Monsieur Hulot personnage lunaire surgit de nulle part débarque dans une drôle de petite voiture pendant les congés d'été dans une station balnéaire.
Inconscient du principe qui l'anime, il se promène dans la vie courante de ces vacanciers en bouleversant certaines procédures ancestrales de logiques de comportements.
Complètement dans son monde sans aucune perception de sa différence avec la collectivité, il révolutionne les règles communes de bases relationnelles en inculquant la folie douce d'un règlement de civisme personnel.
Affublé d'un véhicule minuscule pétaradant hors du commun, il éprouve par sa grande taille les pires difficultés à pénétrer à l'intérieur. La divine proportion est balayée par cette approche atypique des éléments. L'homme n'en a cure, la disproportion est son royaume.
Réservés à la petite bourgeoisie des années 50, les vacances sont ici représentées par un contexte dénudé, peu d'animations sur les plages, pas de seins nus ni de planches à voiles, les vacanciers semblent plutot en cure.
Cette morosité est chassée par la prestation de cet incorrigible gaffeur en représentation constante dans ce microcosme de privilégiés. Chez lui rien n'est prémédité, tout est naturel.
Le son extrêmement travaillé du leitmotiv du battant de la porte omniprésent pendant tout le film est représentatif de la méthode de travail du maître qui aime certainement comparer ce simple mouvement récurrent avec un mécanisme mathématique universel répétitif indispensable à la cohésion d'une œuvre. C'est le fil rouge du film.
Le dialogue est rare, certaines voix volontairement inaudibles. L'image volontairement dominante révèle la force de la pantomime.
Jacques Tati est un adepte du gag mesuré, il faut avoir la patience de l' attendre sans précipitation en se berçant de scènes cocasses que nous offre cette faune de rencontre le temps des vacances.
Pierre Etaix injustement oublié honora par « Le Soupirant » et « Tant qu'on a la santé » ce comique hors du commun qui juste après la guerre redonna par ses œuvres le sourire à tout un peuple.
C'est un bien grand mystère pour moi, tout autant étonné lorsqu'on propose à son admiration les bluettes de Pierre Etaix qui sont de la même veine.
Ah oui, je sais, ça se réfère aux tout début du 7ème art, à une époque embryonnaire, où la durée de tournage était limitée et où on ne pouvait jouer ni sur les dialogues, ni sur la musique. Assez curieusement, Tati ou Etaix ont tenté de refaire ce cinéma-là, un peu comme si un écrivain d'aujourd'hui s'efforçait d'écrire en pentamètres iambiques. Ça n'a pas de sens.
De la même farine que Jour de fête ou que Mon oncle, Les vacances de M. Hulot sont un sommet d'idiotie sans poésie, ni charme. On est même gêné que tant de braves gens aient ri devant ce kayak que Hulot repeint, ce pot de peinture porté et emporté par le flux et le reflux de la vague et du bateau qui, se refermant, finit par affecter une vague silhouette de requin terrorisant les vacanciers.
C'est Hulot en bateau, Hulot au tennis Hulot à cheval, Hulot au bal masqué, Hulot et le feu d'artifice : de brèves séquences sans queue ni tête qui font songer à ses propres films de vacances où l'on voit l'oncle Marcel pécher un gardon et la tante Zoé cueillir des giroflées et des nuées de gosses courir dans tous les sens.Finalement et à y resonger, c'est ce qu'il y a de moins idiot dans le film et qui fait que je ne lui donne pas 0 : un demi-point pour le thème musical (Quel temps fait-il à Paris ?), mais si constamment répété qu'il finit par lasser et un autre demi-point pour quelques silhouettes cocasses de vacanciers 1951.
Mais Tati qui se déhanche, chute, trébuche, s'étale, quelle triste pitrerie…
Wouf ! C'est ce qui s'appelle mettre les pieds dans le plat. Mais je comprends.
Notre ami Impétueux va sûrement tourner de l'œil si j'ajoute que le film fait régulièrement partie de la programmation "école et cinéma" – tout comme Mon oncle – et que j'y ai emmené plusieurs promotions d'élèves.
Mes grands-parents étaient allés voir le film avec leurs enfants, en 1953 ou 1954, et toute la famille était sortie de la séance assez interloquée. Ma mère – qui était gamine à l'époque – en rit encore.
Pour ma part, je ne déteste pas y jeter un coup d'œil de temps en temps. Pour l'air du temps, le noir et blanc, les vacances au bord de la mer. Dans certains cas, le film m'aide même à m'endormir.
Impétueux: « Mais Tati qui se déhanche, chute, trébuche, s'étale, quelle triste pitrerie. »
La reine Victoria : « We are not amused. »
C'est ça, Arca : Tati n'est pas notre bon plaisir !
Il est entendu parfaitement, mais le film est anthologique!
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