Dans la filmographie d'Alfred Hitchcock, Mr. & Mrs Smith reste une exception voire une curiosité en raison du genre traité ici par le cinéaste. En effet, il s'agit de la seule pure comédie de sa période américaine.

Hitchcock fit preuve d'un flagrant désintérêt pour ce métrage. En effet, il ne mit en scène cet opus que pour être agréable à Carole Lombard. Ce laxisme rarissime chez le maître du suspense peut se voir ça et là car certaines séquences sont, je dois le confesser, presque mal filmées et victimes de légers tremblements, totalement indignes du savoir faire et du professionnalisme de sir Alfred. Ceci peut paraître un tantinet frustrant car les acteurs et ce scénario original constituaient une base de travail solide. Néanmoins, certaines critiques saluèrent ce film dont notamment "Le Red Book Magazine" qui encensa ce long-métrage en le nommant : comédie la plus hilarante et explosive de 1942.

Au final, Hitch brosse une comédie gentillette, enlevée et bien-pensante comme il en sortait des tonnes à cette époque, notamment les screwball comedies. L'alchimie secrète présente dans nombre de films du maître est ici absente. Mais, dont le résultat est donc loin d'avoir la pétulance des meilleures comédies américaines signées des Howard Hawks, Frank Capra, George Cukor, Ernst Lubitsch, Billy Wilder ou encore Leo McCarey.

C'est rare cette situation. En général, je suis le premier à louer le travail d'orfèvre d'Hitchcock et là, malheureusement, je n'arrive pas vraiment à m'enthousiasmer pour cette comédie désuète mais néanmoins charmante. Argumentez, étayer vos assertions, défendez votre point de vue pour me faire changer d'avis. Et alors, je visionnerai, à nouveau, volontiers ce métrage sans mes a priori préalables !

Lors d'un entretien avec Truffault, sir Alfred avoua le peu d'intérêt qu'il accordait à cette comédie. C'est pourquoi Hitchcock se contenta d'apporter à cette œuvre le minimum syndical. Pour preuve, voici, quelques mots du cinéaste sur cet opus : "Ce film est né de mon amitié avec Carole Lombard(…) J'ai plus ou moins suivi le scénario de Norman Krasna. Comme je ne comprenais pas le genre de personnages qu'on montrait dans ce film, je photographiais les scènes telles qu'elles étaient écrites."

Néanmoins, il serait injuste de nier la dimension comique de classiques tels qu'Une femme disparaît, Le procès Paradine ou La Mort aux trousses…

In fine, même Hitch signe une comédie enlevée et alambiquée mais parfois le rythme manque, en raison du défaut de maîtrise par lé réalisateur pour la comédie pure qui s'éloignait ici de son univers propre. Ainsi, certaines m'ont paru interminables. La principale attraction de long-métrage reste la magnifique Carole Lombard, encensée avec raison par vincentp, qui irradie l'écran par le truchement de son élégance, de son interpétation sans faille, de ses mimiques adorables ou de son aplomb sidérant.

Néanmoins, en 1956, sir Alfred ne se découragea pas et nous livra une comédie largement supérieure à Joies matrimoniales à savoir le truculent opus : Trouble with Harry.

Le film est un véritable ovni dans la filmographie de Hitchcock. La maestria hitchcockienne n'est donc pas en cause. En effet, la mise en scène est toujours soignée mais le rythme de cette comédie mysogine s'essouffle rapidement et l'ennui arrive assez tôt

Je voudrais répondre à cet article. Pour ma part, je pense que c'est intentionnellement que le cinéaste se refuse à la totale et unique euphorie dans ce film. Les temps qui semblent un peu longs sont justement ceux où le cinéaste cesse la comédie pour le "retour au sérieux".

je crois pas.