« Il faut interpréter les choses que les autres ne voient pas dans la réalité, c'est le seul moyen de leur donner la vie »
Dans un monde ou beaucoup crèvent de faim, il est honnête de se servir de ses ressources afin de s'en sortir. Frances jeune provocatrice de seize ans niant l'existence de Dieu s'en va délibérément à contre courant vers une lumière consumante.
Les procédures d'un métier sans cœur vont broyer peu à peu cette ressource luttant dans un premier temps toutes griffes dehors contre un système de rouleau compresseur n'ayant que peu d'égards envers les rêves de jeunes adolescentes.
Les années folles le sont aussi dans des esprits sclérosés par la domination policière, hospitalière et cinématographique. L'acharnement d'un tel triple pouvoir passe par des portes défoncées ne respectant pas une intimité, l'appropriation d'un cerveau par la médecine et des journées harassantes de tournages offertes à des œuvres dérisoires malmenant une comédienne destinée potentiellement à la rigueur d'un théâtre Russe plus porteur. Le seul soutien dans ces désillusions en boucle est le narrateur de ce naufrage toujours présent quand il faut.
Les gens du spectacle ne seront pas dépaysés en visionnant ce parcours menant de la gloire à la folie en passant par la dépression pour s'achever par l'internement. Chacun d'eux doit bien posséder une anecdote sur « la mort d'un cygne » sacrifié puis oublié instantanément par des consommateurs d'images. Ne serait-ce pas actuellement notre environnement télévisuel quotidien ?
On ne compte plus les starlettes mortes au champ d'honneurs ratatinées par un encadrement déplorable ou par une perception trop personnelle et ambitieuse d'un milieu où la longévité n'est qu'un mirage.
Après la vision de telles images, il est plus que souhaitale d'acquérir son équilibre à l'aide d'un autre métier.
Et quelqu'un peut-il témoigner de la fidélité du scénario au parcours de la vraie Frances Farmer ? Ce que nous montre le film est-il essentiellement romancé, prenant la déchéance de cette actrice comme prétexte, ou bien globalement respectueux des événements ?
Pour ma part hélas non, je me fie à ce que j'ai vu.
Une belle composition de Jessica Lange, qui a disparu aujourd'hui de la circulation… C'est bien dommage.
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