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Sujet : Alchimie ?


De starlight, le 27 novembre 2006 à 09:09
Note du film : 5/6

Le "Miroir à 2 faces" avait précédé 2 ans plus tôt ce film magnifique où l'on revoit avec plaisir le couple Morgan-Bourvil dans un film "pas facile"… Une fois de plus Bourvil, dans le rôle d'un "passeur en zone libre", sait nous émouvoir par son jeu naturel et "non-appuyé"… Est-ce un oubli ? il est annoncé dans la présente fiche "pas de DVD", alors que sur le Net il semble que l'on puisse se le procurer chez les distributeurs habituels !…


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De PM Jarriq, le 27 novembre 2006 à 09:24
Note du film : 3/6

J'ai revu le film il y a peu, et j'ai été frappé par le terrible manque d'alchimie entre Bourvil et Morgan (qui était d'ailleurs à la base du Miroir à deux faces, et là servait le propos). Pour comprendre cette improbable love story circonstantielle, il aurait fallu que Fortunat dégage une sensualité animale, quelque chose de "Stanleykowalskien" qui aurait fait fondre la bourgeoise en exil. Bourvil a beau se promener torse nu, cet aspect de leur relation reste totalement invraisemblable, voire dérangeant… Il n'empêche que le sujet reste passionnant, mais à mon avis Bourvil est une grosse erreur de casting, comme le jeune Mitterrand, d'ailleurs, parfaitement tête à claques.


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De Impétueux, le 27 novembre 2006 à 10:37
Note du film : 3/6

Je suis assez d'accord avec PM Jarriq, même si le film, il me semble, se laisse regarder sans déplaisir. Mais le plaisir est dans l'attention portée aux détails de la période, la relation entre les deux protagonistes étant trop invraisemblable pour toucher. Il y a des choses qui ne sont tout de même pas possibles. (J'avais été agacé, d'une façon un peu identique par la distribution des rtôles dans Trop belle pour toi de Bertrand Blier : qu'on puisse préférer à une beauté sage et grave comme celle de Carole Bouquet une dégaine poissarde et sexy comme celle de… Béatrice Dalle, par exemple, je puis le concevoir ; mais pas l'insignifiance grassouillette de Balasko ; il est vrai que Blier ne fait volontairement pas dans la finesse et choisit la caricature pour enfoncer ses clous).

Cela dit, et pour revenir à Fortunat le côté grande bourgeoise belle confronté à brave type moche et se prenant au jeu est sûrement volontaire, pour romantiser le propos.


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De starlight, le 27 novembre 2006 à 12:06
Note du film : 5/6

C'est l'intérêt du Forum d'avoir des idées divergentes… Je ne suis pas d'accord sur le côté "invraisemblable" des rapports entre nos acteurs… et cela est valable pour "Trop belle pour toi"… On peut très bien être séduit par l'une des nombreuses facettes d'un individu… Vous devez connaître comme moi des couples qui semblent mal assortis (physiquement) et qui pourtant "fonctionnent"… Cest peut-être dérangeant ; mais la nature humaine ne fait pas toujours des choix volontaires, elle se laisse parfois manipulée par son destin… Ce qui peut choquer : c'est le fait que c'est du "cinéma"…on se réfère à une M. MORGAN bourgeoise (comme d'habitude) maîtresse de ses choix… Il en va de même pour DEPARDIEU plus attiré dans ses rôles par le sexe que par l'esprit…


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De Nadine Mouk, le 7 février 2016 à 19:00
Note du film : 5/6

Je viens de revoir avec un immense plaisir ce film quasi-légendaire dans la filmographie de Bourvil. J'aurais bien de la peine à en dire du mal. Et je suis assez surprise des critiques que je lis sur ce fil. Je rejoins pleinement l'avis de Starliht. Pour répondre aux autres internautes, j'ai envie de leurs demander: N'avez vous donc jamais entendu parler de L'Amant de lady Chatterley ? Et plus récemment de cette jolie publicité : Si vous n'aimez pas vos imperfections, un jour, quelqu'un les aimera pour vous …. Je crois que tout est résumé ! Impétueux nous dit : la relation entre les deux protagonistes étant trop invraisemblable pour toucher.

Dans L'africain, croyez vous que le bourru Philippe Noiret soit en harmonie avec la divine Catherine Deneuve ? Dans Combien tu m'aimes ?, le rampant Bernard Campan fait pitié aux pieds de la sulfureuse Monica Bellucci ! Et pourtant …Que dire du gros débonnaire Gabin devant la jeunesse et la beauté d'une Bardot resplendissante dans En cas de malheur ? Angélique ne méritait pas mieux qu'un Joffrey De Peyrac, balafré et boiteux ? Dans Baisers volés, l'éblouissante Delphine Seyrig ne succombe t-elle pas au mièvre Antoine Doinel ? Dans La Strada, Zampano le gorille, ne devient-il pas fou de chagrin en réalisant trop tard combien il aimait la lunaire Gelsomina ? Et la liste serait longue … Bien sûr, le physique, le rang social, mais vous oubliez ce qui peut se passer dans le coeur d'une femme. Nous avons tant de routes en nous, tant de mystères qui n'arrivent même plus à nous surprendre… Et Michèle Morgan tombant amoureuse d'un Bourvil brut de décoffrage, rugueux, et presque analphabête, celà ne me surprend en rien . Bien sûr, les circonstances… Lui aurait-elle offert le moindre regard, le croisant dans la rue en temps de paix. Certes non ! Mais je ne vais quand même pas me lancer dans une longue dissertation sur les hasards de la vie . La vie dans ce qu'elle a de plus troublant et de plus beau. Nous vivons dans l'inconcevable, avec des repères éblouissants disait René Char. Celà colle merveilleusement à l'histoire de Fortunat..

Par ailleurs, Alex Joffé nous présente la guerre par ses "alentours" avec une espèce de poésie secrète et funeste. La scène où Bourvil se recueille, ravagé par le chagrin que seul un homme des bois peut connaitre et contenir, devant la stèle oû son ancienne institutrice a été fusillée, est d'une puissance tragique inouie. Elle est l'égale de tous ces jeunes qui tombent sur les plages dans Le jour le plus long. Dans ce film, la guerre est juste suggérée. On en parle beaucoup, on la redoute et on la subit mais on ne la voit pas. Fortunat, ce n'est pas La ligne de démarcation (pourtant souvent évoquée) ni L'armée des ombres. C'est d'abord et avant tout la distance et le temps que prend l'amour pour reunir deux coeurs qui ont failli s'ignorer … Ah ! Dieu que la guerre est jolie ….. peut-être, quelques fois.


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De Impétueux, le 11 février 2016 à 18:41
Note du film : 3/6

Revenu de quelques jours d'hôpital, je découvre votre message, Nadine Mouk et, comme vous m'y citez, j'ai plaisir à vous répondre, en maintenant – ô combien ! – mon point de vue (qui est celui, d'ailleurs aussi, de notre excellent PMJarriq).

Un bon nombre d'exemples de couples apparemment physiquement mal assortis ne le sont qu'en apparence : qui peut dire, par exemple, que Geoffroy de Peyrac/Robert Hossein, si balafré et claudicant qu'il est n'est pas autant et plus séduisant que Philippe de Plessis-Bellière/Claude Giraud, Calembredaine/Giuliano Gemma, le Roi Louis XIV/jacques Toja, le Bey/Sami Frey (j'en oublie sûrement…).

Dans L'Africain, outre que Philippe Noiret, sans avoir de beauté régulière est fichtrement séduisant aussi en tant que tel, je vous rappelle qu'il est, à la base, le mari de Catherine Deneuve, qu'il a quitté.

Dans En cas de malheur, en sus de la même observation pour Jean Gabin, qui a tout de même tenu dans ses bras les plus belles femmes du cinéma (et déjà même avant qu'il ne soit célèbre), je vous fais remarquer qu'Yvette/Brigitte Bardot vient clairement se prostituer à lui tout en demeurant amoureuse de Mazett/Franco Interlenghi.

Je n'ai pas vu Combien tu m'aimes, mais je constate que c'est de Bertrand Blier qui, mettant en scène la belle Monica Bellucci et Bernard Campan faufile entre eux une histoire d'amour, si je comprends bien. Mais Blier nous avait déjà fait le coup avec l'absurde Trop belle pour toiGérard Depardieu délaissait Carole Bouquet pour Josiane Balasko. J'ai dû écrire sur le fil de ce film qu'on peut comprendre préférer une belle fille vulgaire à la Béatrice Dalle à une beauté plus froide, mais qu'on ne préfère pas l'insignifiance à la splendeur.

Et c'est pourquoi l'argument de Fortunat ne marche pas. Moins en raison du physique de Bourvil que de son insignifiance gentille (je parle du rôle, évidemment, nullement de l'homme). Qu'il soit fou fondu d'elle, qu'elle soit touché par sa gentillesse, je veux bien. Qu'elle passe même une nuit avec ce brave homme, touchée par la douceur du soir et un coup de gnôle en trop, je l'admets aussi. Mais sauf à croire au Père Noël, je trouve bien dommage l'invraisemblance.

Cela dit, ça n'a aucune importance. Fortunat se laisse voir…


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De Nadine Mouk, le 11 février 2016 à 20:19
Note du film : 5/6

Qu'elle passe même une nuit avec ce brave homme, touchée par la douceur du soir et un coup de gnôle en trop, je l'admets aussi.

Sauf que là, vous nous parlez d'une histoire de fesses quelque peu énivrée. Fortunat est une histoire d'amour qui confirme que le coeur a ses raisons que la raison ignore….. Bon rétablissement !


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