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Forum : Juste avant la nuit

Sujet : Un Chabrol moins célèbre mais tout aussi efficace.


De David-H, le 6 mai 2006 à 22:38
Note du film : 5/6

Moins célèbre que les autres films de Claude Chabrol de la même époque ('Le Boucher', 'Que la bête meure' ou 'La Femme infidèle'), 'Juste avant la nuit' relève pourtant du même acabit. Moins grand public peut-être, par sa relative lenteur, mais tout aussi poignant. Ayant tué sa maîtresse dans un jeu de sadomasochisme – Mai 68 vient de passer, le thème est à la mode -, un homme, Michel Bouquet, doit continuer à vivre avec ce meurtre en tête. Fêter, comme si rien ne s'était passé, Noël avec son épouse (Stéphane Audran) et ses enfants. Et revoir son meilleur ami (François Périer), un homme bon, qui n'est autre que l'époux de la victime. Sans pouvoir confier à quiconque son mal-être. Vivre d'un mensonge n'est pas toujours chose aisée, et n'est pas une chose réalisable pour n'importe quel quidam. Voilà encore une remarquable démonstration de Claude Chabrol, dans un drame évolutif, troublant et inquiétant. La vision de notre assassin semble tellement bien retranscrite, que la compassion nous guette tout au long du film. Un film qui sied évidemment à Stéphane Audran, l'épouse du réalisateur à ce moment-là, et où François Perier excelle encore. Du grand art. Quant à Dominique Zardi et Henri Attal, acolytes de Fantômas quelques années plus tôt, c'est toujours plaisant de les voir parler, chose tellement rare dans leur filmographie comportant des centaines (!) de films. Le premier la poursuit d'ailleurs toujours, le second nous a hélas quitté il y a trois ans…


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De Arca1943, le 13 novembre 2009 à 01:57

Je conserve de ce film un souvenir désormais fort lointain. J'ai vu ça à la télévision de Radio-Canada il y a des lunes, vraisemblablement à la fin des années 70 ou au début des années 80. Mais ce souvenir lointain, brumeux, est aussi un souvenir extraordinaire. Dans ma tête, c'est le meilleur Chabrol que j'ai vu, un film où son style et ses thèmes coutumiers avaient atteint une sorte d'épure idéale. Je me rappelle aussi avoir été soufflé par Michel Bouquet, que je n'avais pas tellement vu avant ce film.

En tout cas, en voilà un que je dois absolument revoir – tout en craignant, bien sûr, d'abîmer mon souvenir mirobolant.


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De PM Jarriq, le 13 novembre 2009 à 10:49

Je m'avance un peu, ami Arca, mais je crois que ni Juste avant la nuit, ni La femme infidèle ne risquent de vous décevoir. Je dirais qu'ils ont même mieux vieilli (peut-être parce qu'ils sont plus épurés ?) que Le boucher ou Que la bête meure, généralement considérés comme les plus grands Chabrol.


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De Arca1943, le 13 novembre 2009 à 18:12

Ah ! Je me disais, aussi…

Mais quel est ce nouveau scandale ? Car outre une édition "programme double" avec Les Biches qui remonte à 2001, Juste avant la nuit, Chabrol grand cru, n'est pas disponible sur DVD ! Ça alors !

De mon index vengeur, j'enfonce le bouton "vote" !


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De PM Jarriq, le 13 novembre 2009 à 18:31

Il est – me semble-t-il – sorti en zone 2, dans un coffret contenant plusieurs Chabrol, dont La ligne de démarcation, si mes souvenirs sont bons.


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De vincentp, le 24 novembre 2010 à 23:50
Note du film : 4/6

Stephane Audran, Michel Bouquet, Claude Chabrol… Cela pourrait être un bon film (cela l'est peut-être), mais je trouve très subjectivement le résultat plutôt modeste. Des personnages secondaires falots, un scénario à la limite du vraisemblable, un rythme très (trop) lent, un acteur (François Périer) pas trop à son aise… Il faut s'accrocher par moments pour ne pas décrocher. Ou bien tout simplement ce type de drame psychologique très appuyé et typique de cette époque (début des années 70)est-il daté.

Reste un aperçu étonnant de la France de l'époque : ses voyageurs transportés dans des wagons à bestiaux (ou presque) que l'on croirait datés de la seconde guerre mondiale, ses chaises tulipes, ses rouflaquettes et ses pyjamas invraisemblables. On sent battre le pouls de la France de cette époque et c'est à mon avis l'aspect le plus intéressant de Juste avant la nuit. Mais que cette époque semble désormais lointaine… Nos parents semblent avoir vécu comme des martiens.


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De Pianiste, le 14 août 2014 à 13:02

Juste avant la nuit est encore un excellent film de Claude Chabrol. On y retrouve une fois de plus le couple formé par Michel Bouquet et Stéphane Audran. Cette fois, c'est le mari qui est infidèle. Il trompe sa femme avec l'épouse de son meilleur ami et après l'avoir assassinée, la vie lui deviendra impossible. Tout le film repose sur cette atmosphère très prenante.

Un très bon suspense qui laisse monter l'angoisse jusqu'à la fin….


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De Frydman Charles, le 14 octobre 2016 à 17:21

On retrouve dans ce film des artistes chers à Claude Chabrol : Stephane Audran, Dominique Zardi ..

Au générique , une Célia et une Clelia Matania . Clelia est un prénom italien assez courant , c’est celui de Clélia Conti dans "La chartreuse de Parme " (Stendhal) . Quelle est l'artiste Celia ? Elle a joué aussi dans le film " l'amour fou " (1969) .


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De Nadine Mouk, le 14 octobre 2016 à 18:08

Après de nombreuses recherches très poussées mais hélas infructueuses, je suis en mesure de vous affirmer que cette "Célia" a été un ovni dans l'histoire du cinéma et que les deux films que vous citez sont les seuls où elle apparait . A noter que "Clélia" est le prénom de la fille de Lino Ventura.


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De Frydman Charles, le 16 octobre 2016 à 06:19

Celia , (Jacqueline dans le film), est une jeune métis, la bonne des Masson apparemment . Hélène la considère très amicalement, à 13 mn Jacqueline lit un livre de cuisine pour conseiller Hélène et sa fille Joséphine dans la préparation d'une crème dessert au chocolat et au lait. Hélène : qu'Est-ce qu'il dit ce livre ? Jacqueline: ne vous précipitez pas…A 36 mn 50 s Jacqueline, donc Celia, doit servir du champagne à la mère de Charles , donc Clélia ! Hélène à Jacqueline : vous en voulez ? Jacqueline : non ça me fait éternuer ! Hélène prend la bouteille et sert elle même le Champagne ! A noter que Clélia la mère de Charles à les cheveux blancs, elle les cache sous un chapeau noir à 36 mn et les laisse voir la tête découverte à 1 h 16 mn. (Un quartier de Garges-les-Gonesse est appelé la "dame blanche" parce que la maire avait les cheveux blanc, Clélia pourrait être aussi surnommée la "dame blanche" !)

Célia joua le rôle d'Andromaque dans l'amour fou (1969)…Il est curieux que ce rôle ait été confié à une Métis, je ne crois pas qu'Andromaque était Métis dans la pièce de Racine ! Ni dans la mythologie grecque !

A 22 mn , Charles prend du laudanum pour pouvoir dormir. Ce médicament à base d'opium n'est plus commercialisé aujourd'hui . Il m'apparaît comme un clin d'œil à la Chartreuse de Parme . Clélia dans le roman culpabilisera d'avoir laissé administrer du laudanum à son père, qui a failli en mourir, pour faciliter l'évasion de Fabrice. Charles dans le film culpabilisera pour son crime comme Raskolnikov dans le roman "crimes et châtiments" de Dostoïevski . Beaucoup de critiques ont souligné ce côté dostoïevskien du film ! Quant à Clélia dans le film, elle ne se doute pas du crime de son fils et n'est donc en rien responsable ou complice de Charles .


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