Très contesté lors de sa sortie, comme tous les films de l'auteur, c'est pourtant le film de Fellini que je préfère avec Huit et Demi. On retrouve d'ailleurs des idées qui auraient dû figurer dans le montage final de Huit et Demi comme la scène du train où figurent tous les personnages du film rencontrés par notre héros, comme un dernier lever de rideau de théâtre.

La cité des femmes a sans doute plus d'unité que les autres films de Fellini puisqu'il s'agit ici d'un rêve, disons qu'on le sait à la fin. Tout commence doucement, calmement, tranquillement mais étrangement et puis ça monte en crescendo pour finir en apothéose dans un délire baroque et visuel cher au maître. On y retrouve le formidable Marcello Mastroianni (alias Snaporaz), sympathique, naturel, grand séducteur quoique réservé et un peu timide, face à une horde et une sorte de complot de femmes en furie.

Le film le plus abouti de Fellini et le plus mystérieux.

Fellini montre la femme dans tous les rôles qu'elle peut avoir au fil de la vie : jeune peste, collègue de travail mal embouchée, maîtresse, objet de désir, mère, vecteur de civilisation … Les dialogues de mon dvd étant en vo avec un sous-titrage en allemand, je n'ai pas tout compris de ces dialogues, mais apprécié d'autant plus la maitrise visuelle du sujet. Il y a de grands moments (vers la fin, ex : autour de la mosaïque-), mais l'ensemble est peut-être un peu inégal, accuse quelques longueurs (au milieu), une certaine répétitivité, et ne possède peut-être pas la puissance onirique de Fellini Roma. A chacun son opinion, comme toujours pour les films de cet auteur.