Avec une bande-annonce aussi alléchante et drolatique, il semblait difficile, vraiment, de passer à côté de ce 'Jean-Philippe'. Puis, pour Fabrice Luchini, à 54 ans, il était temps que le cinéma comprenne qu'il devait davantage s'intéresser à lui. Et pour Johnny, à 62 ans, l'occasion était belle pour un hommage d'une telle envergure.

Dans la lignée de Claude François et de 'Podium' bien sûr. Qui, par la même occasion, va doper pour quelques semaines les ventes de tous ses albums. Quant à ceux qui pensent que Luchini surjoue, ils se trompent lamentablement et devaient probablement être de ceux qui critiquaient les Marx Borthers, Monty Python ou Louis de Funès de leur plus belle époque. Ou alors, ils ne saisissent pas le cinéma et peuvent retourner au zapping télévisuel. Luchini fait le film à lui tout seul, comme il jouerait Nietzsche au théâtre. Le face-à-face improbable, amical et ô combien humain qu'il interprète face au monstre sacré de la chanson française, débouche sur une très belle histoire, partiellement teintée de fantastique. D'accord, ce n'est pas la plus belle du cinéma mais elle parvient à nous toucher tout en nous faisant beaucoup rire, ce dont peu de films actuels peuvent se targuer.

Il n'y a donc plus qu'une seule chose à espérer : à bientôt, Fabrice.

L'anecdote est amusante, séduisante, même si on en voit vite, en l'espèce, les limites (alors que le thème des mondes parallèles est un des plus féconds de la science-fiction, par exemple chez Philip Jose Farmer).

Fabrice Luchini est, comme à l'habitude, époustouflant de talent et, à mes yeux, Johnny Hallyday confirme après l'excellent Homme du train du non moins excellent Patrice Leconte qu'il peut être bon si on le confine dans le registre taciturne où il excelle…

Et puis d'un point de vue documentaire, quasi ethnographique (du moins pour moi !) il y a, à la fin, un concert (réel, sans doute ?) au Stade de France ; je m'émerveille que des gens payent très cher (vraisemblablement) des places assises où ils ont très loin de la scène et ne doivent rien voir, sur les hauts gradins, de ce qui se passe, ou des places où ils sont proches de la scène mais où ils restent debout…

Les moeurs des Papous ne me sont pas plus étrangères…

Enfin, tout cela est bien bon enfant !

J'avais assez envie de voir ce film, la bande-annonce était alléchante, et j'avais plutôt apprécié Podium. Mais la promo ultra-intensive du tandem Hallyday-Luchini (au fait, il y avait un réalisateur, sur ce film ?) m'a découragé : j'avais l'impression d'avoir déjà vu (et revu) Jean-Philippe. Je trouve ce manque de stratégie assez navrant. Au lieu de cibler, de se faire rare, de susciter l'envie, ces émissions télé complaisantes, obséquieuses, où tout le monde se congratule, s'émeut du génie de l'autre, raconte et re-raconte le scénario, finit par produire l'effet inverse. Je sais que je ne suis pas seul à réagir de cette façon. Résultat : je vais attendre la sortie DVD, le temps que s'estompe cet écoeurement médiatique, et ne reste plus que ce qui compte réellement : le film.

J'avoue que lorsque j'ai vu l'affiche du film fleurir sur les colonnes morris, ma première réaction a été: "Mais qu'est-ce que c'est que c'te daube??!!!". Mais ayant entendu d'une oreille distraite quelques mots de Fabrice Luchini à propos de ce film, moi qui ne suis fan de personne (et surtout pas de Johnny), j'ai laissé ma curiosité ainsi éveillée m'entraîner dans les salles obscures à la rencontre de cet opus.

Plus qu'agréablement surpris, je suis ressorti littéralement conquis de la séance, me retenant même d'y retourner le lendemain.

Je n'irais certes pas jusqu'à parler de chef-d'oeuvre, mais la richesse des niveau de lecture, la qualité de jeu des acteurs, l'invraisemblance du postulat de départ dans lequel on plonge la tête la première sans douter un seul instant de sa possibilité en font un film qui a certainement un autre avenir que Podium.

On assiste à un vrai duo de beaufs et le pire, c'est qu'on s'aperçoit qu'on est tous un peu comme eux et qu'on aime ça!

Vive l'autodérision!!!

Oui, c'est un joli film, plaisant et souvent drôle. Si on doit le comparer à Podium (même équipe, même univers, et présence clin d'oeil de Poelvoorde), le scénario est moins peaufiné, et l'absence totale d'urgence rend certaines séquences longuettes et ennuyeuses. Néanmoins, c'est une joie de voir un film français un peu travaillé, destiné au grand public sans le mépriser, et jouant avec humour du seul vrai "mythe" qu'on ait chez nous, qu'on le veuille ou non. Le film est porté par Luchini, drôle et sobre (à sa façon !) et Johnny est idéalement utilisé, avec sa silhouette décharnée, son visage ravagé, presque émouvant. Le traitement de la fin est original, plutôt inattendu, et joue à fond du principe des univers parallèles cher à la SF. Le concept est fort, il s'essouffle un peu vite, mais Jean-Philippe demeure un film sympathique et bien conçu.

Ce qu'il y'a de drole c'est que des types aussi Fan que Luchini dans ce film , ca existe vraiment dans les concerts de Halliday on en voit certains qui s'habillent , se coiffent comme lui essayent de parler toute la journée avec une voix ressemblante et qui ne pensent qu'a lui . C'est sans doute l'homme le plus idolâtré en France et le film rend un bel hommage a tout ces fans qui consacrent leur vies à Johnny .

Dommage que les personnages secondaires soit si caricaturaux.

Partant d'un vieux principe scénaristique "Et si en se réveillant la vie d'un homme avait changé en tout ou partie ?" de la quatrième dimension, il nous est proposé une revisite de la gloire et de la reconnaissance car outre Johnny lui-même il est en fait intelligemment (et on ne se rendra compte qu'à la fin) question de la vie de Luchini lui-même. Les acteurs sont excellents car une fois le principe de base accepté (là ça flotte quand même un peu jusqu'à l'arrivée de Jean-Philippe) on prend quand même son pied entre les allusions, les clins d'œil et les participations.

Un excellent moment de détente donc même si l'on n'est pas fan du personnage Johnny .