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Sujet : Surfait et artificiel


De Freddie D., le 25 février 2006 à 17:13
Note du film : 2/6

C'est drôle, je l'ai revu aussi, et l'ai trouvé complètement surfait et artificiel, bourré d'excès un peu ridicules dans l'esprit des Zulawski ou Chéreau de l'époque : individus blêmes et mal rasés, scènes de nu complaisantes et peu nécessaires, seconds rôles caricaturaux… Lambert Wilson ne possède pas une once du charisme nécessité par son rôle, Binoche traîne sa mine poupine et effectivement, seul Trintignant crée un vrai personnage, malgré un dialogue ampoulé. Quand il dit "J'aimais ma fille, et elle est morte", impossible de ne pas être saisi. Grand acteur et, pour moi, unique raison de revoir ce Rendez-vous désuet.


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De RdT, le 25 février 2006 à 19:05
Note du film : 5/6

«C'est drôle, je l'ai revu aussi, et l'ai trouvé complètement surfait et artificiel, bourré d'excès un peu ridicules dans l'esprit des Zulawski ou Chéreau de l'époque»

Vous me pardonnerez, j'espère, de m'insurger. Mais quand quelque chose me plait, je parviens mal à me taire.

Je ne suis vraiment pas d'accord avec vous sur la comparaison avec Zulawski ou Chereau, je vous trouve injuste avec Juliette Binoche et Lambert Wilson. Ce dernier fait preuve d'un immense talent pour porter un personnage aussi excessif. Il y a chez lui quelque chose qui m'évoque la violence rentrée d'un Alain Cuny. Je trouve le personnage de directrice de théâtre jouée par Anne Wiazemsky tout à fait crédible et parfaitement évocatrice de personnages réels. Une grande actrice car il faut bien du talent pour que le dialogue entre elle et le metteur en scène ombrageux de Trintignant tienne la route, mais sur ce plan là je crois que nous avons bien vu le même film, puisque vous admettez que c'est un «grand acteur». Je veux bien admettre avec vous que certains seconds rôles soient un peu caricaturaux (du fait des dialogues peut être), mais quant au charme poupin de Juliette Binoche je craque pour, et tant pis si certaines nudités sont gratuites, j'ai la faiblesse d'être séduit par la beauté ingénue d'une actrice qui a signé là une performance magistrale. Je sais qu'il est de bon ton, en ce moment de dire que les films qu'on faisait il y a vingt ans sont aujourd'hui ridicules. A mon humble avis, c'est moins vrai qu'on le dit : la preuve ce Rendez-vous.


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De Freddie D., le 25 février 2006 à 21:00
Note du film : 2/6

Vous avez bien raison de défendre vos films préférés. Ce genre de film touche ou ne touche pas, c'est certain. Personnellement, j'ai toujours aimé L'important c'est d'aimer, que d'aucuns trouvent grotesque et démodé aujourd'hui. C'est vraiment question de sensibilité et de goût, même si je persiste à penser que Schneider, Dutronc, Kinski, Dauphin, c'est mieux que Wilson, Binoche, Stanczak. Mais bon, on a encore Trintignant comme point de ralliement !


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De RdT, le 25 février 2006 à 23:11
Note du film : 5/6

«Rendez-vous utile, allez nous chercher un café!» dit une directrice d'agence immoblière (Dominique Lavanant) à son employé falot (Jacques Nolot). L'employé ouvre la porte, sort et se heurte à Nina (Juliette Binoche). C'est le premier Rendez-vous par lequel Nina se retrouve bousculée.

Bousculée, et malmenée, Nina jeune actrice Toulousaine débarquée à Paris, l'est tout le long de ce magnifique film d'André Téchiné. Avec ce Rendez-vous, il avait obtenu le prix de la meilleure réalisation au festival de Cannes. Un drame émouvant qui marque la révélation de deux formidables jeunes acteurs Juliette Binoche et Lambert Wilson dans des rôles transcendants demandant un engagement total. En revoyant ce film cette semaine sur Arte j'ai aussi été particulièrement ému par le beau rôle de Scrutzler interprété par Jean-Louis Trintignant, un rôle dont le tragique apparait encore plus poignant aujourd'hui du fait des hasards de la vie. On assiste aussi de ce film à une confrontation d'anthologie entre Anne Wiazemsky dans un beau rôle de composition de directrice de théâtre, et Jean-Louis Trintignant le metteur en scène ombrageux.

Les thèmes de l'amour, de la mort, de l'engagement de l'acteur sont ici traités avec passion et talent. A l'époque ce thème était d'autant plus sensible qu'on était dans les débuts de l'épidémie de SIDA. Olivier Assayas et André Téchiné ont su admirablement traduire le tragique glacé qui s'emparait soudain du sentiment amoureux dans le Paris de cette période.

Une magnifique oeuvre, emblématique des années quatre vingt, qu'il faut avoir dans sa vidéothèque et ça tombe bien car il sort dans quinze jours en DVD. Une publication que j'approuve par mon suffrage symbolique.


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De RdT, le 25 février 2006 à 23:40
Note du film : 5/6

Le must pour moi c'est Jitka Cerhová, et Ivana Karbanová dans Les Petites Marguerites de Vera Chytilovà. Un

chef d'oeuvre pour lequel je milite ardemment, il est bizarrement boudé des éditeurs de DVD en zone 2.

Par ailleurs j'attends désespérement l'auteur de cinéma qui égalera cet autre sommet d'art visuel qu'est Au hasard BalthazarAnne Wiazemsky est merveilleuse (et le vocabulaire est pafois trop pauvre pour exprimer ce qu'on voit) de grâce et de naturel.

Oui, Schneider, Dutronc, Kinski, je les aime aussi (pas uniquement dans Zulawski mais j'apprécie aussi beaucoup cette Kinski là. Ça ne m'empêche pas de maintenir que Wilson, Binoche, Wiazemsky et Trintignant doivent être fortement applaudis d'avoir tourné dans Rendez-vous.


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De dumbledore, le 17 juin 2006 à 00:28
Note du film : 3/6

Sur le papier, voilà que des bonnes choses. André Téchiné à la mise en scène, Olivier Assayas au scénario et Juliette Binoche comme comédienne. Que du beau monde. Seulement le résultat est décevant. La fraîcheur qui avait pu plaire à l'époque de sa sortie a laissé place à un côté terriblement artificiel et fondamentalement… bourgeois.

L'histoire est celle d'une jeune femme libre comme le vent, légère comme sa robe et qui a comme défaut d'aimer trop. Elle aime aimer, et a bien du mal à dire non à un sourire qui la touche. Bref, elle est naïve, et un peu… stupide. Elle se fait ainsi virer par son petit ami du moment et se retrouve avec Paulo qui partage son appartement avec Quentin un insomniaque ténébreux, narcissique et suicidaire.

C'est le début d'une histoire d'amour folle et extrême entre cette fille trop gentille et ce type trop excessif, une histoire d'amour qui ne sera qu'une étape pour que la jeune femme puisse devenir l'actrice qu'elle rêve d'être, à travers d'autres rencontres qui seront autant d'étapes à son évolution.

Décevant avons-nous dit car tout sonne faux ici. Juliette Binoche d'abord qui n'arrive pas à donner corps à ce personnage complexe tant il est simple

L'écriture d'Assayas ensuite qui est déjà ce qu'il a toujours pu être  : ampoulé et artificiel. Les scènes qu'il écrit sont poussives et incrédibles, comme ses personnages excessifs.

La mise en scène est le seul élément vraiment élégant de l'équation. Elégance qui passe par certains mouvements de caméra, surtout quand il n'y a qu'une seule personne dans le cadre. Dès qu'on est sur des scènes à deux (surtout avec Binoche) le cadre par contre est souvent bancal. Le film tourné en scope aurait été mieux cadré sans doute en 1:85 tant le cadreur n'arrive pas à gérer ce format : visage coupé, grosse présence d'"air" dans le cadre, etc. (voir les photos ci-jointes)


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De RdT, le 17 juin 2006 à 10:58
Note du film : 5/6

"L'écriture d'Assayas ensuite qui est déjà ce qu'il a toujours pu être : ampoulé et artificiel. Les scènes qu'il écrit sont poussives et incrédibles, comme ses personnages excessifs." dites vous. Cher Dumbledore, je me réjouis de cette sortie de Rendez-vous que j'appelais de mes souhaits. Je tenais à réagir à votre critique car je ne suis guère d'accord avec vos termes. Je trouve les dialogues de ce films plutôt réussis, et pour avoir revu ce film il y a peu, je ne le trouve aucunement "ampoulé" "artificiel" "poussif" ou "incrédible". Je le trouve réussi, frais, imprégné du talent de la très jeune Juliette Binoche. J'ai déjà écris ici, que j'y ai aussi beaucoup apprécié la présence de Jean-Louis Trintignant, et d'Anne Wiazemsky Une oeuvre pleine de passions que je vous conseille. Elle mérite qu'on se penche dessus.


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De dumbledore, le 17 juin 2006 à 19:43
Note du film : 3/6

Vous souvenez-vous de ce passage du début du film durant lequel Binoche rentre dans l'appartement que partage les deux héros masculins. Elle est épuisé, se couche sur un sofa. On lui demande si elle veut un café. Elle répond que non, qu'elle va dormir tout de suite. On lui amène un café sur la table basse et on lui "Je t'en sers un quand même. Tu le prendras quand tu te réveilleras".

Sympa, le café froid !

Et c'est un exemple de non sens qui sont à la fois du dialogue inintéressant car il n'apporte rien à la progression de l'histoire. Et puis totalement incrédible.


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De RdT, le 13 juillet 2006 à 00:29
Note du film : 5/6

«Sympa, le café froid !» A mon humble avis ce n'est pas du tout par hasard cette histoire de café froid. C'est très certainement à comprendre comme un rappel du Rendez-vous manqué de la première scène quand Jacques Nolot renverse son plateau sur Juliette Binoche lorsqu'elle pénètre dans l'agence immoblilière. Un très beau rôle pour Binoche, celui qui l'a révélé au grand public.

C'est dans des détails comme ceux là que se révèle le talent d'un scénariste comme Assayas. Et puis, il y a une apparition d'Anne Wiazemsky, alors ça ne peut pas être un film raté.


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De vincentp, le 7 mai 2012 à 23:19
Note du film : 3/6

Une note qui reflète une moyenne entre ses différentes composantes. La mise en scène de Techiné (5,5/6) est effectivement irréprochable (déplacements des personnages au sein du cadre, déplacements de la caméra autour de ces personnages). Je n'ai pas décelé les problèmes de cadrage évoqués par Dumbledore. Mais je partage l'avis bien étayé de notre collègue concernant le scénario (0,5/6), que je qualifierais d'épouvantablement mauvais. Ampoulé et soporifique, il baigne dans le involontairement ridicule (par ses dialogues, ses rebondissements, ses comportements d'acteur semblant sortir d'une école de théâtre des beaux quartiers)… Mais peut-être que ce scénario est considéré comme mirifique dans le petit monde consanguin du cinéma parisien…

Rendez-vous (1985) est globalement aujourd'hui daté, et ses lourds défauts malheureusement très apparents, sauf peut-être pour Paris intra-muros.

On conseillera toutefois au final au spectateur potentiel de se forger son avis sur ce film par lui-même…


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