En fait, Trust the man ressemble à un film d'auteur français. A la place du cast, on imagine aisément Attal & Gainsbourg, Lindon, et autres, et cela donne un produit standard hexagonal, inodore et inoffensif. Il se trouve qu'il s'agit d'un film américain, et que d'excellents comédiens s'y collent, dans des rôles ineptes de névrosés urbains, comme les héros de Friends dix ans plus tard. Mais Trust the man n'a rien de la dynamique de la célèbre sitcom télé, et se traîne en saynettes inconsistantes, frisant souvent la trivialité (les pratiques onanistes de ce pauvre Mulder… Pardon, Duchovny), et en envolées ridicules, comme la fin dans la salle du théâtre. Julianne Moore, qui accumule vraiment les erreurs ces derniers temps, passe en touriste, sans marquer les mémoires, et seule Maggie Gyllenhaal crée un personnage un tant soit peu touchant. On remarque – tristesse ! – Ellen Barkin, dans une séquence, en lesbienne mûrissante. Difficile de deviner la raison d'être de cette minuscule comédie douce-amère, ni incisive, ni vraiment drôle.