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Forum : Pollock

Sujet : Critique


De Christopher Brandon, le 16 septembre 2003 à 01:19
Note du film : 5/6

« Mais ce n’est pas de la peinture, ça ! » En revanche, Pollock, c’est bien du bon cinéma ! Il aura fallu une sacrée persévérance au comédien Ed Harris pour pouvoir enfin réaliser le film de sa vie, ou tout du moins celui qu’il voulait réaliser jusqu’à il y a trois ans. De la même manière que Julian Schnabel saluait la mémoire de son copain Basquiat dans le film du même nom, que Salma Hayek redonnait vie avec une belle énergie à Frida Kahlo dans Frida, Ed Harris a réussi à aller au bout de son hommage sincère à Jackson Pollock, considéré comme le premier grand peintre américain du XXème siècle. Des débuts chaotiques d’un homme resté dans l’enfance au clone d’Hemingway, alcoolique narcissique et baiseur invétéré, Ed Harris s’investit totalement sur la période (trop) courte de la vie de peintre du dénommé Pollock. Il s’investit tout autant dans le personnage à qui il offre une intensité formidable. Il faut le voir prêt à bondir à chaque seconde, totalement imprévisible, consumé par son ambition de peintre et ses refoulements affectifs. Auprès de lui, il fallait une femme forte qui supporte ses égarements et ses éclats avec patience, et c’est l’expérimentée Marcia Gay Harden, que l’on retrouvera en épouse de Tim Robbins dans le prochain Eastwood Mystic River, qui incarne Lee Krasner, l’épouse de Pollock. Pour le coup, elle reçut l’oscar du meilleur second rôle féminin en 2001 et c’est sans doute mérité.

Car le film a déjà trois ans, et pour ceux qui avaient eu vent de sa réalisation et de son succès critique aux Etats-Unis, on ne peut que regretter qu’il ne soit pas sorti plutôt par chez nous. Pour la petite histoire, il y a eu un problème de droits à l’international qui sont restés bloqués tout ce temps pour cause de faillite du distributeur…

Quoiqu’il en soit, Ed Harris passe à la réalisation avec talent et un vrai sens de la lumière, très belle dans ces paysages d’automne qui ponctuent le film, ainsi bien sûr qu’à travers la mise en valeur de l’œuvre de Pollock, magnifiée et expliquée sans trop glorifier le génie du peintre. L’intérêt de l’exercice consistant précisément à éviter la sacralisation pour toucher au plus prêt l’humanité du créateur. Ed Harris a réussi son film et a réussi à faire connaître au plus inculte des amateurs d’art que je suis une révolution artistique aussi intense que déroutante. Ce n’est pas le moindre de ses talents. Il mérite qu’on cite et qu’on visionne en boucles ses meilleurs films rien que pour sa présence magnétique. Allez, pour le plaisir de les citer : L’étoffe des héros (où il s’envoie joyeusement en l’air), Abyss (où il réussit sa rencontre du troisième type), The Truman Show (où Dieu n’a qu’à bien se tenir), The Hours (où il est juste incandescent), Appolo 13 (où son sourire est admirable), The Rock (où il joue l’un des méchants de blockbuster les plus humains depuis longtemps), et Un homme d’exception (où il existe sans exister). En boucle je vous dis, en attendant le DVD de Pollock !


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De Jarriq, le 16 septembre 2003 à 07:07

Et dans la liste des réussites d'Ed Harris, ne pas oublier son rôle de seriel killer hystérique et malsain au possible dans le moyen "Juste cause", qu'il parvient à électriser à chaque apparition. Ses crises de fureur sont inoubliables.

Très grand acteur, vraiment…


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De dumbledore, le 16 septembre 2003 à 09:44

Dans Juste Cause, il pompe quand même un peu trop Hannibal Lector pour qu'on puisse apprécier la performance.


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De Jarriq, le 16 septembre 2003 à 10:07

Je pense que c'est surtout le scénariste qui a pompé Hannibal. Le jeu de Harris n'a rien à voir avec celui de Hopkins. Rien de douceureux ou d'intello chez Harris, c'est carrément une bête fauve.


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