Forum - Les Charognards - Extraordinaire cruauté...
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Forum : Les Charognards

Sujet : Extraordinaire cruauté...


De verdun, le 10 octobre 2007 à 21:50
Note du film : 4/6

Evoqué sur le fil de Chasse à l'homme par Pm Jarriq, voici un film bien singulier.

Sa réputation est étrangement faible, si on en juge par un casting attrayant: Oliver Reed alors au sommet de ses possibilités, Gene Hackman dans un rôle alors inhabituel pour lui de salaud intégral qu'il reprendra vingt ans plus tard dans l'Impitoyable de Eastwood. Et Candice Bergen comme élément féminin dans cet univers brutal.

N'y allons pas par quatre chemins, la principale caractéristique de ce film, c'est son extraodinaire cruauté. Vu d'aujourd'hui, la violence si décriée des westerns spaghettis ou de la surestimée horde sauvage paraît bien terne par rapport à la sauvagerie de ce film où Hackman tire sur tout ce qui bouge. Et c'est va crescendo jusqu'à l'étonnante image finale. Comme l'indique le titre original, The hunting party, tout le film est une grande chasse à l'homme sanguinolent.

Mais que resterait-il de cette œuvre à la fois forte et primaire, soutenue par une musique efficace, et presque aussi peu connue que son réalisateur, l'obscur Don Medford sans sa violence intense ??

En tous cas, ce long-métrage, en plus d'être avec d'autres exemples comme Soldat bleu un exemple de western très sanglant, montre la cruauté qui animait le cinéma américain, comme l'attestent également à la même époque L'inspecteur Harry, Les chiens de paille, Le phare du bout du monde, Delivrance ouOrange mécanique, entre autres..


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De PM Jarriq, le 11 octobre 2007 à 08:48
Note du film : 5/6

Les charognards formerait un parfait triptyque de l'ultra-violence westernienne, avec L'homme de la loi et Les collines de la terreur, deux films très proches par leur thème (la chasse à l'homme jusqu'à la mort), leur cruauté, leur misanthropie et leur goût prononcé pour le "gore".


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De droudrou, le 11 octobre 2007 à 10:21

Voui ! Une seule restriction aux limites peu évidentes : la violence de cette série de 3 films qui, en elle-même, ne me gène pas mais qui peut être interprétée différemment selon les publics…

Mais je suis d'accord pour un tel coffret.


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De PM Jarriq, le 11 octobre 2007 à 10:43
Note du film : 5/6

La violence n'est absolument pas glorifiée, dans aucun des trois films : le héros des Charognards n'a qu'un désir, apprendre à lire. Ses poursuivants sont une bande de riches dépravés sadiques, menés par un psychopathe ignoble (Hackman) qui va au bout de sa traque, ne provoquant qu'écoeurement.

Idem pour le shérif de Lawman, d'abord présenté comme un redresseur de torts héroïque, mais dont les actions, et le caractère psychorigide finissent par devenir révoltants. Le pire étant atteint, quand à la fin, il abat gratuitement un homme désarmé dans le dos, alors qu'il fuyait. Là encore, aucune exaltation de la violence, mais un constat bien amer.

Chato's land présente une bande de racistes à demi dégénérés poursuivant un Indien. D'abord tués un à un par celui-ci, ils finissent par s'entretuer comme des chiens enragés. On ne peut pas dire non plus, que tout ceci incite à les imiter.

Tournés à la même période, ces trois films sont étonnamment proches dans leur concept, leur look, leur style de casting, leur rythme même, et méritent de toute façon d'être redécouverts, en trio ou séparément…


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De Steve Mcqueen, le 25 novembre 2008 à 22:13
Note du film : 5/6

Quel choc ! Alléché par les commentaires élogieux du forum, j'ai acheté le film ce matin à la fnac, et il m'a littéralement secoué. C'est un comble qu'il ne soit pas plus connu, car c'est à mon sens un sommet du western des années 70, et un sommet du western tout court. J'ai rarement vu un film qui, quarante ans après sa réalisation, produit un tel impact sur le spectateur. Chaque image transpire la sueur, la crauté et la poudre. A mille lieues des westerns aseptisés et compassés, Don Medford réalise une oeuvre barbare, sauvage, sans aucune pitié pour ses protagonistes. Il réussit l'exploit de mettre le spectateur mal à l'aise, car ici la violence, comme le souligne PM Jarriq avec justesse, est gratuite : Gene Hackman tue comme il respire, avec un incroyable sadisme. Le film est souvent insoutenable tant le réalisateur possède un sens aïgu de la violence,tant il fait montre de jusqu'au-boutisme dans son propos. Le final est à se titre anthologique: dans un désert écrasé par un soleil de plomb, Gene Hackman, armé d'un fusil à lunette, éxécute froidement Oliver Reed, avec une lenteur et une précision sadiques;la séquence,sans dialogues, est étirée au maximum et Don Medford possède un incroyable sens de l'espace, du suspense : il sait rendre palpable l'aridité du lieu, le caractère poisseux et impitoyable de la situation. Si Gene Hackman est impérial en salopard qui ne connaît que la loi du plus fort, Oliver Reed est exceptionnel en hors la loi dont la sauvagerie se fissure peu à peu pour laisser transparaître une humanité trop longtemps refoulée,et il est difficile d'oublier le moment où il éclate en sanglots après avoir achevé un de ses comparses. Quant à Candice Bergen, elle réussit à rendre émouvant un personnage stéréotypé, ce qui n'est pas un mince exploit.

Le film n'a pas pris une ride, c'est un sommet du western, choquant, brutal, inoubliable. Il faudrait le montrer à tous les réalisateurs qui traitent la violence comme un jeu vidéo, sans implication du spectateur : ici la violence a un impact incroyable, car elle met mal à l'aise, elle remet en cause nos convictions.

Don Medford se positionne avec ce film comme l'égal d'un Peckinpah et j'irais même jusqu'à dire qu'il surpasse allègrement la "Horde sauvage", film que j'apprécie beaucoup au demeurant.

"Les charognards" est un film sorti de nulle part qu'il faut voir absolument car il imprime durablement la rétine du spectateur. Et au passage, merci à dvdtoile de soutenir des films peu connus comme celui-là et de donner aux autres l'envie de les découvrir.


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De PM Jarriq, le 26 novembre 2008 à 11:13
Note du film : 5/6

Les charognards est d'autant plus "sorti de nulle part", que Don Medford est strictement un "faiseur" de télé (Twilight Zone, Le fugitif, Les envahisseurs et des centaines d'autres épisodes de séries), qui n'a signé que quelques rares séries B, et ne s'est jamais vraiment distingué. L'homme d'un seul film, en somme.


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De Steve Mcqueen, le 26 novembre 2008 à 11:45
Note du film : 5/6

Vous avez raison, PM Jarriq, je n'avais jamais entendu parler de lui avant de le voir au générique de ce film. Quoi qu'il en soit, il semble ici avoir été touché par la grâce, et il est dommage qu'il n'ait pas pu exprimer son talent ailleurs, car il possède à mon avis un vrai sens de l'espace, du suspense, de l'atmosphère. J'ai rarement vu un réalisateur qui étire tant la souffrance pour en faire ressortir la cruauté.

Mais je m'interroge : comment la censure a t-elle pu laisser sortir un tel film, qui refuse absolument toute concession au politiquement correct ? Comment un tel concentré de brutalité, de sauvagerie, a-il pu sortir sur les écrans américains ? Y a t-il eu des coupes, des problèmes entre la censure et le réalisateur ?

D'autre part, ne pensez-vous pas que l'on peut rapprocher ce film du "Grand silence" de Corbucci, car les deux films partagent un même pessimisme désabusé, un même refus de toute concession (comme en témoignent leur final, que je trouve similaires), une même dureté envers leurs protagonistes ?


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De PM Jarriq, le 26 novembre 2008 à 12:04
Note du film : 5/6

La comparaison avec Le grand silence (en tout cas sur la fin) n'est pas fausse, même si on devine que Hackman va probablement y rester aussi, alors que Tigrero s'en sortait sans souci dans le film de Corbucci.

Pour ce qui est de la violence, Les charognards est une production anglaise, donc il est fort probable que comme ce fut le cas pour Chato's land et Lawman (également venus du Royaume-Uni), la version exploitée aux U.S.A. ait été allégée et "softée". Il faudrait qu'un fan courageux se dévoue, pour comparer le zone 1 et le zone 2, car vraisemblablement le film récemment sorti en France, est la version complète.


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De Steve Mcqueen, le 27 novembre 2008 à 12:21
Note du film : 5/6

Merci pour vos précisions, PM Jarriq. Je pense aussi que la version sortie en France est la version complète, car il me semble diificile qu'une version encore plus violent puisse exister.

Je comparais la fin du "Grand silence" et celle des "Charognards" car il me semble que les personnages de Oliver Reed et de Trintignant y subissent tous les deux un supplice quasiment christique. Trintignant est gravement blessé aux mains au point qu'on se demande comment il va pouvoir dégainer, et il est exécuté avec une cruauté méticuleuse, méthodique. Il me semble qu' Oliver Reed subit un châtiment comparable dans "Les charognards" : il reçoit une balle dans l'épaule, hurle de douleur, se relève péniblement, reçoit deux autres balles avant d'agoniser lentement. Hackman et Kinski manifestent la même méticulosité dans le sadisme, Reed et Trintignant expriment la même souffrance : j'ai l'impression qu'ils assistent à leur propre mort, qu'ils vont au bout de leur destin. En un mot, ils se résignent à mourir, tout en s'accrochant désespérément à leurs derniers instants.

A mon avis, les films actuels, dans leur grande majorité, sont incapables d'exprimer une telle misanthropie, un tel pessimisme. Les deux films en question sont jusqu'au boutistes dans leur propos, ils se moquent éperdument des concessions, du politiquement correct. Ils restituent avec une incroyable force une réalité cruelle, ils montrent la souffrance dans tout ce qu'elle a de dérangeant et parviennent à mettre le spectateur mal à l'aise, ce qui est une qualité pour moi qui suis légèrement allergique aux bons sentiments et aus sempiternels happy-end.

A propos, pourriez-vous m'éclairer un peu sur la carrière d'Oliver Reed ? Car je l'ai trouvé prodigieux dans ce film, à la fois par sa présence physique imposante, son regard bleu inoubliable, son charisme et sa capacité à exprimer des sentiments contradictoires. Le seul autre film où je l'ai vu c'est dans "Gladiator", film dans lequel il m'avait déjà marqué par sa carrure, sa démesure , et son sacrifice tragique . Il me semble être proche d'un acteur comme Richard Harris : une même force intérieure, une même conviction et surtout un même charisme qui imprègne littéralemnt l'écran.


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De PM Jarriq, le 27 novembre 2008 à 17:47
Note du film : 5/6

Oliver Reed était effectivement un sacré personnage, qui comme Richard Harris d'ailleurs, a un peu gâché sa carrière à cause de l'alcool. Après des débuts fulgurants en Angleterre, il a fini comme "homme à tout faire" dans des copros européennes sans cachet, hormis quelques exceptions comme les films de Ken Russell (Love) ou Richard Lester (Les trois mousquetaires).

A mon avis, le rôle de sa vie restera Urbain Grandier, l'abbé des Diables, où il est extraordinaire. Et dire que ce film est toujours introuvable !

Il était aussi hilarant en Indien ivrogne dans le très mauvais Un cowboy en colère, où il battait Lee Marvin dans le cabotinage. Ce qui n'est pas peu dire.


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De Steve Mcqueen, le 27 novembre 2008 à 19:05
Note du film : 5/6

En tout cas, quand il est bien dirigé comme dans "Les charognards" ou "Gladiator", c'est à mon avis un acteur impressionnant de conviction et de puissance. Et puisqu'on parle de Richard Harris, autre acteur très charismatique, savez-vous si "Le convoi sauvage" existe en dvd ? ça fait des années que j'ai envie de voir ce film dont j'entends partout le plus grand bien, et dont certaines images sont paraît-il très marquantes.


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De PM Jarriq, le 27 novembre 2008 à 19:28
Note du film : 5/6

Il est récemment sorti en double programme avec un autre western de Harris, Deadly trackers (très mauvais), mais en zone 1. Sous-titré français.

Je ne suis pas sûr que Le convoi sauvage soit un chef-d'oeuvre, il faudrait le revoir, mais c'est le genre de film dont certaines images restent gravées dans la mémoire, et ce bateau tiré à bout de bras dans la nature hostile, n'est pas sans annoncer Fitzcarraldo.


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De Steve Mcqueen, le 27 novembre 2008 à 19:54
Note du film : 5/6

En tout cas, les images des "Charognards" resteront longtemps gravées dans ma mémoire, surtout celles montrant Oliver Reed et Candice Bergen luttant jusqu'à leur dernier souffle, dans un désert aride écrasé sous un soleil de plomb. Il est d'ailleurs étonnant d'y retrouver Candice Bergen, actrice semble-t-il très à l'aise dans le western, puisqu'on la retrouve aux génériques du "Soldat bleu" et de "La chevauchée sauvage". A chaque fois elle écope d'un rôle stéréotypé, et elle réussit à l'humaniser sans tomber dans le piège de la sensiblerie.


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De Clarisse, le 1er décembre 2008 à 10:15

Bonjour.

Je fréquente depuis un certain temps les forums de dvdtoile et si je me décide aujourd'hui à écrire c'est que je voudrai réagir sur le film LES CHAROGNARDS. je l' ai acheté car j'aime beaucoup gene hackman et je me demande coment il a pu se compromettre dans un film aussi ignoble. Je n'ai jamais vu un film aussi dégradant pour l'être humain et aussi sadique ; les femmes sont soit des prostituées soumises ou des saintes nitouches qui se font violer à trois reprises. C'est un véritable catalogue de perversions et un tel film n'aurai jamais du voir le jour.

Tous les personnages sont sales, crasseux, et il ne pensent qu'à tuer; je suis d'autant plus choquée que la jaquette indique que ce film est tout public et j'imagine l'enfant fan de western qui l'achète en croyant voir un bon western et se retrouve devant un film immonde. Je précise que je ne suis ni une féministe acharnée ni une bonne soeur, mais une interdiction aux moins de 16 ans me semble indispensable, ou même une interdiction de diffusion totale de ce film qui me donne envie de vomir tant il est complaisant.

Monsieur Jarriq j'ai pu apprécier à de nombreuses reprise votre culture cinématographique sans failles et vos avis intéressants, et je suis surprise de voir que vous mettez 5/6 à un film aussi nihiliste.

Quand à vous monsieur steve macqueen, j'admets encore que vous vous adonniez à votre panchant pour le second degré et les calembours de mauvais goût sur le forum des Choristes par exemple mais je trouve indécent que vous étaliez sur plusieurs pages votre passion pour un film atroce. J'espère que vous n'êtes pas un cynique qui prend plaisir a voir souffrir les autres ou un sadomasochiste qui prend son pied dans la cruauté. Cela me rappelle votre critique recente de The king of new york, critique que je trouve mauvaise non pour son style pluôt bien tourné mais parcequ'elle glorifie un film lui aussi sadique.Je n'ai rien contre vous, vous êtes surement une personne charmante dans la vie, mais vos goûts cinématographiques me semblent légèrement malsains. Encore une fois je n'ai rien contre vous , mais défendre un film aussi malsain me semble dangereux.

PS: je ne cherche pas à déclencher de polémique inutile, ma réaction est simplement celle d'une jeune femme révoltée par un film dégradant. Et veuillez m'excuser si j'ai fait des fautes d'orthographe car j'ai écrit ce message sous le coup de la colère face à ce que j'ai vu. Ceci dit, et en espérant que mon message ne sera pas effacé, je souhaite une longue vie quand même à DVDTOILE.

Clarisse.


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De Steve Mcqueen, le 1er décembre 2008 à 11:29
Note du film : 5/6

Clarisse, je suis abasourdi par la violence que vous manifestez à mon encontre. Que vous n'appréciez pas mes jeux de mots, que vous n'aimiez les films que j'apprécie, que vous critiquiez mes messages, je l'admets. Mais que vous laissiez entendre que je suis un individu malsain ou sadomasochiste parceque je défends un film que vous n'aimez pas, il me semble qu'il y a des limites à ne pas franchir . Au début je voulais vous répondre calmement, mais vos attaques personnelles me mettent très en colère.

Alors laissez moi vous dire que vou n'avez strictement rien compris au film et que votre analyse démontre une ignorance crasse en matière de violence au cinéma. A aucun moment le film n'est complaisant. Il montre une chasse à l'homme impitoyable menée par un homme clairement montré comme un sadique, qui pratique la violence comme un jeu, et en cela c'est une une dénonciation de cette violence. Il me semble d'autre part que Candice Bergen est surtout montrée comme une victime de la folie des hommes et qualifier son personnage de "sainte nitouche" est une regrettable erreur de jugement.

Vous semblez prôner la censure; de quel droit interdire un film, de quel droit empêcher un cinéaste de s'exprimer (d'une façon aussi forte et puissante de surcroît)? Je me méfie toujours des personnes qui souhaitent interdire un film, surtout sous des prétextes aussi faux que les vôtres ( le seul point où je vous rejoint est que le film aurait mérité un accord parental, mais je précise qu'il est indiqué clairement sur la jaquette qu'il s'agit d'un western "brutal, sauvage et sans concessions").

Le terme "nihilisme" me semble un peu inapproprié, car il y a des valeurs véhiculées par le film : la croyance en la rédemption d'Oliver Reed et l'amour qui l'unit à Candice Bergen.

Mais au vu de votre propos et de vos insultes à mon égard, je suppose que vous préférez les films tièdes et compassés. Je vous conseille donc de visionner les chef d'oeuvres que sont "Astérix et Obélix aux jeux olympiques" et "Taxi 3".

Quand à moi je soutiens que "les charognards" est un grand film et que vos arguments tutoient le ridicule. Mais finalement je crois que vous avez raison, il vaut mieux que je quitte dvdtoile pour aller exercer ailleurs ma "cruauté et mon sadisme".


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De droudrou, le 1er décembre 2008 à 12:23

Steve McQueen : un argument --> tutoie – des arguments --> vouvoient !…


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De Impétueux, le 1er décembre 2008 à 12:26

Non, non, SteveMcQueen, il faut rester, bien sûr ! Je ne crois pas partager vos goûts, mais ce fumet idiot de vertu rance et outragée est exaspérant ! on a tout à fait le droit, lorsqu'on est adulte, d'apprécier le cruel, le sanglant, le glauque, le malsain et l'épouvantable !

Puisque Clarisse pousse à si bon marché des cris d'orfraie, je lui conseille vivement d'aller regarder deux de mes pépites favorites, Mondo cane et Cannibal holocaust  !! elle se pâmera sûrement…

Et ensuite se précipitera sur Salo !

Ou sur les aventures de Oui-oui !


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De Arca1943, le 1er décembre 2008 à 12:37

Je n'ai hélas pas vu le western en question, mais je ne suis pas sûr que c'est en traitant mademoiselle Clarisse d'idiote qu'on va faire avancer la discussion, même si pour sa part elle traite Steve McQueen de sado-maso ! N'y aurait-il pas moyen de traiter la chose sans avoir recours à l'invective ?


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De Steve Mcqueen, le 1er décembre 2008 à 13:17
Note du film : 5/6

"Non, non, SteveMcQueen, il faut rester, bien sûr ! Je ne crois pas partager vos goûts, mais ce fumet idiot de vertu rance et outragée est exaspérant ! on a tout à fait le droit, lorsqu'on est adulte, d'apprécier le cruel, le sanglant, le glauque, le malsain et l'épouvantable !"

En fait Impétueux, j'ai eu une réaction éperdermique en lisant le message de Clarisse, car il me semblait avoir au cours de ce forum montré que la violence gratuite ne me fascinait pas, car justement ce film dénonce la barbarie. Sinon je pense que nous avons quand même des goûts en commun, et que mine de rien Cannibal holocaust et Les charognards sont deux oeuvres assez proches dans leur jusqu'au boutisme.

Droudou, vous avez raison, emporté par mon élan je n'ai pas fait attention aux erreurs grammaticales de mon texte, excusez-moi.

Arca a sans doute raison et j'ai peut-être eu tort d'accabler la demoiselle (même si elle ne s'est pas privée de le faire). Et puis sa réaction épidermique montre bien que le réalisateur a réussi son but : choquer, déranger le spectateur, le bouleverser dans ses certitudes.


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De droudrou, le 1er décembre 2008 à 13:45

Steve McQueen : fais nous plutôt un de ces pastiches dont tu as (et avais) le secret ! Je te trouve devenu bien morose et me suis même étonné de ton long, très long silence ! Allez ! Pastiche-nous ce film !


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De Steve Mcqueen, le 1er décembre 2008 à 17:20
Note du film : 5/6

Droudrou, mon silence s'explique par le fait que j'ai fait une dépression nerveuse, ce qui est un peu dur quand on n'a que 23 ans, et je n'avais plus la force et le courage d'écrire sur DVDTOILE, même si pendant cette période j'ai fréquenté cet excellent site en tant que simple lecteur. Mais je ne vais pas parler de détails personnels qui n'intéressent personne, toujours est-il que je me sens de nouveau d'attaque pour écrire sur DVDTOILE.

Cher Droudrou, à ta demande je vais tenter de résumer "Les Charognards":

Frank Calder (Oliver Reed) est un bandit complètement nihiliste : dans un geste de pure rebellion, il se fait tatouer une tête de mort sur la fesse droite. Notons à sa décharge qu'il a eu une enfance particulièrement difficile : à l'âge de 12 ans sa mère l'a forcé à manger des épinards et depuis il voue une haine féroce à l'humanité toute entière, et la simple prononciation du mot "épinard" déclenche chez lui des crises d'épilepsie très violentes.

Sur un coup de tête, il décide d'apprendre à lire mais il est refusé en 2ème année de maternelle car sa moustache velue contraste fortement avec les visages poupins des petit bambins avides de connaissances leur permettant de s'intégrer dans une société inégalitaire où seul le savoir permet de gravir les échelons pour devenir avocat, juge ou dame pipi. Calder enlève donc une institutrice, qui, d'abord réticente, se prend de passion pour sa moustache et décide le suivre. Pour lui apprendre à lire, elle lui propose un ouvrage facile d'accès, "La dialectique des contraires dans l'oeuvre hégélienne, ou comment réconcilier Scopenhauer avec la contingence stoicienne tout en préservant l'impératif catégorique kantien". Pour lui donner une culture spirituelle, elle l'initie à "La vie de Bernadette Soubirous racontée par Bernadette Soubirous" (préface de Bernadette Soubirous). Enfin l'apothéose est atteinte avec la lecture du "journal de Mickey" numéro 58. Fasciné par ces lectures, Calder décide de violer sauvagement l'institutrice. Emue par ce geste délicat, cette dernière tombe amoureuse de son ravisseur.

Mais c'est sans compter sur Gene Hackman,le mari officiel, qui considère que lui seul a le droit de violer sa femme ( sur ce point, il est difficile de lui donner tort). Lui aussi possède une belle moustache, mais beaucoup moins douce, soyeuse et agréable au toucher que celle de Calder. Motivé par cette rivalité capillaire, il se lance à la poursuite des deux tourtereaux qui filent le parfait amour, à grand coup de déclarations enflammées: " Tu es la plus belle femme de l'Arizona, ma biquette, et j'aimerais me baigner entièrement nu dans ton regard bleu lagon", "toi aussi tu est beau mon sucre d'orge : tu as de très belles oreilles et des narines admirables; mais plus que tout j'aime ta moustache : pourrais-tu t'en servir pour me gratter le bas du dos, car j'ai des démangeaisons dans cette zone particulièrement sensible de mon anatomie ?"

Tandis que Gene Hackman se rapproche dangereusement des fugitifs, se produit un rebondissement incroyable, totalement inattendu : Calder marche sur une éguille de sapin et se fait mal au gros orteil. Face à cette tragédie quasi shakespearienne, le spectateur est complètement bouleversé et ne sait plus sur quel pied danser ( c'est le cas de le dire, si je puis me permettre un mauvais jeu de mot).

Finalement, dans un moment dominé par un suspense oppressant, et avec moult précautions, Calder réussir à retirer l'aiguille. Mais un autre exploit l'attend: affronter Hackman, car désormais les deux hommes sont face à face. Pour impressionner son adversaire, Calder baisse son pantalon et exhibe le tatouage sur sa fesse. Hackman comprend alors qu'il a affaire à un individu impitoyable. Les deux adversaires, dans une atmosphère pesante, s'approchent l'un de l'autre et , moustache contre moustache, se livrent à un duel capillaire sans pitié. Le spectateur médusé est stupéfait par cet affrontement sauvage. Finalament, Hackman s'écroule en pleurs et doit reconnaître la supériorité de l'ornement capillaire de son antagoniste. Emu, Calder le prend dans ses bras et ils se rendent compte qu'il s'aiment, sous le regard humide de la jeune femme (qui du coup oublie complètement ses démangeaisons dans le bas du dos)

Hackman et Calder décident de se pacser et, accompagnés de l'institutrice se rendent au Nouveau Mexique pour développer un élevage de chèvres …


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De droudrou, le 1er décembre 2008 à 19:27

C'est beau ! Je viens de sortir mon mouchoir… un truc pareil, Verdi en aurait fait un opéra et Richard Wagner qui joue le rôle de l'auteur de la tétralogie nous aurait écrit des pages d'un rare lyrisme ! Steve McQueen, avec toi, je comprends le cinéma d'(h)auteur ! Celui qui, quand on sort de la salle, nous fait tomber de haut ! Et pour clore un sujet que tu as aussi bien mené : poil au bas du dos !


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De Tell(père et fils), le 1er décembre 2008 à 22:52

Bravo "Steeve Mc Queen" ! je n'ai jamais tant ri… ce qui m'évite de prendre (depuis bien longtemps) mon anxiolitique avant d'aller me coucher.

Voilà ce que j'appelle de la prose qui donne du "fil à retordre" aux "pisse-vinaigre" qui jalonnent ce site !…

Et Vive le monde de l'absurde et à bas les sodomiseurs de mouches qui prônent le savoir imbécile (celui qu'on a lu mais qu'on n'a pas vécu)…

Continuez de la sorte.. Vous aurez toujours (au moins) deux supporters : Droudrou et moi-même !


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De Clarisse, le 2 décembre 2008 à 13:19

Bonjour.

Tout d'abord je voudrais préciser à Impétueux que je ne "pousse pas des "cris d'orfraie" mais que je suis en effet un peu outragée par le film. Et je voudrais modérer mes propos à l'égard de Steve macqueen, et je comprends qu'ayant passé une période difficile il aie mal pris mes propos .

Pour répondre à monsieur Jarriq (au fait, pourquoi son message a été effacé ? ), je n'ai ni vu LA horde sauvage ni Alfredo Garcia, mais je veux bien le croire quand il dit que ce sont des chef d'oeuvres. Mais n'étant pas nihiliste, je doute que je puisse apprécier ces films.

Je voudrais dire aussi que j'aime les westerns quand il ne sont pas sadiques. Par exemple je trouve que "Le jardin du diable" avec Gary Cooper est un film magnifique, très bien cadré avec une excellente utilisation des décors et un suspense prenant. J'en accepte la violence car on s'attache aux personnage qui ne sont pas des pantins sadique. j'apprécie aussi "la prisonnière du désert" ou "l'homme aux colts d'or" qui sont des films beaucoup plus complexes au niveau des émotions que les "Charognards". Enfin je voudrais dire à steve macqueen que je suis contre la censure, mais j'ai l'impression que la France est un pays un peu laxiste a ce niveau , à mettre "tous publics" sur les jaquettes des dvd des films visiblement destinés à un public majeur et averti. J'ai l'impression que des pays comme les Etats unis sont plus vigilants à ce niveau car pour certains films les enfants doivent être accompagnés par leurs parents qui peuvent les rassurer, et je trouve que ce serait bien que la France adopte cette mesure car je pense que certains jeunes se gavent de violence, et, cela me choque.

Voilà c'est tout, j'espère que mes propos ne seront pas déformés et qu'on ne me prendra pas pour une sainte nitouche car je pense avoir suffisamment développé mes propos.


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De Arca1943, le 2 décembre 2008 à 13:53

« J'ai l'impression que des pays comme les Etats unis sont plus vigilants à ce niveau car pour certains (sic) films les enfants doivent être accompagnés par leurs parents… »

Vigilants ? C'est une façon de le voir. « Nudity », « Coarse language », « Mature themes », « Unsuitable content »… Une chance que Les Aventures de Pinocchio ne soit jamais tombé entre les mains de la Moving Picture Association of America ! Ici, en Amérique du Nord – plus seulement aux États-Unis et au Canada anglais, car nos mollassons de la Régie du cinéma ont bêtement commencé à céder aux pressions crétino-puritaines – ce ne sont pas seulement "certains films" mais pratiquement tous les films, y compris de nombreux films pour enfants qui sont classés Adult guardian quand ce n'est pas Thirteen. Il a toujours régné aux États-Unis, et pas seulement dans le Bible Belt, une espèce de superstition quant aux effets délétères du cinéma sur le comportement. D'où le happy end obligatoire qui a gâché tant de films américains (et soviétiques, mais c'est une autre histoire). Ça remonte au temps des croisades des années 1920 – pas contemporaines pour rien de la Prohibition – du genre Mothers for Decency et autres délires. La soi-disant "vigilance" est en fait une ergoterie paranoïaque qui voit souvent, très souvent le mal là où il n'est pas, et trouve des suggestive scenes qui n'existent en réalité que dans l'imagination maladive des censeurs.


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De Arca1943, le 2 décembre 2008 à 15:52

Ah oui, et j'allais oublier un autre motif de classement PG13 (parental guidance) : irreverent humor. Je ne sais pas si vous saisissez le portrait ?


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De Reznik, le 1er mars 2009 à 21:30
Note du film : 5/6

Je viens de découvrir The Hunting party et même si le film ne m'a pas chamboulé autant que S.McQueen je ne peux qu'appuyer le fait que c'est un western honteusement mésestimé. C'est un des meilleurs représentant de la tendance crépusculaire du genre.

Les qualités du film ayant déjà (et fort justement) été résumées plus haut je me contenterais de répondre sans cynisme aucun à Melle Clarisse que s'il y a bien un film à montrer à nos jeunes têtes blondes férues de FPS sanguinaires et de blockbuster belliqueux et aseptisées, c'est celui-là.

Concernant le dvd, il se situe dans l'entre-deux qualitatif de la collection Sidonis. Les couleurs sont bien restituées, le piqué satisfaisant et la compression maitrisée mais la copie aurait mérité un nettoyage plus conséquent car les défauts sont encore nombreux pour un film des 70's. C'est donc bien mieux que les ratés que sont L'Expédition du Fort King ou Taza (entre autres) mais en deçà du superbe travail effectué sur La Lance brisée ou L'Homme de la Sierra (entre autres).


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De Steve Mcqueen, le 9 avril 2010 à 13:40
Note du film : 5/6

Ayan revu "The hunting party", je revois ma note légèrement à la baisse, en raison de certaines incohérences :

Quid du rôle de la police ? Pourquoi Hackman n'abat-il pas Reed, plusieurs fois dans sa ligne de mire ?

Quoi qu'il en soit, et n'en déplaise à mlle Clarisse, le western le plus barbare et le plus fascinant jamais tourné…


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