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Forum : Bruce tout-puissant

Sujet : Critique


De Christopher Brandon, le 10 septembre 2003 à 23:41
Note du film : 1/6

« Combien de doigts ? Sept ! » Bruce est un présentateur télé très rigolo, trop rigolo même, et son ton décalé, associé malheureusement à une ambition et un égocentrisme format XXXXL, lui vaut de se retrouver débarqué de sa chaîne de télé. Il décide alors de s’en prendre directement à Dieu qui doit vraiment le considérer comme un mariole pour devoir lui faire subir ça. Manque de bol pour l’énervé Bruce, Dieu va se mettre en tête de lui offrir l’opportunité de le remplacer, histoire de lui dire « ben fais mieux mon garçon ! ».

Oui… Mais non. Reconnaissons très sincèrement la formidable énergie de Jim Carrey, bien servi par un casting solide, à commencer par Morgan Freeman, Dieu idéal de Coluche. Steven Carell en présentateur de télé médiocre et engoncé (qui vole la scène la plus drôle à Carrey) et Jennifer Aniston un brin trop pleureuse assurent la solidité du tout. Seulement, il y a quelque chose de malsain dans ce film lénifiant et catho bon teint : et si au lieu de balancer des millions et des millions de dollars dans un film qui prône un rétrograde « aimez vous les uns les autres, sinon Dieu va se mettre en colère ! » on envoyait une tripotée de reporters qualifiés filmer les vrais malheurs du monde où Dieu semble précisément bien absent ? Si on évitait de dire alléluïa au moment même où le monde entier s’enflamme écartelé entre trois religions majeures et malades ? Bon d’accord, on peut arguer que ce n’est pas la même chose, qu’on veut donner à un film d’apparence inoffensive un rôle politique qu’il ne prétend pas endosser. C’est bien là le problème justement, ce consensus crispant de la comédie familiale à l’américaine où le héros se marie tout en réalisant ses phantasmes narcissiques. Un petit peu de second degré aurait été bienvenu, une pointe d’ironie qui piétinerait avec gentillesse les icônes sacrées (on a même droit à un discret veau d’or biblique !), voire, allez, un soupçon de mauvais esprit. Et bien retournons à la prière et remercions Hollywood une nouvelle fois : tout est lisse, sans surprise et aucun risque d’un réveil des consciences. Prier c’est se frotter les mains. Les banquiers de Beverly Hills ont les mains chaudes font de magnifiques miracles : ils transforment un film en dollars ! Ainsi soit-il !


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