"Vous êtes une espèce intéressante. Un mélange intéressant. Vous êtes capables de faire de si beaux rèves et de si horribles cauchemars. Vous vous sentez si perdus, si isolés, si seuls. Mais vous ne l'êtes pas. Tu vois dans toutes nos recherches, la seule chose que nous ayons trouvé qui rende la vie supportable, c'est l'autre."

Ces mots sont prononcés par un autre monde à l'apparence d'un père parti trop tôt catapulteur d'un pole d'intérêt majeur : l'écoute de l'univers. Son discours est encourageant, ses gestes sont tendres. L'univers prend l'initiative de se faire connaître affectueusement en invitant Ellie Arroway (Jodie Foster) à venir caresser les étoiles.

Cette visite Végane est un premier jet sur fond de théologie et de science terrienne en chute libre. Dans les deux camps il ne se passe plus rien les discours sont rabachés, le ciel est muet, le Vatican et S.E.T.I sont en berne, les processus sont coûteux, les résultats inexistants, les portes de ces deux approches de l'inconnu se referment lentement, il faut un coup de pouce de l'univers, une révérence courtoise, une main tendue, Véga va s'en charger et de la manière la plus incroyable.

La terre est à bout de souffle, ce n'est plus qu'un capharnaüm de concepts issus d'un principe orphelin. L'absence du père est également terrienne, qui sommes-nous ? Quelle est notre mission ? Notre schéma directeur ? Ellie va le comprendre en se pliant à une subordination douce venue du ciel. Au dessus de nos têtes, un message a été reçu, la réponse est merveilleuse, inespérée, on brûle de nous connaître.

Les Végans ne sont pas supérieurs aux terriens, ils sont différents, la perception de l'Homo sapien est bonne, les expéditions punitives d'antan sont bannies. Un livre s'ouvre, l'univers nous offre le début de sa lumière, ce n'est qu'un commencement, deux cultures peuvent s'accepter en devenant médianes.

Le discours Végan ne s'adresse pas uniquement qu'à cette petite privilégiée méritante, sensible, accrocheuse et déterminée, il concerne l'humanité éprise de nouvelles lois à connaître, la terre ne peut plus s'en sortir par elle-même, il lui faut une revalorisation offerte par l'univers. Un concept parental nouveau, une charte de comportements annihilant un parcours égoïste enfanté par une solitude éternelle.

Ellie pleure un modèle et le retrouve reconstitué par une intelligence supérieure. Nous souffrons tous de l'absence d'un Père, il viendra certainement du ciel, en l'attendant il faut maintenir notre planète a flots dans un kaléidoscope de lumières vives trop diversifiées.

Salut Jipi. J'opterai assez pour la réflexion de Dumbledore : "le côté E.T. est pas mal, mais tout le propos du film sur la croyance et sur Dieu ne sent pas très bon. C'est un peu le parcours d'une individualiste (le premier "procés") qui découvre la foi et qui rentre dans le rang…". Le film peut apparaître intéressant lors de sa première vision mais, chose bizarre, on l'oublie quasiment immédiatement. Je me suis posé la question de savoir si ce film n'était à la gloire de Jodie Foster elle-même et si, entre autre, ce n'était elle qui avait désigné Zemmekis pour la mise-en-scène.

J'avoue franchement que le film n'est pas net. Ca rejoint un peu toutes ces notions que nous véhicule Hollywood à propos de l'espace et de la scientologie. Il y a un mystère qui est celui de la création de l'homme, il y a un autre mystère : oui ou non sommes-nous seuls dans l'univers ? – Personne ne peut y répondre sérieusement car toutes les solutions potentielles sont hypothétiques. Une chose est certaine, que nous soyons bons ou méchants,nous avons à régler d'abord nos propres comptes nous-mêmes avant de nous tourner vers l'espace et aller essaimer notre civilisation avec toutes ses horreurs destructrices…

Salut droudrou, c'est vrai que "Contact" reste avant tout une oeuvre commerciale, Jodie Foster dont la carrière fut relancée par "Le Silence des agneaux" continue de façonner un personnage emblématique basé sur l'absence: d'un père, d'un mari ou d'une enfant. J'adore l'astronomie, cette perche tendue par un autre monde envers une terre orpheline m'a interessé. La vie file, j'ai 58 ans tu te rends compte ma génération ne retiendra qu'une seule chose: Les premiers pas de l'homme sur la Lune, nos enfants verront certainement un homme sur Mars. Tout avance lentement, les propheties sont captivantes car elles donnent l'impression que tout va basculer d'un môment à l'autre et il ne se passe jamais rien, ce sera pour plus tard (Demain on rase gratis). J'aime bien Contact parce qu'enfin ça bouge, le ton est sensible ce qui nous change de la déferlante condamnatrice du ciel des années 50. J'aime l'ironie protectrice de S.R. Hadden (John Hurt) et ce Végan qui se matérialise en humain est un signe d'espoir. Tu vois droudrou je suis trop sensible et ne décèle pas toujours la rentabilité embusquée dans les sentiments. C'est peut-être la fonction honnète d'un système de récupération par l'image.

Jipi : ne t'afflige pas de toi même – tu as 58 ans, moi je vais en avoir 63… Ca ne me tracasse pas. Oui, l'Univers a encore beaucoup de révélations à nous faire. Dans cette histoire, ou plutôt, ces histoires, il y a toujours une entité venue d'une autre planète pour, quasiment, nous faire la leçon et nous remettre à notre juste place. On en est toujours avec nos cultes passéistes parce que nous nous interrogeons et nous interrogerons toujours sur notre origine. Cà, c'est un point certain. D'un autre côté, nous foutons une merde comme ce n'estpas permis de la foutre sur cette planète qui, chaque jour, rétrécit un peu plus de par le nombre que nous sommes. Il y a des conneries de faites. C'est à nous de les rectifier. Qu'il y ait une nécessité d'un bouleversement qui remette le monde à sa juste place, on peut en être convaincu bien que je n'en suis pas persuadé du tout. Tu n'as qu'à juger le 19ème et le 20ème siècle. Nous avons été de rares prédateurs en matière de faux prophètes dans toutes les disciplines humaines et de l'esprit, et donc aussi scientifiques et économiques, nous avons trouvé des apprentis sorciers qui jouent avec notre avenir et celui de toute l'humanité entière. Ils en ont rien à foutre : le système aujourd'hui, incapable de se projeter dans l'avenir avec une vision réaliste et des moyens en conformité aux attentes à résoudre de façon indispensable, le système, disai-je, gère le court terme pour ne pas dire l'extrême court terme. La place du politique reste une place de politique dans la mesure où l'homme n'a pas les pouvoirs suffisants pour intervenir. S'il les a on entre en dictature qui conduit à une tyranie. Le monde, contre toute attente, se refait en permanence toujours sur les mêmes clichés. C'est pour cela que l'histoire de nous associer avec l'espace à la manière de 2001, je suis d'accord… au-delà je dis qu'on est dans une vision de boulevard de la science fiction, de l'homme et de l'univers.

• John ! Qu'est-ce que c'est ?

• Je n'en sais rien, professeur ! Ca se rapproche de nous à une très grande vitesse !

• Il faut faire quelque chose, John !

• Je sais, Victor ! Professeur Russel ?

• Je perçois des ondes, commandant ! Ca se précise ! Ca se précise !

• (voix semblable à Zardoz) – Ici Impétueux ! Droudrou, Jipi ! Allez jouer ailleurs !

• Oui votre honneur ! Avec joie votre honneur !

Personnellement je trouve le scénario bien ficelé… la fin laisse à tout un chacun sa propre interprétation sur le "vécu" d'Ellie dans son engin spacio-temporel… J'ai aimé la psychologie des 2 personnages principaux. Elle montre, si besoin est, que la foi pour certains est innée…pour d'autres elle doit s'appuyer sur des événements dramatiques de la vie…La "révélation", comme ce mot l'indique, peut être tardive… voire ne jamais exister !

Je reproche toutefois à ce film d'avoir donné le côté visuel de Véga genre "plage et cocotiers" dans des flous artistiques du style "South Pacific"… Je suppose que les américains aiment ce genre de vision… Il suffit de se reporter au film "Au-delà de nos rêves" avec Robin Williams pour se rendre compte de l'importance des paysages apaisants et fleuris dans la vie de nos voisins outre-atlantique !…

Celà dit : on pourrait essayer de recenser la filmographie mondiale des oeuvres faisant référence à un au-delà ! (sur le plan pictural)… On pourrait commencer par la France et Jean Cocteau, j'en passe et des meilleurs…

Parmi les scénaristes de Contact, Carl Sagan, à l'origine de la série "Cosmos", mythique série de vulgarisation scientifique des années soixante-dix (sur une musique de Vangelis). Cette série tient bien le coup, trente ans après, avec un petit côté pionnier-gourou. Un modèle de vulgarisation grand public tout de même, que l'on peut trouver en coffret dvd (en import).

On parle peu des documentaires scientifiques sur dvdtoile. Et pourtant, le soin apporté à leur réalisation vaut bien souvent celui des long-métrages de fiction.

On peut saluer les nombreux documentaires animaliers, historiques, scientifiques de la BBC (de nombreux coffrets existent), ceux de National Geographic (plus de cent documentaires de référence), et ceux édités par les éditeurs français Arte, Editions Montparnasse…

Je regardais récemment le documentaire de National Geographic sur la bataille de Midway (1942) : remarquablement bien fait sur une page importante de l'histoire de la seconde guerre mondaile.

Il manque la série "la planète miracle n°2°", superbe coproduction internationale, parmi les séries indispensables à diffuser. Pourquoi donc ?

Je profite d'un ciel étoilé pour réclamer la remise sur le marché de "tours du monde, tours du ciel", remarquable série documentaire de vulgarisation astronomique et astrophysique de Robert Pansard-Besson (nb : la fiche n'existe pas sur dvdtoile), avec des commentaires de Michel Serres.

http://www.amazon.fr/Tours-Monde-tours-ciel-Coffret/dp/B00006BSP9

Avec la série de Carl Sagan (plus ancien), un pilier de connaissances qui a sa place dans toutes les médiathèques municipales de France et du Québec.

Une publicité minimale doit permettre d'en écouler des exemplaires.

Et je profite de l'occasion pour "réclamer" la publication de la série "la planète miracle" 1 et 2 (soit une vingtaine de volets) qui n'a pas été encore égalée dans le domaine de la vulgarisation de la connaissance que l'on a de notre planète. Un des grands mystères du monde de l'édition.

Dans un autre genre, les nombreux et excellents documentaires d'investigation de Jean-Michel Charlier (sur la mafia en particulier), références du journalisme d'investigation du début des annes 80 et devenus invisibles (cela arrange du monde ?).

http://www.jmcharlier.com/tele_docu_divers.php

Les documentaires sont le parent pauvre de l'édition dvd : certes le public est restreint, mais il ne faut pas laisser tomber dans l'oubli des monuments de connaissance, qui furent des références il y a moins de vingt ans. Vraiment dommage.