Si j'ai bien compris, c'est après que son film de 1961 La Fille dans la vitrine (avec Bernard Fresson et Lino Ventura, scénarisé par Sonego et Pasolini) ait essuyé les foudres de la censure démocrate-chrétienne que Luciano Emmer a plus ou moins jeté la serviette. Se voyant interdit de fiction, Emmer est retourné pour longtemps à ses premières amours, le documentaire.

Ça fait plaisir, donc, de savoir que Luciano Emmer est revenu, en 2002, raconter une histoire derrière la caméra. Je vote pour cette Longue longue nuit d'amour, qui semble être un bon film, avec Marie Trintignant Ornella Muti et Giancarlo Giannini. Il s'agit bien sûr d'un film où plusieurs récits – six, pour être exact – s'entrecroisent. Je dis "bien sûr" parce que Emmer fut un praticien précoce du "film choral"; certains (comme le critique français Jean Gili) le créditent même de l'avoir inventé avec ses deux premiers films Dimanche d'août (1950) et Les Fiancées de Rome (1952).

ET IL CONTINUE !

L'indestructible Luciano Emmer, réalisateur qui en 1948 a vu le tournage de son film La Madre (avec Marcello Mastroianni et Lucia Bosè !) interrompu par la censure démocrate-chrétienne, n'a pas dit son dernier mot : il revient à la charge avec Fiamme del paradiso (2006). Qui sait, ça pourrait même être un bon film, d'après les commentaires italiens que j'ai pu lire. Pas de sortie en France, bien entendu. Mais peut-être qu'en insistant un peu…