Forum - Frenzy - Les patates par la racine...
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Sujet : Les patates par la racine...


De sartorius, le 15 janvier 2004 à 18:21
Note du film : 5/6

Quoiqu'on dise des tous derniers films d'Alfred Hitchcock, j'ai personnellement beaucoup aimé Frenzy que je trouve très réussi et où l'on retrouve tous les éléments du Maître, avec une tension et une intensité aussi forte que ses meilleurs films. Même sans qu'il y ait une seule grande vedette connue, les acteurs y sont tous très brillants et l'humour – très noir mais toujours important chez Hitchcock – est bien présent et on ne peut que se souvenir des plats répugnants que lui présente l'épouse de l'inspecteur de police, de la scène nocturne à l'intérieur du camion de transports de patates où l'étrangleur tente difficilement de récupérer l'épingle à cravate que le cadavre de sa dernière victime semble vouloir garder en main. On se souvient aussi de scènes chocs et horrifiques comme ce plan sur la directrice de l'agence matrimoniale après avoir été violée et étranglée, les yeux révulsés et cette langue sortant de sa bouche. Un très très bon Hitchcock !


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De dumbledore, le 15 janvier 2004 à 22:10
Note du film : 3/6

Malheureusement (pour moi), je ne partage guère cet enthousiasme sur Frenzy. D'abord parce que les comédiens ne m'ont pas convaincu. Je les trouve insipides (mais bon, ce sera pire pour Family Plot) et l'histoire me paraît poussif. L'humour est excessivement poussé et le méchant n'a pas la classe des méchants de Hitch. Bref, je ne retrouve pas la finesse du maître. J'ai plus l'impression qu'il exploite ses propres lieux communs pour en faire de la tambouille.


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De Arca1943, le 17 janvier 2004 à 14:30
Note du film : 5/6

Si j'étais un de ces astucieux publicitaires, je vendrais Frenzy en titrant: « Le meilleur Hitchcock depuis Les Oiseaux ! » En fait, ça veut surtout dire, hélas, qu'après Les Oiseaux, la superbe montgolfière commence à perdre de l'altitude. Marnie, Topaz, Torn Curtain, sont toujours aussi bien faits mais ne "lèvent" pas. En plus, le projet le plus intéressant d'Hitchcock dans cette période n'a jamais abouti: en effet, pendant plusieurs mois, quelque part au milieu des années soixante, Hitchcock travaillait sur un film avec Age-Scarpelli (Agenore Incrocci et Furio Scarpelli)

Ce retour du maître en Angleterre est une heureuse surprise et il vaut mieux considérer Frenzy comme son véritable testament, plutôt que l'amusant mais poussif Family Plot. Il ne s'agit pas, ici, d'explorer de nouveaux territoires, mais plutôt de retrouver une recette un peu égarée et de fournir au public (et non aux critiques, pour qui la strangulation est un sort encore trop miséricordieux) le plaisir de retrouver une fois encore leur cocktail d'ingrédients favori. C'est donc l'histoire d'un faux coupable, canevas on ne peut plus familier d'Hitchcock depuis Les 39 marches. On retrouve aussi avec soulagement l'humour noir du maître, qui n'était guère au rendez-vous dans ses films précédents. La scène du camion de patates est, à cet égard, un morceau d'anthologie, une sorte de résumé drôlatique de la recette du vieux Hitch. Et je ne suis pas près d'oublier ce fameux travelling arrière: on a suivi l'étrangleur dans l'escalier jusqu'au deuxième étage; on sait qu'il est avec sa victime, qui est seule; puis, marche arrière! On redescend l'escalier jusque dans la rue. Et là, devant l'entrée de l'édifice, on s'arrête de reculer et on attend le cri. On attend, on attend…

Un très bon Hitchcock, en effet. Bravo pour votre coup de cœur, et ne vous laissez pas impressionner par les mesquines réserves de Dumbledore !


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De droudrou, le 14 septembre 2007 à 18:14
Note du film : 4/6

Puisque nous semblons soudain plongés dans les affaires de meurtres sur DVD Toile, je me permets de faire un retour sur ce film de notre bon vieux professeur es-meurtres à tous . D'autres que moi ont déjà donné un ensemble d'informations sur le film et je ne voudrais pas répêter ce qui a été bien et mieux dit avant moi.

Par contre, je m'étais beaucoup amusé avec ce film qui a un côté polisson dans l'image qui, jusqu'à présent, n'était pas la marque franche du maître. Les héroïnes du père Alfred n'étalaient pas leurs plantureuses poitrines de façon aussi évidente, tout comme, il me semble, après strangulation, leur langue.

En termes de polissonneries de langage, Mais qui a tué Harry n'était pas mal…


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De Gaulhenrix, le 14 septembre 2007 à 19:09
Note du film : 4/6

A le revoir, il s'agit là, en effet, d'un bon Hitchcock construit sur un humour noir très réjouissant – qui n'est pas, en effet droudrou – sans évoquer Mais qui a tué Harry ?. Et puis, de façon tout à fait inattendue, le "maître" nous régale d'une séquence (qu'évoque Arca1943) digne de ses chefs-d'oeuvre : un remarquable travelling arrière succède au meurtre de Brenda et nous fait descendre, à reculons, du lieu clos de la chambre sans vie et désormais muette, par l'étroitesse d'un escalier silencieux, à la rue animée et bruyante, le temps d'une prise de conscience éprouvante du passage de la mort traversant cruellement le quotidien de la vie.


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De fretyl, le 15 septembre 2007 à 03:04
Note du film : 6/6

Effectivement c'est un très bon Hitchkock. Même après l'avoir vue il y'a 5 ou 6 ans, je n'oublie pas la veste du héros grise avec des tissus de cuir marron, veste qui je crois est un élément important dans le film, presque autant que les cravates.


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De Tamatoa, le 28 juin 2013 à 01:51
Note du film : 5/6

Un Alfred Hitchcock très à part, avec de vrais moments de bonheur. On ne peut pas parler de suspense d'un bout à l'autre puisqu'on connait très vite l'auteur de tous ces meutres qui déciment la gent féminine londonienne. Mais l'humour qui englobe l'ensemble est très bien venu, la palme revenant à ce pauvre inspecteur-chef Oxford, très flegmatique Alec McCowen et ses déboires culinaires. Et la patience dont il fait preuve en la matière vis-à-vis de sa femme est touchante. So british, car il y a des chances pour que nous, Français très à cheval sur la bouffe, nous aurions renvoyé la belle chez sa mère depuis longtemps. A l'autre bout, Barry Foster, le méchant de service, obsédé d'une élégance folle, est juste dans le ton du film : cruellement fou et léger à la fois.

Même si il a mis de côté son habituelle cérémonie avec la peur, Hitchcock se livre à un exercice surprenant : mettre le crime au service de l'humour ou peut-être le contraire. Et sans jamais se relâcher dans la comédie facile, il alterne avec bonheur crimes odieux et obsessionnels avec des moments où nous nous surprenons à sourire et même rire sans nous poser de questions. La scène avec et dans le camion plein de patates est à ce titre un régal. Barry Foster, L'étrangleur de Londres, essayant de récupérer son épingle de cravate tenue fermement par sa victime raide comme un piquet et ensevelie sous des sacs de pommes de terre est une géniale invention ! (A ce moment, je m'aperçois que sartorius et Arca en ont parlé, tant pis ). C'est dire si la scène est délirante ! La victime, c'est Vivien Merchant avec son air nunuche et son côté Mary Poppins. A cette époque, elle est encore la femme du prix Nobel de littérature Harold Pinter. On ne peut que regretter qu'elle ne fit qu'une très courte carrière au cinéma. Surtout que, l'air de rien, elle est balancée comme une DS. Une jolie scène ne cache rien de sa plastique. Une première en l’occurrence pour Hitchcock qui se refusa toute sa carrière à employer le nu.

Le film trace son chemin de sénateur, sans tambour battant, avec des scènes dispatchées arithmétiquement, chacune dans son genre. Mais on peut regretter que le héros, (mais est-ce vraiment le héros de l'histoire ?), Jon Finch , soit en fait le moins bon de tous dans cette farce morbide. Rien à voir avec sa prestation vedette dans Mort sur le Nil quelques années plus tard. On peut qualifier cette œuvre de très bon thriller mais en oubliant que c'est Sir Alfred qui en est l'auteur. Parce que là, ça cloche. Oublions donc l'auteur de Psychose et réjouissons nous d'avoir vu un film d'excellente qualité qui ressemblerait plutôt à du Hitchcock


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De fretyl, le 1er septembre 2016 à 16:30
Note du film : 6/6

Revu hier soir, je rehausse ma note (6\6).

Le film tient en haleine jusqu'à la dernière minute, quelques pincées d'humour noir sont formidablement bienvenues. Frenzy est un film par moments assez terrifiant, sadique et audacieux (scène du viol et de l'étranglement) réalisé avec de la fougue et les diverses images montrant, dès le magnifique début, la ville de Londres et ses quartiers donne au film un cadre parfait pour cet excellent thriller !

À Impétueux qui ici et là n'a pas manqué de fustiger l’œuvre cinématographique d'Alfred Hitchcock je ne saurai que conseiller cet excellent film. Si je ne suis pas fan du réalisateur : je déteste "vraiment" Les oiseaux, je ne suis pas Impétueux sur sa descente du film La corde

Frenzy est un excellent suspens qui m'a plus intéressé que d'autres film traitant du même thème ! Je le préfère à L’étrangleur de Boston de Fleischer. Sans doute avec Psychose le seul film véritablement hitchcockien d'Hitchcock !


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De Impétueux, le 1er septembre 2016 à 23:02
Note du film : 4/6

Ah, c'est très amusant, Frétyl, car, hier, après ma cure de Jeux Olympiques et un séjour au frais loin de la canicule, je me disais que j'allais me replonger dans mon coffret Hitchcock et regarder précisément Frenzy (vu il y a bien longtemps) !

Le hasard fait que vous m'interpellez sur ce film à ce moment même !

Ce ne sera pas pour demain, mais sûrement assez vite !


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De Impétueux, le 4 septembre 2016 à 18:23
Note du film : 4/6

Je ne suis pas loin de penser que Frenzy est un des meilleurs films d'Alfred Hitchcock et en tout cas un de ceux qui m'ont le plus intéressé. Si je mets à part l'excellent Psychose, il n'y a guère en effet que L'ombre d'un doute et L'homme qui en savait trop qui me paraissent être au niveau de l'étourdissante réputation d'un cinéaste encensé par beaucoup, mais très souvent plat, graveleux et décevant.

Et Frenzy, donc. Il est certes vrai qu'avec des histoires de maniaques sexuels tueurs en série, on a pratiquement toutes les chances de capter l'attention de l'honnête amateur de frissons, mais celle-ci, enrichie d'humour noir, est bien pimpante. Recette éprouvée assaisonnée encore par le délicieux épice du malheureux garçon que toutes les apparences accablent et qui, au fur et à mesure qu'il se débat dans les sables mouvants, s'y englue davantage. Le procédé n'est pas neuf, mais demeure d'une belle efficacité.

Hitchcock joue bien un peu au début à entraîner le spectateur sur une fausse piste en présentant ses protagonistes et en pouvant laisser croire ab initio que l'ancien aviateur Dick Blaney (Jon Finch), désormais dans la dèche, mais toujours colérique, est l'étrangleur à la cravate et que le fruitier maniéré et élégant Bob Rusk (Barry Foster) est un brave type qui ne nourrit pour Dick qu'une amitié qui pourrait n'être pas chaste. Mais l'histoire bifurque assez vite et assez brutalement.

Dès l'excellente et spectaculaire scène du (presque) viol et du (bien complet) assassinat par le calamistré Bob, qui ne peut trouver de plaisir physique que dans le meurtre, de Brenda (Barbara Leigh-Hunt), ex-femme de Dick, on perçoit bien tous les emmerdements qui vont s'accumuler sur la tête du malheureux suspect innocent.

C'est un des grands plaisirs du spectateur, confortablement calé dans son fauteuil devant son écran, que de contempler, omniscient, les malencontreux efforts du faux coupable et de guetter, avec un certain voyeurisme, les effroyables développements de l'intrigue. Un peu comme lorsqu'au théâtre de Guignol les enfants avertissent la gentille marionnette de l'arrivée en fond de scène du malandrin (ou du loup, ou du gendarme, d'ailleurs), on a envie de crier à la malheureuse Babs (Anna Massey), nouvelle amante de Dick, de ne surtout pas se fier à l’enjôleuse invitation de ce coquin de Bob qui va sûrement la zigouiller, ça ne fait pas un pli. Et de fait, ça n'en fait pas un.

Ce scénario aux recettes éprouvées serait excellent s'il était débarrassé de ses vingt dernières minutes, l’évasion farfelue et la réhabilitation de Dick et parallèlement le dévoilement du vrai tueur. Je dois dire qu'un unhappy end m'aurait particulièrement plu ; il aurait laissé la police dans l'embarras, les meurtres à la cravate se poursuivant, ne pouvant alors plus être prêtés à Dick, désormais sous les verrous (mais peut-être à un admirateur du procédé ?)… Est-ce que ça n'aurait pas été plus gentil ainsi ? Enfin !

Il y a plusieurs séquences rigolotes, empreintes d'un humour noir qui me semble typiquement britannique (au lieu d'aller se perdre à Hollywood, Hitchcock aurait sans doute mieux fait de rester en Europe) et l'apologie du breakfast anglais et les scènes où l'Inspecteur de police Oxford (Alec McCowen) se débat avec la ragougnasse de sa femme (Vivien Merchant) quoiqu'un peu répétitives sont très drôles.

Ah ! Dût la chose chagriner les porcelets qui sommeillent en beaucoup, il faut que je précise, après visionnage du supplément du DVD, que les furtives nudités entrevues ne sont pas celles des actrices majeures (Barbara Leigh-Hunt et Anna Massey), mais, comme souvent, celles de mannequins ad hoc : c'est explicitement dit. Et ça n'a pas beaucoup d'importance. Beaucoup moins que la présence magnétique de Billie Whitelaw qui interprète la femme méfiante du vieux camarade de Dick en fuite qui l'héberge à regret ; quatre ans après elle sera la nurse maléfique, dévouée jusqu'à la mort du démon de La malédiction : un visage inoubliable.


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De fretyl, le 5 septembre 2016 à 14:31
Note du film : 6/6

Si je mets à part l'excellent Psychose, il n'y a guère en effet que L'ombre d'un doute et L'homme qui en savait trop qui me paraissent être au niveau de l'étourdissante réputation d'un cinéaste encensé par beaucoup, mais très souvent plat, graveleux et décevant.

Hitchcock a fait du bon et du mauvais. Je connais l’ensemble de son oeuvre à 99 % ! J'ai même vu les films qu'il avait réalisés dans les années 30 en Angleterre : Les 39 marches n'est pas trop mal, j'ai moins aimé L'homme qui en savait trop avec Peter Lorre. Le seul Hitchcock que je n'ai pas vu et ne verrai surement pas est son dernier film Complot de famille qui m'a tout l'air d'être une véritable calamité Hitchcokienne. Par contre j'aime bien sans en être extasié La mort aux trousses, Les enchaînés ou Soupçons qui m'avait plutôt bien accroché. C'est souvent avec Cary Grant que Hitch a réalisé des bons films. Je suis moins convaincu par Sueurs froides ou je n'avait rien compris. Par le somnifère Fenêtre sur cour ou La main au collet qui passent pour des classiques mais ont pris un coup de vieux surprenant !

Par contre je ne suis Impétueux ni sur La corde ni sur Pas de printemps pour Marnie vu il y a très longtemps mais dont je garde un souvenir assez positif.


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