissent alors à plat (un comble !) comme projetés sur des écrans différents ! Bref, intérêt nul, ou à peu près. Mais les films également. ils ne m'ont laissé ni les uns ni les autres quelque regret. Plus tard, Gaumont semble avoir abandonné les lunettes aux cristaux liquides, facilement en panne, trop lourdes et qui absorbent 75 % de la lumière du faisceau… Mon Dieu que la technique est difficile ! Il sont ensuite revenus aux lunettes polarisantes, comme par le passé (toutefois, si j'ai bien compris, de manière également alternante).

Je vois mal d'autre système pour la TV 3D que celui des "cristaux liquides" (prévoir également l'aspirine).

En revanche, le système d'une entreprise française est plus attirant. Son PDG s'appelle Pierre Alio et son procédé – déjà copié – s'intitule "Alioscopie" et le nom commercial met un y à la fin, sans doute pour faire plus british. Son principe consiste à envoyer sur l'écran plat huit images (là, je nage un peu) et de disposer l'ajout un filtre lenticulaire place SUR l'écran. Composé de cannelures semi-cylindriques verticales, mais légèrement obliques, ce filtre séparent les images pour les ramener à un couple stéréoscopique, et l'on perçoit le relief sans lunettes, quelque soit la place occupée par le téléspectateur.

Sans doute un peu laborieux, cet exposé captera peut-être l'intérêt de certains correspondants, mais on peut regretter que quelques explications relatives à ces deux films présentés en relief ne figurent pas sur les procédés utilisés sur les DVD. Ce qui eût évité ce développement. J'ai dit les deux films, puisqu'à celui d'André de Toth "L'homme au Masque de cire", est joint celui d'Hitchcok "Le Crime était presque parfait", tous deux tourné à une année de distance (1953 et 54), et avec une maîtrise exceptionnelle qui donne au relief une place indiscutable.


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