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Sujet : Picturalement splendide


De PM Jarriq, le 19 janvier 2007 à 22:11
Note du film : 6/6

Un film d'aventures picturalement splendide – sûrement ce que DeMille a fait de mieux – offrant son plus beau rôle à Paulette Goddard. On y voit aussi le flegmatique Cooper, et même Karloff en chef indien. C'est un film rare, qui ne passe plus à la télé, n'a pas connu de belle édition vidéo, et qui a certainement bien passé l'épreuve du temps. Un DVD, donc. Vite !


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De droudrou, le 20 janvier 2007 à 13:56
Note du film : 5/6

Je ne mettrai pas de note pour ce film que j'ai vu en version originale alors que je n'étais pas bien vieux ou bien jeune (c'est comme l'on veut !) mais qui, du point de vue images, m'a laissé un certain souvenir. Et je crois bien même me rappeler de la bande musicale de ce film, musique que l'on retrouve dans "Barry Lindon"…


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De PM Jarriq, le 21 mai 2007 à 09:13
Note du film : 6/6

Unconquered vient de sortir en zone 1, et ne déçoit pas une seconde.

C'est véritablement un grand film d'aventures, aux couleurs splendides, où chaque détail est soigné, particulièrement les costumes incroyables. Unconquered est long mais passionnant, et hormis quelques trop laborieuses scènes de dialogue entre militaires et colons, se suit comme on feuillète une vieille BD. Le film est porté par Cooper, extrêmement charismatique, dans un de ses rôles les plus valorisants, et Paulette Goddard, un brin trop âgée à 37 ans, pour le rôle, mais resplendissante en esclave insoumise. Parmi les seconds rôles, on aperçoit un tout jeune Lloyd Bridges en soldat, et bien sûr Karloff maquillé en peau-rouge, l'oeil abruti, dont le dialogue est aussi élaboré que celui qu'il avait dans Frankenstein. Du vrai cinoche, porté par un véritable souffle épique, dont plusieurs séquences – la poursuite en canoë, l'intrusion du héros dans le campement indien, le siège dans le fort – ont visiblement inspiré Mann pour Le dernier des Mohicans


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De Impétueux, le 1er janvier 2018 à 12:02
Note du film : 4/6

Ah, c'est bien sympathique, un film d'antan (1947… mon âge) où les méchants sont vraiment des canailles sans aveu qu'on est content de voir zigouiller à la fin et où les Peaux-Rouges sont des sauvages fourbes, cruels, assoiffés de sang, comme dans mes souvenirs de petit garçon. Et lorsque toutes ces bonnes vieilles recettes éprouvées se développent au long d'un scénario habile et intelligent, nourri d'excellentes péripéties, porté par des acteurs de grande qualité, dans un cadre visuel magnifique, avec toutes les ressources d'un éclatant Technicolor, on passe un bien bon moment. Le film est long (plus de 2h20) mais il ne perd jamais son rythme : décidément, Cecil B. DeMille, un peu méprisé aujourd'hui, était un sacré réalisateur.

L'aventure se passe dans une Amérique du nord encore britannique, sous le règne de George III, troisième souverain de la maison de Hanovre et dont le long règne (1760-1820) de près de soixante ans connut à la fois les succès britanniques de la Guerre de Sept ans, mais aussi la sécession des colonies du Nouveau Monde et les guerres de l'Empire ; d'ordinaire les westerns étasuniens se passent quelques décennies plus tard, lors de l'expansion vers l'Ouest, le Far West. Là, c'est aux alentours de l'Ohio et de la Virginie que tout se déroule, aux moments de la rébellion de Pontiac, chef indien qui avait fédéré les tribus hostiles à l'installation des colons européens. On sent que le Nouveau Monde s'établit et que les liens avec l'Ancien vont bientôt prendre une nouvelle tournure, sous la conduite de George Washington, qui est représenté dans le film.

Se mêlent donc dans Les conquérants d'un nouveau monde de puissants remous historiques et l'histoire d'amour qui surgit – à grand mal – entre le capitaine Christopher Holden (Gary Cooper) et la ravissante Annie Hale (Paulette Goddard), condamnée à mauvais escient en Angleterre et déportée comme esclave dans les colonies ultramarines, histoire attaquée par le malfaisant Martin Garth (Howard Da Silva) qui réunit à peu près tous les défauts et notamment celui d'armer les tribus indiennes en voie de rébellion.

Les révoltés seront finalement dument corrigés, par le courage des colons et l'astuce de Holden qui effraye les sauvages grâce aux cadavres de soldats subtilement exhibés au bon moment, cadavres qui sont pris pour des renforts et terrorisent les assaillants du fortin où se sont réfugiés hommes, femmes et enfants de la contrée  ; tout cela après que Holden a roulé les indigènes grâce à un emploi malin de la boussole et soit parvenu à leur arracher Annie ; on se croirait presque dans Tintin et le temple du soleil avec l'action sur des cerveaux primitifs d'une opportune éclipse !

Si le film présente beaucoup d'intérêt, c'est sûrement dû au sens esthétique de Cecil B. DeMille qui mixe avec talent les scènes contrastées : il n'est pas rare qu'après un moment paisible, harmonieux, sentimental, comme les prémisses de l'histoire d'amour entre Gary Cooper et Paulette Goddard échappés aux farouches Indiens surgisse immédiatement après une séquence sauvage de massacre, lorsque les presque amoureux découvrent les cadavres de la famille qui habitait la maison où ils se sont réfugiés. Et puis la beauté sombre, colorée, un peu démoniaque, illuminée par des torches du bivouac des Indiens, la force, la vigueur, l'inventivité de l'attaque du fortin sont autant d'images intelligentes…

Quelques années plus tard, les Occidentaux commençaient à se gratter le cœur et à trouver aux Peaux-Rouges toutes les qualités… Ah, misère…


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De Commissaire Juve, le 5 janvier 2018 à 13:58

Je prends toujours beaucoup de plaisir à lire les chroniques "impétueuses", mais je me demandais si : Quelques années plus tard, les Occidentaux commençaient à se gratter le cœur et à trouver aux Peaux-Rouges toutes les qualités… Ah, misère… était à lire sur le ton de l'ironie.

Dans une chronique précédente, les westerns étaient assimilés à des sortes d'ôdes au "bon vieux temps des colonies" et la question qu'auraient-ils dit si un réalisateur français avait mis en scène notre propre épopée coloniale, d'ailleurs bien plus variée, géographiquement que celle du Nouveau Monde ? Quels ricanements ou quelles indignations aurait-on entendus !!! Et pourtant… m'avait bien fait rire.

Entendons-nous, Les Conquérants d'un Nouveau Monde n'est pas à proprement parler un western, plutôt un film de pionniers. Mais je veux bien mettre tout ça dans le même sac.

Quoi qu'il en soit, c'est bel et bien un film colonial sans aucun complexe. L'intro elle-même est assez savoureuse : A l'Est, la civilisation. A l'Ouest, une terre hostile peuplée de bêtes sauvages et de peuplades arriérées !

Et que nous explique-t-on ensuite ? Eh bien, que les "migrants" européens étaient heureusement là pour faire le ménage.

On pourrait imaginer le même genre d'histoire racontée par les cloportes d'une secte que je ne nommerai pas : "A l'Est la vraie foi. A l'Ouest, les mécréants. Heureusement que nos héros sont allés égorger tous ces chiens !"

Quand j'étais gamin, j'avais beaucoup aimé Le Grand Passage. Des années plus tard, en entendant des "Tue un Indien en mon honneur !", j'avoue avoir froncé les sourcils en pensant "On était gonflés, quand même !"

Bref : si les "Native Americans" n'étaient certainement pas parés de toutes les vertus, le fait qu'on ait pu finir par verser une larmichette sur l'éradication dont ils avaient été l'objet a été un juste retour des choses. Non ?


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De Impétueux, le 5 janvier 2018 à 19:10
Note du film : 4/6

Bof, moi je ne renie pas mon enfance, celle des Bwana, Effendi et Sahib… Le monde de Tintin et de Blake et Mortimer… Et quand les Indiens recevaient la rouste, j'applaudissais bien fort !


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De Commissaire Juve, le 5 janvier 2018 à 21:04

Ah oui ! Moi, je suis né à l'époque des Yéyés ! J'ai eu plusieurs panoplies de cow-boy, ma tente d'Indien à Noël, j'ai été bercé par les westerns du dimanche après-midi et j'étais content quand j'entendais sonner le clairon à la fin des films.

Je ne renie absolument pas tout ça. Ni Tintin, ni les Sahib, Effendi et Cie ! (à ce propos, je n'ai jamais oublié ce 28 décembre 1970 où la première chaîne avait diffusé La Mascotte du régiment… le gamin que j'étais avait été parfaitement fasciné par l'armée coloniale britannique).

Mais le fait est qu'on est allés – passez-moi l'expression – "faire chier" les Indiens chez eux, qu'on a poussé le bouchon vraiment loin et que les épopées comme Les Conquérants du Nouveau Monde ou Le Grand passage – tout en restant distrayantes – peuvent être considérées aujourd'hui avec un regard plus distancié.


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De Impétueux, le 6 janvier 2018 à 09:47
Note du film : 4/6

Mais, cher presque contemporain, l'histoire du monde est faite d'exploration et de ôte-toi de là que je m'y mette !… Les Peaux-Rouges ont eux-mêmes chassé les populations plus anciennes qui ont dû aller se réfugier jusqu'en Patagonie…


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