Ma connaissance de l'oeuvre de Rohmer demeure encore plus qu'imparfaite, mis cette à part nuit chez Maud, Le genou de Claire et L'amour l'après-midi.

Il s'agit d'un film d'une maîtrise impressionnante, qui réussi à captiver sur des sujets ardus ou d'une grande banalité:la tentation amoureuse, les mystères du hasard et surtout le pari de Pascal.

On peut craindre un côté trop littéraire, d'ailleurs le film est un modèle d'écriture mais la caméra de Nestor Almendros fait des miracles. Et surtout le film est servi par un quatuor d'acteurs exceptionnels, à savoir Françoise Fabian, Jean-louis Trintignant qui enchaîne alors les chefs-d'oeuvre, Marie-Christine Barrault et Antoine Vitez.

C'est un film d'une justesse psychologique et idéologique sans faille ou l'image et la parole dialoguent à la perfection. Un film délicat qui fait du bien à l'âme.

Un vrai fleuron du cinéma français !

La mésaventure de Paul mtl sur le fil de La traversée de Paris, que vous avez d'ailleurs, PMJarriq et vous relevée, m'incite à ne m'avancer qu'avec des précautions, d'autant que si, dans le film d'Autant-Lara notre litige, in fine, n'était que factuel et aisément vérifiable, celui que vous exposez tient plus à l'allusif.

J'avoue que l'idée d'une homosexualité de Maud ne m'a jamais effleuré, mais je vais revoir le film avec les yeux attentifs…

Cela me rappelle The deer hunter, que j'ai toujours vu comme une histoire d'amour homosexuelle inassouvie entre De Niro et Walken. En voyant le film sous cet angle, tout semble corroborer cette interprétation (on pourrait en débattre dans le détail), mais à mon souvenir, je n'ai jamais lu de critique ayant cette vision des choses. Comme quoi…

J'ai revu ce film extraordinaire (comment peut-on ignorer l'intelligence de ces dialogues !) et il me semble que, si les deux femmes se connaissent, c'est parce que, tout simplement Françoise (Marie-Christine Barrault) a été la maîtresse du mari de Maud (Françoise Fabian), maîtresse dont elle annonce l'existence à jean-Louis (Trintignant) presque dès le début de leur conversation intime, après que Vidal (Antoine Vitez) les a quittés.

Et Françoise dit bien à Jean-Louis qu'elle sort d'une aventure avec un homme marié…

Évidemment, ça n'exclut pas une possible histoire homosexuelle entre les deux femmes, qui peut s'appuyer sur les indices décelés par Vincentp, mais je doute : on pourrait se demander où Maud et Françoise se seraient rencontrées, alors que le mari de Maud, médecin lui aussi a enseigné à la faculté ; cela dit, Françoise fait de la biologie et dit qu'elle ne voulait pas faire de médecine ; mais la rencontre est davantage vraisemblable…

Cela étant, je redécouvre cet ensemble de messages aujourd'hui, alors que je n'ai pas regardé le film dans l'esprit fureteur qui aurait été nécessaire… Des choses ont donc pu m'échapper… Ce sera pour la prochaine vision…

C'est, en effet, la bonne – et évidente – explication, Impétueux (il est à craindre que les souvenirs de vincentp ne soient altérés par le temps).

Très beau film à contre-courant de l'époque ! Et puis le bonheur des citations de Pascal et le plaisir de la beauté de Françoise Fabian tout à la fois ! Mais j'en reste là ; car il mérite bien autre chose que quelques lignes hâtives. Sait-on jamais…

Merci de cette amicale confortation, Gaulhenrix, même si les supputations de Vincentp, autre admirateur de Rohmer étaient fort stimulantes.

Ma nuit chez Maud est un film si riche, d'une certaine façon si parfait que je ne suis pas arrivé à le chroniquer autrement que d'une façon un peu bouffonne, sur l'autre fil de cette fiche !