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Forum : Ballad of the Paper Balloons

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De Arca1943, le 10 décembre 2007 à 20:24
Note du film : 6/6

À mon immense et douloureuse surprise, Ninjo kami fusen n'est pas disponible sur DVD en France !? Pourtant, ce jidai-geki est tout récent, ou presque, puisqu'il date seulement de 1937. C'est quand même pas comme si on demandait des chambaras de l'époque du muet ! Quoique à la réflexion, ça pourrait être amusant…


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De Arca1943, le 1er mai 2012 à 02:17
Note du film : 6/6

Humanité et ballons de papier est un vieux jidai-geki de 1937, d'une tristesse à fendre l'âme. Ça s'ouvre par un suicide et se ferme sur un double suicide. Ça se passe en bonne partie… dans une impasse, enfin une espèce de contre-allée de taudis où habitent divers laissés-pour-compte.

Les ballons de papier du titre anglais (que j'ai ici sous le titre Humanity and Paper Balloons) sont ceux que fabrique, pour gagner quelques sous, la femme de M. Unno, un rônin à bout de ressources qui tente chaque jour de parler à un certain M. Mori, important samouraï qui a connu son défunt père et qui lui pose chaque fois un lapin, avant de le faire carrément jeter hors de chez lui, sans jamais accepter de lire la lettre que lui avait écrite le père de M. Unno. Le voisin des Unno est M. Shinza, un barbier misérable qui vivote en organisant des soirées de jeu clandestines, ce qui ne plaît vraiment pas au boss yakuza qui contrôle ce bout de territoire. Or ce yakuza sert d'intermédiaire à M. Mori pour arranger le mariage d'un fils de samouraï avec miss Okoma, la fille d'un marchand.

Pour donner une bonne leçon au boss yakuza, M. Shinza enlève la jeune Okoma, que M. Unno accepte de cacher chez lui. Ça va très mal se terminer pour l'un comme pour l'autre.

La version que j'ai ici n'est pas vraiment restaurée et la luminosité de l'image varie constamment. Ce ne sont pas des conditions de visionnement idéales, mais je m'en fous. C'est un film très beau et très sombre, avec cependant des traits d'humour (surtout dans la peinture de moeurs du petit monde qui habite l'impasse). Par moment, le ton m'a rappelé celui de Tomu Uchida dans Le Mont Fuji et la lance ensanglantée. Ce n'est pas un film de sabre – sauf dans une très courte scène d'ailleurs élidée – mais plutôt un drame social qui fait une description très amère de la société des samouraïs, où pour les petites gens la vie est aussi brève que misérable.

La mise en scène de Sadao Yamanaka est sobre et efficace, attentive aux détails tout en restant succincte. Les courtes scènes se succèdent dans un mouvement narratif étonnamment fluide. C'est d'une modernité à laquelle je ne m'attendais certes pas pour un film de 1937, et les excellents acteurs sont au diapason, offrant un jeu sans apprêts parfaitement adapté au ton sobrement tragique de l'ensemble. La trame sonore pour cordes est elle aussi superbe.

Quelqu'un devrait nous mettre ça sur DVD en France.


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