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Forum : La Lame diabolique

Sujet : Démonstratif


De Arca1943, le 25 novembre 2007 à 18:00
Note du film : 5/6

C'est un très beau conte sanglant, aux circonvolutions fascinantes bien que pas toujours claires pour moi. L'imagerie est somptueuse, je n'en reviens pas du traitement de la couleur qu'on trouve dans ce film – et à plus forte raison dans le précédent Kiru. (Et il faut certainement féliciter aussi les artisans de la remasterisation). Encore ici, le goût de monsieur Misumi pour le récit succinct, condensé, concentré emporte mon adhésion et contribue me semble-t-il à lui faire passer l'épreuve du temps avec vaillance. Le finale dans le "jardin secret" est aussi triste qu'époustouflant.

Un des charmes du film à mes yeux vient du mélange entre le conte fantastique pur et simple – le héros jardinier capable de rattraper un cheval au galop; le sabre maléfique du cruel brigand – et l'intrigue politique pas forcément invraisemblable (en effet, si le seigneur d'un domaine perdait la boule, j'imagine qu'il fallait tout faire pour que le Shogun n'en ait pas vent et n'en profite pour démanteler le fief). La crise de folie du suzerain qui démolit tout le jardin pour s'attaquer à une malheureuse guêpe est une sacrée scène. Quant à la mythique filiation du protagoniste, on fait régner l'ambiguité là-dessus avec beaucoup de finesse. Pourquoi court-il si vite, d'où vient ce don inné sinon d'un papa canin ? Pourtant, quand les samouraïs voisins, ses persécuteurs, discutent entre eux de cette filiation, la chose est clairement présentée comme une rumeur de caniveau alimentée par la superstition. ("C'est vrai ! Les médecins chinois l'ont dit !")

Quoi qu'il en soit, après une aussi intéressante excursion, je vais prendre des mesures pour mettre la main sur Le Sabre. Quant aux Derniers samouraïs, ils volent quelque part au-dessus de l'Atlantique… je les attends…


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De vincentp, le 11 mai 2021 à 23:01
Note du film : Chef-d'Oeuvre

La lame diabolique (1965) est l'équivalent japonais de Comanche Station de Boetticher : une démonstration de force de mise en scène sur un temps réduit. Ken Ki ne dure que 83 minutes, le temps nécessaire pour développer une intrigue de haute tenue, basée sur le destin, le devoir, l'étrangeté des choix qui s'imposent. Cadre de ce récit : forêts, rivières, fleurs, soleil… La forme est celle d'un grand maitre du cinéma (Kenji Misumi). La qualité des plans et de l'accompagnement sonore est impressionnante ! Un chef d'oeuvre absolu.



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