Mark Twain doit se retourner dans sa tombe, ce qui est la moindre des choses dans le domaine de l’épouvante et de l’horreur. S’il se retourne, c’est que L’armée des ténèbres est une adaptation gore et sauvage de Un Yankee à la cour du roi Arthur. Le roman initial avait déjà de quoi séduire, ici c’est pure jouissance car en étant réactualisé, aussi bien dans les dialogues, dans le genre cinématographique que dans la mise en scène, on retrouve le principe initiale du livre de Twain : le choc des civilisations et l’humour qui en dégage.

Bien évidemment le film n’hésite pas à aller voir très vite ailleurs, comme à l’instar du personnage principal,énervé, rageur, égoïste et violent, digne héritier d’un film de John Carpenter. Son personnage est également joliment défini et possède ce qu’il faut pour devenir mythique : sa main coupée à la tronçonneuse est devenu un moignon à laquelle s’adapte cette même tronçonneuse. Dans le dos, un holster contenant un fusil. Bref, un vrai personnage de jeux vidéo actuel…

Malgré ces changements, le film reste assez proche des récits arthuriens, pris en ironie bien sûr, mais reprenant toutefois le principe de la quête nécessaire à réussir pour restaurer le royaume et devenir le maître de l’Autre Monde, le monde des morts. La scène parodique du Graal est à cet égard un régal.

Pour ce troisième volet de Evil Dead, Sam Raimi fait preuve d’un humour à presque chaque à plan et calme un peu le côté gore. C’est tant mieux. Souvent la grossièreté de la mise en scène ne passe pas comme dans la scène de la construction de l’armure. Mais dès fois, elle est bien plus efficace comme l’arrivée au château au tout début du film.

Bref, un film difficile à classer entre la comédie et le film gore. Il semblerait toutefois qu’il soit un peu l’équivalent du western spaghetti pour le gore…