Magic est un drôle de film, surtout venant de la part de Attenborough plus coutumier des "epics". Ce film qui avait laissé de grands souvenirs à ceux qui l'avaient découvert à sa sortie, est confiné à quelques intérieurs, un décor de village de vacances, et se résume grosso-modo à un one-man-show de Hopkins. Ventriloque timide et complexé, possédé par son double maléfique, symbolisé par son pantin Fats, Hopkins s'amuse d'un grand numéro schizophrène qui atteint un summum lors de la scène où Burgess Meredith lui demande de rester 5 minutes sans faire parler la marionnette. La décomposition progressive de l'acteur confine alors au génie. A ses côtés, Ann-Margret est émouvante en ex-reine de beauté qui s'étiole dans un trou perdu, et Ed Lauter est impeccable en mari odieux et médiocre. Magic tient sur un sujet passionnant (déjà exploité par Ray Bradbury dans sa nouvelle "And so died Riabouchinska", adaptée dans la série "Alfred Hitchock presents"), mais Attenborough se repose trop sur le charisme de son comédien principal et néglige de créer une ambiance, ou même un suspense vraiment travaillé. Cela reste un film marquant dans l'évolution du futur Hannibal Lecter.