Forum - The Host - Rigolote hécatombe
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Forum : The Host

Sujet : Rigolote hécatombe


De Impétueux, le 20 août 2007 à 11:36
Note du film : 4/6

Si on élimine le prêchi-prêcha écologiste et anti-américain (les vilains Occidentaux ont déversé dans la rivière du formol périmé, et en plus ils méprisent les efforts désespérés accomplis par le valeureux et inventif peuple coréen pour lutter contre la bête mutante, valeureux et inventif peuple trahi par ses dirigeants, fantoches de l'impérialisme, d'ailleurs à la solde des multinationales pollueuses), si, donc, on regarde cette histoire de monstre au premier degré, on n'est pas déçu !

Le monstre, lui-même, est excellent et très rigolo : il exécute des jetés-battus, des sauts de carpe, des flips-flaps, des contorsions acrobatiques qui nous rappellent que les Jeux Olympiques de Pékin ne sont plus éloignés, que les épreuves de gymnastique qui ont vu briller les Japonais naguère et les Chinois aujourd'hui devraient, quelque jour, réussir aux Coréens. Le monstre est très laid, très preste, très résistant et très incompréhensible (l'égout où il recrache les victimes qu'il avale puis régurgite est-il son garde-manger ? je n'ai pas vu cela, ou alors je n'ai pas bien compris…).

Les héros sont des Coréens également bizarres, une famille un peu toc-toc, avec notamment une championne de tir à l'arc (autre discipline olympique prisée du Pays du Matin Calme) très très lente, un frère diplômé et chômeur, roi de l'évasion, un grand-père recru de culpabilité pour avoir mal nourri son fils aîné, le dit fils aîné, donc, légèrement débile et dormeur (comme dans Blanche Neige), et la fille d'icelui, collégienne en uniforme, et icône vraisemblable de lecteurs de mangas.

Tout le monde meurt, ou presque, mais ça n'a pas vraiment l'air d'être très important.

Séoul – si c'est bien Séoul – est une ville extrêmement laide, ponctuée de ponts autoroutiers, traversée par une rivière inhospitalière, et continûment pluvieuse. Somme toute, il vaut bien mieux que les monstres y tiennent leurs assises que, je ne sais pas, moi… à Paris, à Rome ou même à Londres (quoique, à Londres…).

Enfin, on a sa dose de chocottes ; mais de là à dire, comme je ne sais quelle critique rappelée sur le boîtier que c'est ce qu'on a fait de mieux depuis Alien


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De Arca1943, le 21 août 2007 à 04:04
Note du film : 4/6

Oui, celui qui a écrit sur la pochette que c'était ce qui s'était fait de plus terrifiant depuis Alien ne rend vraiment pas service à ce bon film de peur plein d'humour. Pour l'antiaméricanisme noté par Impétueux, je suis d'accord pour le début – involontairement très drôle tellement c'est appuyé – avec le méchant savant américain qui oblige le pauvre laborantin coréen à déverser des TONNES de formol périmé par les lavabos du laboratoire. Par contre, je tiens tout le passage où la crise causée par le monstre est prise en charge par les Américains pour "vraisemblable" – même si on va de rire de moi, vu qu'il s'agit d'un film de monstres ! Je ne trouve pas que ces moments-là du film font tellement "propagande", je tiens pour probable que la question "Que vont penser les Américains ?" soit à l'esprit de pas mal de Sud Coréens en cas de crise majeure, étant donné la situation bien particulière de leur pays. Ça fait partie du suspense, en quelque sorte, d'arriver à régler son compte au monstre avant que les Américains ne s'en chargent. Je trouve ça bien, ça ne me gêne pas.

Très réussis, les personnages composant la famille dysfonctionnelle qui va sauver la Corée du Sud de la menace – fort convaincante pour le genre – de ce monstre amphibie engendré par la folie des hommes ! (Rien de nouveau : c'était déjà le cas de Godzilla, qui par contre n'avait pas la dégaine fort inquiétante de ce nouveau monstre. ) Je suis surpris que des gens au sens de l'humour si évident soient en même temps capables de l'intro des plus sérieuses dont je parlais tantôt. Pourtant, malgré le comique et la satire (qui tape parfois avec une vigueur surprenante, notamment sur les médecins et la médecine), les scènes de peur, en particulier dans les égouts et tunnels de Séoul, ne sont pas désamorcées pour autant. Brrr ! Ayons une frissonnante pensée pour les jeunes qui servent pour ainsi dire de provisions à la bête tapie dans les profondeurs des égouts…


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De PM Jarriq, le 21 août 2007 à 08:41
Note du film : 4/6

Tout ça me donne très envie de voir The host ! On s'en reparle bientôt…


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De marion33, le 21 août 2007 à 16:05

ah le premier film d'horreur coréen, je vais le voir pendant le weekend… je me demande si c'est bon?


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De Gaulhenrix, le 5 septembre 2007 à 23:37
Note du film : 4/6

Vos avis m'ont donné envie envie de voir ce film, et je ne l'ai pas regretté ! C'est, en effet, un film très recommandable, ne serait-ce que parce qu'il mélange les genres (Cf. la scène de l'enterrement de Hyun-seo, qui commence dans la douleur de la famille, et s'achève – pour le spectateur – par un fou rire, tant la douleur manifestée est excessive), propose un pastiche très réussi, sait se moquer de la présence américaine en Corée du Sud, offre de beaux trucages numériques avec ce monstre inédit (pataud, parfois émouvant, mais monstrueux, bien évidemment), et propose un regard corrosif sur cette société coréenne moderne.


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De PM Jarriq, le 7 septembre 2007 à 08:17
Note du film : 4/6

D'accord avec les remarques de tout le monde, concernant The host : malgré ses défauts évidents, c'est un film à part dans le genre, au déroulement inattendu (même si on retrouve la base thématique de Godzilla et d'anciens films américains comme Prophecy ou Piranhas), faisant fi de toute happy end, ou héroïsme bidon, et offrant comme "héros", des individus légèrement débiles, inadaptés sociaux, ou à moitié cinglés. Evidemment, ça change des super commandos de Aliens, ou des stars aux yeux bleus de Towering inferno !

The host ne fait pas réellement peur, mais provoque quelques sursauts bien amenés, par de fulgurantes accélérations, et le monstre, sorte de tétard géant et glouton, est une vraie réussite visuelle, à la fois monstrueux et tout de même crédible. Quant à la symbolique insistante sur le rôle des Américains, ce n'est pas ce qu'il y a de plus léger ou indispensable au récit, même si les auteurs ne tombent pas dans le manichéisme idiot : les Coréens sont aussi incompétents et bornés, que les Yankees sont manipulateurs et criminels… A noter que le vilain responsable est joué par le vétéran Scott Wilson, récemment connu pour son rôle semi-récurrent dans Les experts.

Extrêmement bien photographié, filmé avec élégance, The host a un ton bien à lui, entre bouffonerie et émotion, et se laisse voir sans ennui, malgré son rythme bizarre, loin des canons habituels du genre, bien balisé par les films U.S. Difficile d'être totalement enthousiaste, car l'ennui point parfois, mais impossible de nier le plaisir qu'on prend à la vision du film.


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De vincentp, le 24 février 2008 à 21:17
Note du film : 5/6

The Host ne respecte pas certaines conventions. C'est peut-être un point fort mais de mon point de vue c'est plutôt un défaut. On se demande par moment ou le réalisateur (ou le scénariste) nous emmène, et le tout est bien décousu, sans fil conducteur. L'analyse socio-politique sous-jacente est un peu légère. De plus, des gags sont un peu pauvrets, et l'ennui pointe, passé la première demi-heure (très réussie). Mais néanmoins The Host innove, en mélant burlesque, suspens et horreur. Et il est aussi intéressant de découvrir la Corée urbaine en suivant les péripéties de ces personnages.


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De Arca1943, le 25 février 2008 à 13:56
Note du film : 4/6

« On se demande par moment ou le réalisateur (ou le scénariste) nous emmène… »

Mais justement, n'est-ce pas ce qu'on appelle être imprévisible ? La valeur du film ne tient-elle pas au fait qu'on ne sait pas comment cet étrange récit va tourner ?


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De vincentp, le 25 février 2008 à 17:07
Note du film : 5/6

Pas si simple : cette imprévisibilité fonctionne à merveille pendant les trente premières minutes, portée par un rythme alerte. C'est ce côté burlesque que j'ai apprécié. Par la suite, le sujet s'essoufle… les développements de l'histoire ne m'ont pas intéressé, et au final je suis déçu. Ceci est bien sûr un point de vue subjectif, qui n'empêchera pas l'enthousiasme d'autres spectateurs.


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De Arca1943, le 13 mars 2008 à 20:17
Note du film : 4/6

…encore plus grosse, les méchants Américains encore plus méchants, les héros qui sauveront la Corée encore plus dysfonctionnels ! Yeah !


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De Arca1943, le 12 janvier 2011 à 18:41
Note du film : 4/6

C'est étrange, mais j'ai vraiment hâte de retrouver cette étrange bébête bouffeuse de Coréens. (Mais on pourrait aussi lui faire goûter les Américains des bases militaires locales, pour varier son menu). Espérons en tout cas qu'il reste une réserve de Coréens suffisamment dysfonctionnels pour lui barrer la route ! La barre est haute de ce côté-là, car la famille Park, dans le genre collection de barjes, était une vraie pointure…


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De Impétueux, le 12 janvier 2011 à 19:38
Note du film : 4/6

Ce qui serait encore plus rigolo, c'est qu'on retrouve la Bébête en Corée du Nord, au cours d'une de ces délicieuses parades militaires organisées par MM. Kim père, fils et petit-fils…


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De vincentp, le 17 décembre 2022 à 12:09
Note du film : 5/6


5,4/6. The host (2007) revu hier sur grand écran pour un avis à la hausse. Le croisement de genre, de tonalité et de rythme, est une grande réussite, d'autant que les prises de vue (plans, lumière) et les décors sont de grande qualité. La course-poursuite en début de film, tout en mouvements rapides et en musique, est un moment anthologique de cinéma. Pourtant l'impression finale, pour ma part, est mitigée. Des ficelles scénaristiques ne passent pas, comme la séparation de la famille, ou l'on a l'impression que l'on cherche à meubler. D'autre part, la représentation de la relation entre Corée du Sud et Etats-Unis est par trop caricaturale pour convaincre.

L'épisode de l'opération chirurgicale du personnage principal, censée dénoncée l'impérialisme américain, n'est pas une réussite. Le à l'origine militant démocratique Joon-ho Bong devrait venir en France et observer les mécanismes notre démocratie hexagonale : une démocratie de façade, aux mains d'une technocratie libérale, qui se distribue les postes publics et privés les mieux rémunérés. Une violence institutionnelle sous-jacente avec logiquement des mécontents, des opprimés, et parfois des manifestants. Il ne suffit pas d'instaurer des élections à intervalles réguliers pour instaurer une véritable démocratie : c'est la base, mais cela ne suffit pas.


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