Mélange de film d'espionnage, de blockbuster d'action, de thriller survitaminé à la 24 heures chrono, ce Spy game est une remarquable réussite, maîtrisée avec brio par Tony Scott au sommet de son art. L'idée de prendre Pitt et Redford, qui pourraient aisément passer pour père et fils, est le ciment qui tient le film, au point que certains instants, grâce au montage, entretiennent une sorte de confusion quant à leurs silhouettes si semblables. Habité par ses rôles dans Les hommes du président ou 3 jours du condor, Redford pareil à lui-même, malgré les rides, est impeccable, Pitt se ressert un peu toujours des mêmes tics de comédien, mais tient la route. Les images de guerre semblent sorties d'un reportage, les seconds rôles sont riches (Rampling, Hemmings et Amidou, par exemple, qui ne font que passer), et le scénario diaboliquement construit, jusqu'au final aussi excitant qu'émouvant. Un des meilleurs films de Scott, un réalisateur qui sera sûrement réévalué à la hausse, un jour, parce qu'entre Les prédateurs, Revenge, True romance ou Crimson tide et Man on fire, ça commence à faire un joli palmarès, quand même.