Aujourd'hui que la télé poubelle s'est hélas solidement implantée en France, le film de Lumet apparaît prophétique. Le plus étonnant est sans doute ce monologue de l'actionnaire principal (Ned Beatty) de la chaîne face à Howard Beals Peter Finch est fabuleux et devait hélas décéder peu de temps après. Il clame qu'il est inexact de raisonner en terme de nations et d'idéologie et que c'est la loi du marché doit être désormais prééminente.
C'est ce scénario prophétique qui fait le prix de Network mais aussi de l'excellent Prix du danger de Yves Boisset. Voici un savoureux paradoxe : bien que trentenaire et peu cité parmi les grands films américains,Network est une œuvre essentielle pour comprendre notre époque !
On y ajoutera des acteurs tous fabuleux, y compris Beatrice Straight,qui pour une prestation très courte mais inoubliable reçut un oscar insolite mais mérité. Et la mise en place parfaite, juste et sobre. Un grand film de plus dans la carrière de Sidney Lumet : bravo.
Je suis un grand fan de Lumet et j'ai quand même bien aimé Network, que j'ai vu lors de sa sortie. Pourtant, je n'ai jamais complètement adhéré à ce film en raison d'un tendance à l'outrance qui, selon moi, lui enlève du punch, de l'efficacité vis-à-vis de sa cible, la télévision. La satire, disons-le, n'est pas le point le plus fort d'Hollywood; aussi quand ils s'y mettent néanmoins, mes voisins du Sud ont souvent tendance à trop en faire, à chausser de gros sabots et versent dans le démonstratif, dans la dénonciation appuyée. Pour faire passer sa matière, ce film aurait eu besoin de plus d'humour; or c'est une satire, mais qui se prend très au sérieux par moments. Et pour moi les derniers mots sentencieux en voix off sont clairement de trop, pour des raisons très similaires au malheureux exergue final de Le Juge et l'assassin dont il était récemment question sur ce forum : ça va, on avait déjà compris, on n'est pas idiots, c'est pas la peine d'en remettre trois louches. Bien sûr, Lumet est Lumet, et c'est quand même plus contrôlé que And Justice for All de mon compatriote Jewison, mais dans le même esprit qui ne sait pas vraiment où s'arrêter dans l'exagération.
Reste que ça se regarde sans ennui et que des acteurs de grande classe nous offrent une joyeuse brochette de tarés. Paddy Chayefsky est un grand scénariste, c'est sûr, et les dialogues recèlent de superbes tirades. En plus, j'adore haïr la télé, alors je jubile. Mais… non, pourtant, non, il y a quelque chose qui ne marche pas, d'où ma note qui vous semblera bien mesquine, ami Verdun.
Et ce qui est vrai pour Network est encore bien plus vrai pour Le Prix du danger, j'ose le dire !
J'ai vu ce film quand il est sorti. De fait, réalisation de Lumet (douze hommes en colère) donc bon a-priori, casting de qualité. Le sujet je savais qu'il était très américain et qu'en conséquence, par rapport à notre télé française de l'époque et aussi à notre tempérament, il y aurait certainement quelques décalages à devoir combler.
Je ne cache pas avoir été déçu et quand il est repassé à la télé (!) la déception n'a fait que s'intensifier. Le sujet, effectivement, était loin de nous-mêmes mais aussi, et contre toute attente fait important aussi, la qualité du doublage était très moyenne, ce qui m'incite d'autant à vouloir visionner les films en V.O. pour ne pas subir des voix qui ne me plaisent pas ou des voix qui ne sont pas celle habituelles qui doublent tel ou untel acteur ou actrice…
Exagération, dixit Arca ? Voire. Prémonitoire dirais-je vu l'évolution de la société…
Page générée en 0.0029 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter