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Forum : Inheritance (l'héritage)

Sujet : Les meilleurs aspects du Dogme


De spontex, le 7 septembre 2006 à 10:35
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Inheritance (L'Héritage) est un film très réussi, tout à fait dans la lignée du cinéma danois actuel. Après Festen et Brothers, l'acteur Ulrich Thomsen confirme toute l'étendue de son talent.

C'est comme si le réalisateur, Per Fly, et plus généralement le cinéma danois, avaient su tirer les leçons de l'expérience du Dogme et n'en garder que les meilleurs aspects, ce côte brut et dur.

Un homme heureux se retrouve du jour au lendemain à la tête de l'entreprise que son père dirigeait. Le redressement de l'affaire va empiéter sur sa vie familiale, et causer l'éclatement de son couple.

On retrouve la difficulté de concilier vie professionnelle et vie familiale, thème qui avait déjà fait le succès de Brothers. Entre fresque sociale (la reprise de l'entreprise) et drame familial, le film tombe toujours juste, et son scénario prévisible dès le début n'altère pas son visionnage.


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De Impétueux, le 12 avril 2020 à 17:20
Note du film : 4/6

Deuxième volet de la trilogie consacrée par le cinéaste danois Per Fly aux classes sociales. Après The bench (Le banc) qui traite de ce qu'on appelle aujourd'hui les travailleurs pauvres (c'est-à-dire ce que le capitalisme mondialisé a rejeté dans les marges), voici Inheritance (L'héritage) qui se passe dans les classes bourgeoises supérieures mais qui, somme toute, dénonce d'une façon similaire les mêmes ravages. Car finalement, voilà que l'entreprise sidérurgiste familiale Borch-Moll, à taille à peu près humaine, paternaliste (c'est-à-dire soucieuse de l'individualité de chacun de ses membres) est contrainte d'entrer dans le cycle infernal habituel : réduction sauvage des effectifs puis processus de fusion-acquisition avec une entreprise étrangère qui n'aura pas les mêmes soucis éthiques de la dignité des travailleurs.

Que cette contrainte soit due à la mauvaise gestion de l'entreprise par Aksel Borch (Ulf Pilgaard) ou par une sorte de fatalité dynamique du marché qui pousse à la rentabilité maximale et à la concentration n'est finalement que de peu d'importance. C'est ainsi et c'est tout. Et voilà que Christoffer (Ulrich Thomsen) qui a essayé de s'évader du cadre familial, est rattrapé en vol. Christoffer vit à Stockholm où il a ouvert un restaurant prospère. Il a épousé la gracieuse Maria (Lisa Werlinder) qui est comédienne et qui vient de voir son talent reconnu par un engagement sur une grande scène. Le couple est parfaitement heureux, loin des affaires.

Mais voilà que le père, Aksel donc, se pend. Christoffer est immédiatement rappelé à Copenhague par sa mère Annelise (Ghita Nørby), femme dure, autoritaire qui ne lui laisse pas le choix : il doit impérativement succéder à son père et évincer pour cela Ulrik (Lars Brygmann), le mari de sa sœur Benedikte (Karina Skands). Christoffer n'a aucune envie de quitter sa vie tranquille et sa femme moins encore. Mais le sens du devoir va forcément l'emporter sur l'envie.


Ce qui est le plus intéressant dans le film n'est pas vraiment l'anecdote, plutôt mélodramatique (comme l'était d'ailleurs celle du Banc), mais l'atmosphère de constriction qui peu à peu entoure Christoffer et Maria, cette atmosphère qui va démolir le couple, même après la naissance d'un enfant. Et ceci après qu'elle aura démoli les tendresses familiales à la suite du licenciement brutal du beau-frère Ulrik, naturellement suivi par sa femme. D'ailleurs tout ça ne parviendra pas même à sauver l'identité de l'entreprise puisque, dès la fusion faite avec un groupe sidérurgique lyonnais (curieuse idée au demeurant), Niels (Peter Steen), principal collaborateur de Christoffer comme il avait été celui de son père, est sacrifié sur l'autel de la rentabilité.

Le film est d'un total pessimisme ; il importe peu en fin de compte que Christoffer et Maria s'aiment vraiment ; la machine à broyer est bien plus puissante. Le film date de 2003 ; on n'a pas l'impression que le monde se soit bien arrangé depuis lors. Per Fly mène son affaire avec beaucoup de maîtrise et sait manier une caméra ; les acteurs, évidemment inconnus en France (à part Ulrich Thomsen, remarqué dans Festen), sont tous extrêmement crédibles. Voilà une expérience scandinave à renouveler.


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