Arca ? Dites-moi, mon ami… Je tourne autour du DVD depuis quelques jours, sans me décider à l'acheter.
Oui, l'affiche est alléchante, mais je me méfie des castings multinationaux, des films à sketches (à part un ou deux, dont nous avons abondamment débattu), et même de De Sica. L'avez-vous vu, ce Sept fois femme
?
Non, jamais vu. Il va de soi que j'entends me le procurer, mais pour le moment, c'est une curiosité. Shirley MacLaine trasformista, à la manière de Mangano
dans Les Sorcières
… pourquoi pas ? De Sica
est un metteur en scène à la fois très inégal et très injustement traité par les critiques, qui voulaient du néoréalisme, point barre. Certaines de ses comédies sont extraordinaires : notamment L'Or de Naples
et Il boom,
mais elles ne sont pas dans le filon où les critiques avaient décidé que De Sica
devait oeuvrer. C'est pourquoi vous n'en avez peut-être jamais entendu parler. Alors, qu'un film de ce genre soit plus ou moins inconnu n'est pas un indicateur, ni dans un sens ni dans l'autre.
Voilà ce que je vous propose : d'ici la fin de l'été, j'aurai sûrement mis la main sur Sept fois femme et je vous ferai mon rapport détaillé. Vous verrez à ce moment-là. D'ici là, à votre place, dans cette nouvelle fournée de StudioCanal, je me laisserais plutôt tenter par Une Vie difficile,
si ce n'est déjà fait… vous ne le regretterez pas.
Vous n'aviez pas tort, amis, de ne pas vous décider, d'hésiter avant de regarder ce Sept fois femme qui n'ajoutera absolument rien à la belle image de Vittorio de Sica,
magnifique acteur et réalisateur quelquefois – souvent, même – formidablement inspiré…
C'est un curieux mélange cosmopolite qui m'a fait penser à ce qu'on appelait alors (et qu'on appelle d'ailleurs peut-être encore) la variété internationale, où des crooners un peu sur le retour se produisent à Las Vegas, Monte Carlo ou Acapulco devant des parterres de vieux messieurs en smocking et de dames permanentées…
Curieux mélange à forte tonalité italienne (De Sica,Les sept sketches sont très inégaux, et plusieurs d'entre eux sont très faibles ; le meilleur, à mon sens, est Eve, réellement burlesque et déjanté, où deux femmes élégantes (Shirley MacLaine et Adrienne Corri)
se font une guerre inexpiable pour ne pas porter la même robe de grand couturier lors d'une soirée de gala à l'Opéra ; mais ça ne va tout de même pas bien loin.
La nostalgie me vient, toutefois, qu'une production internationale pouvait alors situer ses intrigues à Paris, dans un Paris qui n'était pas que le conservatoire touristique qu'il est devenu, un Paris qui était alors, encore, en 1967, la capitale culturelle et civilisée du Monde… Le funeste Mai 68 n'avait pas précipité la disparition de notre pays du nombre des Etats qui comptent et la boboïsation figée d'une Ville qui s'endort à l'instar de Venise…
Page générée en 0.013 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter