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Forum : Le Roi des imposteurs

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De droudrou, le 23 juin 2007 à 17:12
Note du film : 4/6

Je consultais récemment la filmographie de Steven Spielberg et me suis remis en mémoire l'un des derniers titres qu'il a réalisé, interprété par Leonardo DiCaprio.

Tiré de l'autobiographie du véritable Frank Abagnale Jr, Arrête moi si tu peux passe en revue avec humour toutes les personnalités qu'a su endosser Abagnale pour gagner de l'argent. Son adage : l'habit fait le moine. Cette succession de costumes serait anecdotique si il n'y avait pas une base solide à l'histoire, centrée clairement sur le besoin de Frank de fuir une réalité, l'échec marital de ses parents, et de s'en inventer d'autres, plus dorées et illusoires les unes que les autres.

Cette plongée dans les films m'a rappelé un titre que j'avais vu en 1961, réalisé par Robert Mulligan et interprété par Tony Curtis, The great impostor. Je ne sais si parmi les « anciens », contributeurs de ce site, ce titre leur remémorera des souvenirs.

L’histoire de Waldo Demara a été racontée dans un livre de Robert Crichton paru en 1960 et publié par Random House – ce roman a figuré dans la liste des bestsellers du New York Times et a été adapté au cinéma en 1961 sous le même titre, avec Tony Curtis dans le rôle de Waldo Demara. Ce même ouvrage, en français, est paru sous le même titre aux Éditions Marabout.

La ressemblance entre Tony Curtis et Waldo Demara était hautement improbable. Le vrai Waldo Demara était un géant de près de 2 mètres et pesait plus de 100 kilos. S'il n'en demeure pas moins que le film était on ne peut plus divertissant, pour le moins il était hautement fantaisiste. Un second livre de Robert Crichton, « The Rascal and the Road » se situe bien plus près de la réalité de celui qu'on a appelé le « Grand Imposteur ».

Nombre des employeurs auxquels on ne saurait penser selon les circonstances, disent avoir été satisfaits des services de Waldo Demara. Il semblait capable de pouvoir mémoriser les techniques nécessaires à partir d'un document professionnel et les appliquer et il agissait selon deux principes incontournables : « La charge de la preuve appartient à l'accusateur » et « En cas de danger, attaque ! ». Il décrivait ses propres motivations comme « Polisson, véritable polisson ».

Waldo Demara est décédé le 8 Juin 1982 d'une rupture d'anévrisme. Selon la rubrique nécrologique du New York Times, il vivait dans le comté d'Orange, en Californie, depuis huit ans. Durant cette période, il avait exercé comme « ministre » du culte baptiste, à titre de conseiller auprès des malades de l'Hôpital du Bon Samaritain d'Anaheim jusque temps que la maladie le force à interrompre ses consultations en 1980.

Il est amusant d'étudier son thème astral auquel on peut accéder par le lien suivant : www.astrotheme.fr/portraits/6LdZxv46263Z.htm qui le décrit très bien, n'en déplaise.

Afin de mieux situer les tribulations de ce personnage, et par rapport au film qui lui a été consacré, voici ce que j'ai relevé de sa biographie sur un site réservé à ce genre de personnage quelque peu extraordinaire :

Ferdinand Waldo Demara, « Le roi des imposteurs » Par Claude Marcil

Le 12 décembre 1921 naissait à Lawrence (Massachusetts) Ferdinand Waldo Demara Jr. Il vécut une petite enfance à l'aise. Alors qu'il était encore tout jeune, sa famille devait déménager à la périphérie de la ville à la suite d'un revers de fortune de son père. Il ne voulait pas le croire.

Découragé et désœuvré, le jeune Ferdinand a, pendant quelque temps, été confié à un cousin de Woonsocket (Rhode Island), le Père Desmarais, de la branche de la famille qui avait gardé intacte l'orthographe de ce nom bien québécois. Au cours d'une promenade, ils longèrent un monastère de moines trappistes cisterciens et Ferdinand se dit qu'il aimerait bien y expérimenter l'austère vie de moine, ce qu'il fit peu de temps plus tard, après avoir terminé ses études secondaires.

Rude vie en effet. Debout à deux heures du matin, contemplation et prières ; à 5h30, petit déjeuner frugal suivi de durs travaux physiques jusqu'à 11h30, heure du repas principal. Travaux physiques rigoureux ensuite, puis études et discipline mentale, le tout suivi d'un maigre repas. Toutes ces activités se déroulent dans le silence le plus strict. Pendant deux ans, notre Ferdinand devient le frère Marie-Jérôme et il se défoule sur deux mulets « répondant » aux noms de Luther et Lucifer, dont on lui confie la charge.

En 1941, il s'enrôle dans l'armée américaine. Il déserte et revient à Lawrence où son père l'engueule pour manque de patriotisme. Au lieu de se constituer prisonnier, Ferdinand devient le marin Fred W. Demara de la U.S. Navy. Tout en faisant le ménage dans le bureau du commandant de la base de Norfolk, il y subtilise du papier à lettre à en-tête officiel de la Marine au moyen duquel il fait venir les comptes rendus et relevés de notes du docteur Robert Linton French, détenteur d'un Ph.D. en psychologie de l'université de Stanford, officier de Marine en vacances prolongées. En vacances lui-même à Lawrence, Ferdinand en profite pour aller au presbytère de sa paroisse pour y rafler enveloppes, baptistères, certificats de mariage, et papier à lettre officiel. Puis, de retour à Norfolk, il laisse un petit paquet de ses vêtements de marin sur le quai, avec une note disant : « Je me suis rendu ridicule. C'est ma seule porte de sortie. Pardon et adieu. F. W. Demara. »

Puis il se dirige vers le monastère trappiste Gethsemani (Kentucky), où il se présente sous le nom de Dr Robert Linton French, qui devient le Frère Marie-Jérôme au noviciat. Il y reste un an. Toujours sous le nom de Dr French, il étudie ensuite la théologie, la cosmologie, l'épistémologie, etc. à l'université De Paul, à Chicago, recommandé par le directeur du monastère. À l'automne de 1945, le « Dr French » se fait nommer doyen de l'École de philosophie du collège Gannon, à Érié, Pennsylvanie ; puis on le retrouve en train de donner des conférences au collège Saint-Martin, près de Seattle, où il est arrêté comme déserteur en temps de guerre. Condamné à six ans, il est relâché au bout d'un an et demi pour bonne conduite.

Il s'en va ensuite à Grand Falls (Nouveau-Brunswick), chez les Frères de l'Instruction chrétienne, pour y suivre un noviciat. Il y rencontre le docteur Joseph Cyr, un diplômé d'Harvard ; il devient son ami. Celui-ci désirant aller travailler aux États-Unis, notre Frère Marie-Jérôme lui demande de lui donner copie de tous ses diplômes et documents, pour qu'il les achemine à qui de droit.

Avec ces renseignements en main, Ferdinand s'engage comme médecin officier sous le nom du Dr Cyr dans la Marine canadienne où il est affecté au HMCS Cayuga, qui part en mission en Corée en septembre 1953. Il pose alors un acte médical de taille. Son bateau recueille 19 Coréens blessés entassés dans une jonque, dont trois grièvement, qui doivent subir des interventions chirurgicales sur-le-champ. Il extrait des balles, arrête des hémorragies, et sauve tout le monde, mais la célébrité que lui vaut cet exploit le fait identifier par le vrai Dr Cyr, et il est renvoyé de la Marine.

Une revue lui verse 2 500$ pour qu'il raconte son histoire puis on le retrouve comme gardien de prison au Texas sous le nom de Ben W. Jones, où un détenu le reconnaît, à cause de sa photo parue dans le magazine. Il nie tout, affirme qu'il y a méprise mais se sauve dans la nuit. Il se trouve un travail sous un autre nom d'emprunt (Frank Kingston) dans un foyer pour jeunes handicapés mentaux, puis il est devenu une vedette de shows télévisés où il racontait ses frasques.

Ferdinand Waldo Demara Jr. termine présentement sa carrière sous son vrai nom, comme pasteur dans une paroisse du Nord-Ouest des États-Unis, sur la côte du Pacifique.

Ferdinand Waldo Demara Jr est décédé le 8 juin 1982…


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De verdun, le 6 mars 2014 à 15:41

Jamais vu ce film..

Mais l'excellent Tony Curtis dirigé par l'excellent Robert Mulligan, voilà qui éveille ma curiosité.

Encore un film qu'on nous cache…


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