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Forum : La Gloire de mon père

Sujet : Lumière d'été


De Impétueux, le 21 mai 2006 à 10:27
Note du film : 6/6

Le pagnolien fervent que je suis avait toute raison de se méfier d'une adaptation du grand homme, qui avait su, durant son existence industrieuse parfaitement s'adapter lui-même (il y a chez Pagnol un côté "homme d'affaire qui transforme tout en or" qui est très amusant !) ; d'ailleurs le massacre de Claude Berri, mieux inspiré par d'autres auteurs et d'autres cultures, de jean de Florette confirme la difficulté de saisir l'esprit de Provence et d'un auteur d'apparence si aimable et facile, mais qui, donc, comme tous les écrivains du bonheur, n'est pas si simple à suivre…

Rien ne paraissait prédisposer Yves Robert à capter la lumineuse légèreté des "Souvenirs d'enfance", qui constituent peut-être le meilleur de l'oeuvre écrit de Pagnol, ce qui est destiné à demeurer le plus durablement…

Admettons qu'il y a des grâces d'état, et que toucher à certaines oeuvres dans quoi ont appris à lire et à se retrouver des générations d'enfants et d'adolescents devait forcer au miracle, sauf à entraîner des déceptions insurmontables.

Et le miracle est venu : La gloire de mon père et son immédiate suite, Le château de ma mère sont des bijoux rares où, dans le sillage du jeune Marcel, de Lili et des bartavelles, toute l'immense magie de l'enfance éblouit le regard…

Qui peut, relisant Pagnol, ne pas imaginer Philippe Caubère et Nathalie Roussel en Joseph et Augustine ou Didier Pain en Oncle Jules ? Qui peut ne pas rêver à la Bastide Blanche, à la touffeur de l'été et aux vacances du temps passé ?

Et qui peut retenir sa larme quand, à la fin du Château de ma mère, le jeune Marcel suit le corbillard de sa mère trop tôt morte alors que la voix off de Jean-Pierre Darras souffle Telle est la vie des hommes : quelques joies vite effacées par d'inoubliables chagrins…


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De Gaulhenrix, le 6 février 2007 à 11:19

Avec un bémol, toutefois, Impétueux : l'accent provençal contrefait, artificiel, de Philippe Caubère. Ce qui finit par être dérangeant.


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De Impétueux, le 6 février 2007 à 12:09
Note du film : 6/6

Je ne suis pas tout à fait de votre avis, Gaulhenrix !

D'abord parce que Philippe Caubère est né à Marseille, et que son patronyme est assez provençal ; en sus, parce que cet accent, qui vous paraît un peu forcé me semble assez bien être celui d'un instituteur de la IIIème République qui, doté de cet accent, n'est pas, ou n'est plus pour autant de la même classe sociale que les César, Panisse ou Escartefigue (ou Mond des parpaillons, pour demeurer dans le même film) : c'est un accent allégé, si je puis dire : on peut penser que Joseph Pagnol, s'il a fait l'Ecole Normale en Provence, a tout de même visité Paris, est allé au théâtre, lors de tournées de troupes de comédiens de la Capitale, a fréquenté certains camarades plus septentrionaux…

Et cet accent-là me semble tout aussi authentique que celui de l'instituteur Raymond Pellegrin – Niçois – dans Manon des sources et l'est bien davantage que celui de Pierre Fresnay – Pierre Laudenbach, Alsacien – pourtant éternel Marius


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De Gaulhenrix, le 6 février 2007 à 18:21

Votre remarque, comme on dit désormais, m'interpelle : j'avais en effet le souvenir d'un accent bien peu naturel, forcé, en quelque sorte, semblable à celui des langued'oïliens lorsqu'ils contrefont l'accent provençal. Or, vous évoquez un accent allégé ! Il ne me reste plus qu'à revoir – à réentendre, veux-je dire – le film. A suivre…

Quant à Raymond Pellegrin, et surtout, Pierre Fresnay, je reconnais bien volontiers qu'ils détonnent.


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De benja, le 8 février 2007 à 11:44
Note du film : 6/6

D'accord avec Impétueux, l'accent de caubère dans la gloire de mon père et le château de ma mère n'est pas plus gênant que celui de Fresnay dans Marius, cela indiffère.

Je me demande -vous confirmerez éventuellement- si ce qui vous a gêné, "Gaulhenrix", ce n'est pas le jeu théatral de caubère, qui moi m'a gêné, à de très courts instants du chateau de ma mère.
A bien y réfléchir :
1) Il est tout à fait dans la lignée des comédiens de Pagnol.
2) cette mise en scène un peu théatrale du bonheur – on les voit beaucoup rire – prend tout son sens à la fin du film et sert le propos de l'auteur. C'est une façon d'idéaliser l'enfance et de mettre en scène la nostalgie de l'enfance, celle d'un pagnol déjà vieux lorqu'il prend la plume et raconte.

Non décidément, je suis aussi admiratif du jeu des acteurs que de la réalisation et la mise en scène d'Yves Robert.
Le film fourmille de "trouvailles" : l'évocation du muet, lorsqu'au parc Borelli, oncle Jules et tante Rose se plaisent et qu'on entend soudain un accompagnement de piano tout droit sorti d'un charlot… Le frère Paul qui disparaît subitement de l'écran…Le convoi mortuaire vu à hauteur d'enfant…

Ce diptyque est un petit miracle reproductible à loisir.


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De Gaulhenrix, le 15 mars 2007 à 15:57

J'ai donc revu le film et, benja, vous avez raison : il y a bien une certaine théâtralité, mais ainsi que vous le soulignez, ce n'est pas gênant et conforme au projet du réalisateur. Pour ce qui est de l'authenticité de l'accent, il n'y a rien à redire : c'est acceptable, même si pour la voix du récitant (Jean-Pierre Darras), j'éprouve quelque réticence : il est vrai que j'entends encore la voix ensoleillée de Marcel Pagnol lisant son texte à la radio au cours d'une série d'émissions qui, je crois, vient d'être (ré ?)éditée.


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