…plus exactement de cinéma de quartier : et je peux me tromper, mais je crois bien que la maigre assistance, ce jour-là sinon à chaque séance, devait être composée presque uniquement d'adolescents mâles comme moi, vaguement attirés par les promesses (tenues) du titre original italien Le Guerriere dal seno nudo. Mais c'est à peu près tout le bien, j'en ai peur, qu'on pouvait trouver à ce film inconsistant et mal foutu. Une daube non seulement réalisée Terence Young, ce qui au fond ne m'étonne guère, mais scénarisée, tenez-vous bien, par Luciano Vincenzoni, Massimo de Rita, Arduino Maiuri et last but not least Charles Spaak. Ça, évidemment, c'est aujourd'hui que je m'en avise, en consultant la fiche. Alors, il n'y a pas que les acteurs qui cachetonnent ? Ou peut-être est-on allé les trouver successivement, comme autant de docteurs-miracle, avec chaque fois la mission impossible de sauver le film ? C'est un peu étrange, en tout cas, de trouver tous ces talents réunis pour une série Z comme celle-ci. À moins que mon lointain souvenir ne l'ait empirée ? Mais ça m'étonnerait…

Je pense que tu as vu la version courte americaine. Ils ont retiré les 15 min les plus érotiques du film. Quel massacre ! Si si je t'assure compare les deux versions, tu verras bien. C'est un pur chef d'oeuvre de l'expressionisme féministe …

… je plaisante, jamais vu.

Je me sacrifirai en solitaire ;) à visionner la version longue italienne. Sur IMDb parmi les commentaires, cette parodie a marqué un spectateur hollandais de 15 ans qui s'en rappelle en bien 30 ans apres. :D

« Je pense que tu as vu la version courte americaine. Ils ont retiré les 15 min les plus érotiques du film. »

Ah, bien voilà l'explication ! Si seulement sortait une édition intégrale Le Guerriere dal seno nudo – DIRECTOR'S CUT, je verrais sûrement sous un tout autre angle ce chef-d'oeuvre, subtile métaphore des revers de la "révolution sexuelle" et de la difficulté de s'assumer comme femme dans un monde en transition ! Et en supplément, Vincenzoni (La Grande guerre, Il était une fois la Révolution), Maiuri (Napoli milionaria, Les Hauts de Hurlevent version Bunuel) et De Rita (Nous sommes tous en liberté provisoire, Ils vont tous bien) viendront nous expliquer ce que diable ils foutaient là. Peut-être à cause du traiteur vraiment sensationnel qui préparait les paniers-repas de la production ? Quant au fameux Charles Spaak, il est trop tard puisqu'il est mort, si je ne m'abuse, à peu de temps de là.

Voilà, j'ai vu plusieurs extraits d'une source italienne de qualité tres moyenne.

Ces jolies actrices italiennes sont digne d'une serie B mais le scenario semble un peu plus raffiné. C'est étrange cette dichotomie mais finalement ca sert plutôt cette parodie du féminisme qui prend en 1974 comme pretexte cette histoire sur les Amazones.

Maintenant je comprend la déception des spectateurs qui s'attendaient à un film d'aventure/action Hollywoodien ou à un péplum-érotique. Vu la qualité des scenaristes et du cinéaste Terence Young, je pense que c'est déliberement parodique et ironique. A ne pas mélanger avec un nanar dont on rit pour la lourdeur/médiocrité du scenario et du jeu des acteurs.

A ne pas confondre avec Le Amazzoni – donne d'amore e di guerra (Les Amazones, filles pour l'amour et pour la guerre / Battle of the Amazons) filmé rapidement et sorti juste avant ce film pour profiter du battage publicitaire. src:nanarland.com

Le scenario est basé sur une critique implicite du féminisme radical de l'époque, il est en effet démonstratif, lourdingue et douteux. Mais les actrices sont très belles et dynamiques, et les scènes d'action sont mémorables. En particulier, les scènes de lutte entre les deux héroïnes. La première, seins nus, en début de film, pour déterminer qui sera reine. La deuxième, plus sauvage, où elles sont nues, se terminant par un long et érotique baiser. La réalisation est irréprochable. A ce propos, il est intéressant de noter que Terence Young, dont Sabine Sun, la brune Amazone, était la compagne à la ville, a plusieurs fois mis en scène des combats de femmes (« Bons Baisers de Russie », « Opération Opium »). En conclusion, et évidemment à condition d'avoir la version intégrale, un film d'un érotisme soft mais puissant, indispensable.