S'il n'y avait eu, dans 'La Rue sans loi', la présence – pourtant très minime – de Louis de Funès, jamais, au grand jamais, nous n'aurions eu l'occasion de retrouver cet incommensurable navet, signé Marcel Gibaud. Ce dernier d'ailleurs, hormis quelques courts métrages, n'aura laissé la moindre trace dans l'histoire du cinéma.

C'est peut-être sévère, mais cette comédie d'une heure-vingt (et non d'une heure quarante tel que le Dvd et certains sites le prétendent) de 1950 est véritablement lamentable à re(voir). L'histoire de ce groupe qui fait régner la loi dans un quartier parisien, et qui projette un hold-up, ne tient jamais la route. Mal vieilli me diriez-vous ? Se remettre dans le contexte de l'époque ? Non, je réfute tout cela, même le public bien moins exigeant de l'époque n'a dû, n'a pu apprécier cette suite de gags insipides. Et puis, de quand date Molière !

Un seul mot pour qualifier ce film tourné dans un espace apparent de huit mètres sur cinq : pénible. L'univers du célèbre caricaturiste et affichiste Albert Dubout – le père spirituel de Wolinski – avait pourtant quelque chose de très particulier (voir d'ailleurs www.dubout.fr). Mais art littéraire et art cinématographique se marient parfois mal, le film se soldant ainsi par un cuisant échec. Quant à De Funès, emmitouflé dans son interminable barbe, violoncelliste pour l'occasion, il parvient juste à anticiper quelques mimiques qui feront sa gloire, mais bien plus tard…

Je suis absolument ravi de constater que David-Hainaut me rejoint dans la dure tâche de revisionnage des nanars petits et grands qui ont sillonné les années 50, et ravi plus encore, à le lire, en m'apercevant qu'il évite, par son commentaire dépité, d'acquérir de mes jaunets et de perdre mon précieux temps à regarder une nouillerie épouvantable.

Car bien que je sois plutôt bon public, d'ordinaire, pour ces films pleins de fumets nostalgiques pour mes (presque) sexagénaires narines, il y a tout de même eu un paquet d'horreurs dont rien ne justifie l'édition ! J'avais trouvé de la même mauvaise farine un ignominieux Bonjour sourire signé alimentairement (quelle pitié !) par l'excellent Sautet…

Cher Impétueux, vous aurez peut-être remarqué que je suis moi-même très bon public en ce qui concerne les films de ladite période, et que rarement, je me permets de démonter gratuitement un film, tant il restera, je crois toujours plus aisé d'être piquant que dythirambique.

Et comme je l'avais prétendu dans l'un des fils d'un Godard, je reste toujours persuadé que même dans la pire des niaiseries, il y aura toujours un élément positif à en retirer.

Exemple pour moi ici, cette rencontre avec Albert Dubout, qui réalisa par exemple les affiches de la trilogie de Pagnol, et qui caricatura dans Marianne. A titre personnel, je l'ignorais au préalable.

Quant à savoir si Bonjour Sourire est meilleur que cette Rue sans loi, je ne désespère pas d'y répondre prochainement. Je suis en tout cas conscient, comme vous l'aviez dit récemment, que Sautet première période est à mille lieues du Sautet des Choses de la vie…

Non, non, non, je vous en adjure, ne regardez pas Bonjour sourire ! Avec la meilleure volonté du monde, avec le souci de retrouver, ici ou là, une physionomie ou un détail charmants, vous perdrez votre temps et votre argent ! Sur le fil de ce film, PMJarriq indique opportunément que le grand Sautet avait renié ce film idiot, qui n'a rien à voir avec tout le reste de son oeuvre que ce soient les excellents Classe tous risques et L'arme à gauche de sa première partie de carrière de réalisateur et moins encore avec ce qu'il inaugure avec Les choses de la vie et qui le place au rang des plus grands…

Je suis étonné de retrouver les même critiques ici et sur allociné… Qui pique sur qui ?

Personne ne pique sur personne, puisque si vous regardez le pseudo, il est tout à fait le même qu'ici…Il s'agit bien de moi (qui préfère nettement les discussions de Dvdtoile…) ;-)

Que rajouter ? Absolument imbuvable ! Vouloir mettre sur pellicule et donner vie aux dessins de Dubout relevait de la folie la plus pure. Repliez vous sur le petit Nicolas de Sempé ! Quant' à la prestation de De Funès qu'en dire ? Il devait avoir très faim en ce début d'année cinquante. Tout celà relève de l'horreur cinématographique la plus indécente qui soit. Ce film à la teneur du dégueulasse Bibi Fricotin de triste mémoire.

Poubelle !