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Sujet : Pour amateurs d'étalons et de beau cinéma


De David-H, le 18 mars 2007 à 02:36

Amateurs d'étalons, mais surtout de beau cinéma, ce film vous est destiné.

Réalisatrice du moyennement marquant Mariages! il y a trois ans, Valérie Guignabodet a cette fois eu l'excellente idée de rappeler le toujours élégant Sami Frey, une figure discrète mais ô combien emblématique de l'histoire du cinéma français. Les puristes se souviendront notamment de ses prestations marquantes dans La vérité de Henri-Georges Clouzot ou dans César et Rosalie, de Claude Sautet.

Septuagénaire très en forme, l'acteur campe ici un rôle de dresseur pittoresque et troublant, qui lui sied à merveille. Dans son immense fief, il accueille par hasard une ex-cavalière, qui faillit laisser sa vie lors d'une chute de cheval. Une jeune femme devant reprendre confiance en elle, et briser un destin malheureux à plus d'un titre. Mathilde Seigner s'y emploie à merveille, prouvant qu'on peut également lui attribuer des rôles sérieux.

Véritable hommage aux chevaux, Danse avec lui prend carrément des allures de documentaire. Si certaines scènes sidérantes de vérité égayeront les puristes, elles écarquilleront les yeux de bien des néophytes. Interprété dans un cadre naturel mais restreint, la prestation des acteurs est ainsi confortablement mise en valeur.

On n'oubliera pas le méconnu mais surprenant Jean-François Pignon, et l'on se réjouiera de retrouver des seconds rôles comme Anny Duperey ou Anthony Delon. Ailleurs que dans des sagas estivales, c'est effectivement soulageant.

Teinté d'une psychologie fine et basé sur de relations ambiguës, il s'agit assurément là d'un film très utile au cinéma français. A voir donc.


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De Nadine Mouk, le 1er mars 2016 à 23:06
Note du film : 4/6

La réalisatrice de ce film, Valérie Guignabodet, vient de nous quitter brutalement, le 23 Février dernier.

Je rejoins sans effort l'avis de David-H. Décidément, après Une hirondelle a fait le printemps, Mathilde Seigner nous prouve à quel point elle a du nez pour choisir les films dans lesquels elle joue. Celui-ci est tout simplement si non magnifique, du moins très hypnotisant par sa beauté grave. Et la musique de jean-Claude Petit sait accentuer le sentiment de renouveau qui sied à l'univers du vent et des grands espaces. Beaucoup d'émotion, de joie, de plaisir et de bonheur. Sami Frey , même vieillissant, est remarquablement énigmatique et majestueux dans son rôle de mentor. Même si par instants il menace de tomber dans une certaine caricature de sage avec des phrases toutes faites. Il est toujours sur la corde raide mais il maîtrise parfaitement. D'autant que le film souffre (?) d'une certaine lenteur allanguie qui le sert pour finasser son jeu. Il a le temps de voir venir les erreurs d'une réalisatrice qui avance à pas comptés, bien loin de ses Mariages foutraques et drôles, dans son projet de reussite. La fausse pesanteur de la mise en scène ne m'a pas gênée. Bien au contraire, elle nous permet, au rythme de l'héroine du film, de prendre bien contact avec la nature et le monde animal.

Le point faible (le plus important) de ce film est sans conteste l'insistance de propos et d'actes sexuels qui reviennent se perdrent, presque méthodiquement, au milieu d'un monde de poésie équestre. Cette sensualité quelque peu tordue est mal venue. Fort mal venue car Valérie Guignabodet semble vouloir à tous prix nous obliger à accepter certains phantasmes vécues par des femmes très animales pour le moins. Relations ambigûes, David-H est dans le vrai…Beaucoup trop d'énoncés vulgaires à caractère carrément pornographique tombent dans cet univers bucolique et sain comme les mouches sur le melon d'été. Et ca nous interpelle de façon gênante, le merveilleux s'éclipsant, rougissant quelque peu. Nous n'étions pas là pour ça…

Tirons un trait sur cela et revenons au spectacle chimérique que nous offre les chevaux, au petit matin, dansant dans la brume. Je me souviens à ce moment là, de la très belle scène où Depardieu court derrière des juments fuyantes aux basques de leurs poulains dans Le choix des armes d'Alain Corneau. Il n'est pas nécéssaire d'aimer les chevaux pour apprécier la beauté de ces instants. Dans ce film, l' équidé est ici employé comme thérapie pour une Mathilde Seigner que sa passion pour l'équitation a bléssé dans un passé proche. Un désastre amoureux dans le même temps va en faire une femme socialement, psychologiquement morte. Son égérie philosophe et vertueux, la beauté des décors où folâtrent les étalons respirant une fausse liberté, sa passion qui s'éveille à nouveau, tout cela va redonner vie à cette âme désarçonnée par une existence vaporeuse et indiscernable, flanquée d'un entourage sourd à ses tourments. Une bouffée d'air encore plus pur que le vent doux du petit matin, prenant tout son temps pour énoncer tous les plus petits détails du métier, va alors nous conduire jusqu'à la fin de ce film qui….. hélas, nous ramène à des relations très charnelles, très terre à terre. Une fin très déconcertante, inattendue pour le moins. Et si ce film n'était, en fin de compte, qu'une allègorie , une métaphore sur l'interdit ? Autant dire un piège ? N'y pensons plus. N'y pensons pas. Le fond de l'air était bien frais quand même …


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