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Forum : Lost Highway

Sujet : Lost, totally lost


De Ottawakan, le 26 juillet 2003 à 00:21

Je viens de voir le film 'Lost Highway', et je n'ai pas compris grand chose.

C'est frustrant de suivre un film, et de ne pas en comprendre le sens.

Peut-être étais-je fatigué et certains détails m'ont échappé, mais ma première impression est que le film est en vrac (dans tous les sens possibles du terme) et qu'il n'y a pas assez d'indications pour recoller les morceaux.

Si quelqu'un a compris ce film, s'il vous plait, écrivez-moi (ottawakan@voila.fr) car il faut que je comprenne, qu'on m'explique ! …


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De Jarriq, le 26 juillet 2003 à 09:25

En réalité, c'est tout simple… Naomi Watts n'a pas supporté la rupture avec son amie et a fantasmé toute leur rencontre, leurs rapports, etc. On entre dans le monde réel dans la dernière partie du film. Bien sûr, je simplifie, car avec Lynch ce n'est jamais aussi limpide. Mais en gros, c'est ça…


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De spontex, le 26 juillet 2003 à 11:01

Jarriq, tu confonds avec Mulholland Drive !


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De Jarriq, le 26 juillet 2003 à 12:35

Tu as parfaitement raison ! C'est le week-end, la fatigue… En fait, "Lost Highway", je n'y ai rien compris non plus. Mais alors, rien ! Ce qui ne m'a pas empêché d'aimer quand même.


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De dumbledore, le 26 juillet 2003 à 21:44
Note du film : 5/6

Je n'ai pas revu le film depuis longtemps, mais je me souviens que le film était (à mon avis) un film sur la jalousie comme Mulholland était un film sur le rêve hollywoodien. Le personnage principal, paranoïaque et jaloux imaginait sa femme avoir un amant, lui-même. Comme souvent chez Lynch, plusieurs personnages pouvaient être considéré comme plusieurs facettes d'un même personnage.

Dans un style plus aisé, L'Enfer montrait la même chose, à savoir que la jalousie est une autoroute vers la folie.

Il faut définitivement que je revoie ce film pour etayer cette vision.


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De Ottawakan, le 26 juillet 2003 à 22:41

Merci à tous pour vos commentaires, je suis un peu moins perdu, mais après avoir passé une bonne partie de la journée à chercher des explications, je me rends compte que vu que Lynch laisse beaucoup (peut-être trop) de portes ouvertes (voire des portails), on peut échafauder un nombre incalculable de théories concernant le déroulement du film.

Seuls quelques "détails" sont compréhensibles de tous, et mettent tout le monde d'accord (le "désarroi" du couple Madison, qui marque le début de tous les évènements …)

Beaucoup de théories tiennent la route (voire l'autoroute, puiqu'on parle de lost HIGHWAY), mais elles sont toutes très différentes, et donc ne m'apportent qu'une "possible" explication parmi tant d'autres, et donc une maigre satisfaction/consolation.

A moi donc de revoir le film et de construire "ma" propre théorie sur ce film bien étrange, qui aura suscité en moi (comme en beaucoup d'entre vous je pense) une grande curiosité et une grande perplexité.

Bonnes scéances cinema à tous.


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De lych666, le 20 décembre 2005 à 21:03
Note du film : 5/6

Avec David Lynch, il ne faut pas se frustrer de ne rien comprendre. C'est la force de son cinéma, il utilise des codes permettant de faire monter un suspense, des scènes étranges où l'on ressent certaines émotions. le spectateur cherche alors à donner du sens car il croit trouver des liens qui sont effectivement là mais qui n'aboutissent qu'à des fausses pistes. Il ne faut pas se casser la tête à tenter de tout rationnaliser (même si cela peut devenir un plaisir quand il s'agit d'en parler avec des amis pour soulever des interpretations riches et insoupçonnées), mais on croit tellement à cette rationalisation, la compréhension au bout de la langue, que cela est déroutant. David Lynch se sert des émotions inconscientes du spectateur, il sait ce qui va fonctionner et il y arrive à merveille car on ne peut s'empêcher d'interpreter et comme vous le dites de créer ses propres théories. Mais c'est inutile, les films de Lynch font semblant d'avoir un sens cohérent, il joue avec l'intuition du spectateur, il faut jouer le jeu sur l'instant présent.


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De vincentp, le 20 décembre 2005 à 23:26
Note du film : 4/6

Désolé, le sage et pudique chroniqueur vincentp s'est évaporé (un boyscout lui a tranché la tête) et transformé en Arca1943, le stakhanoviste de la production de comedia dellarte, le grand manitou qui travaille la nuit quand tout le monde dort (c'est normal : il lui faut un débit maximum) et qui effraie au petit matin tous les manutentionnaires des rayons dvd du monde entier, l'homme du Québec qui encombre en France le rayon des dvd 'production du monde' (*) avec ses films italiens, relégués quelque part entre les films indiens et russes.

(*) Authentique : vu cette après-midi dans un grand magasin parisien. Arca1943, un nouveau débarquement en Normandie est sans doute à prévoir.


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De rekec, le 28 février 2007 à 17:33

Je suis bien d'accord, ce film est très difficile question compréhension.


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De batm, le 22 avril 2007 à 14:41

Vous ne vous êtes jamais dit que ce n'était que le délire d'un homme qui n'avait que des fantasmes et pas de talent ? En quoi faire un film qui n'a AUCUN sens (ou des milliers, ce qui revient au même) fait d'un individu un bon cinéaste ? Pi, par exemple, présente la folie grandissante d'un homme mué que par les maths sans devenir inintélligible…


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De PM Jarriq, le 22 avril 2007 à 16:14

C'est difficile de se dire que Lynch n'a aucun talent, ami. Il suffit de regarder ses films pour voir qu'il en a à revendre. Je crois qu'il faut voir ses films comme de l'art abstrait, voilà tout.


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De t, le 16 janvier 2008 à 08:59

En fait le saxophoniste tue vraiment sa femme de jalousie et se voit condamné à la chaise électrique; lorsqu'il se fait foudroyer il revoit sa vie défiler à toute vitesse mais il ne peut pas reconstituer exactement sa vie, donc l'on voit qu'il s'invente un autre personnage, une autre vie… Lorsqu'il y a le gars bizarre qui lui dit qu'en Orient les gens ne savent jamais lorsqu'ils se font tuer pour la peine capital, cela veut dire qu'il s'est fait foudroyer lorsque il avait des migraines… Le truc inexplicable est le fait qu'il arrive à revenir en arrière dans l'histoire… cela incluerait une machine à remonter le temps.


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De Impétueux, le 18 juillet 2011 à 22:16
Note du film : 5/6

Les points de vue très intéressants développés ci-dessus (et la remarquable Critique de Dumbledore sur un autre fil), nous laissent de toute façon désemparés : qu'est ce qu'il y a dans les films de David Lynch, qu'est-ce qu'il y a dans Lost Highway pour nous décontenancer autant et nous fasciner autour d'histoires qui n'ont ni début, ni fin, ni cohérence, ni raison, et qui nous paraissent pourtant, malgré la part faite à l'irrationnel, si ancrées dans un des cercles de notre réalité ?

Je crois que tout Lynch est dans la structure du rêve ; cauchemar assez souvent, mais davantage encore cet état où le cerveau saturé construit, bâtit, édifie des sortes de fulgurances, de scènes où la cohérence immédiate est impeccable mais où les liaisons entre les scènes sont troubles, ambiguës, incertaines. En d'autres termes, chaque séquence a sa logique, chaque étage son équilibre mais l'immeuble bouge.

Il y a eu des dizaines de pages, des dizaines de gloses consacrées à Lost Highway, aux incertitudes du récit, aux bouleversements stupéfiants qui entraînent les personnages à l'intérieur de leurs propres angoisses  : tout est vrai, tout est exact ! On peut sans crainte d'être démenti, avoir tous les points de vue possibles sur cette errance cruelle : on ne m'ôtera pas de l'idée que c'est le cheminement hypnotique qui ouvre le film et le ponctue à plusieurs reprises, cette course éperdue sur une route noire, où défilent à toute allure, les lignes discontinues, fascinantes qui sont comme la marque du Destin et qui, mieux que toute autre image, marquent la perte des repères subie par les protagonistes.

Lignes de fuite, parallèles qui finissent par se croiser, comme le font les histoires enchevêtrées de Fred Madison/Pete Daymon (Bill Pullman/Balthazar Getty) et de Renée Madison/Alice Wakefield (Patricia Arquette), absolument remarquable angélique, venimeuse, vénéneuse, diabolique), tout cela sous le regard démiurgique de l'Homme-mystère (Robert Blake) qui ne s'affuble des oripeaux du Vampire traditionnel que pour mieux montrer qu'il s'imbibe de tous les sangs et de toutes les vies. Il joue à avoir besoin d'être invité, comme le code figé par Bram Stoker le prescrit, mais il n'en a pas vraiment besoin puisque c'est lui qui finalement fixe le rythme des découvertes et les rend de plus en plus terrifiantes.

Plongée à l'intérieur d'une schizophrénie jalouse, comme on l'a beaucoup écrit, ou broderie haletante sur une frise de réalités ? Va savoir ! Ce qui est importe, chez Lynch, ce n'est évidemment jamais le montage scrupuleux d'une histoire où l'on découvrirait, en fin de compte, une réalité à usage unique, mais une série d'expériences usantes, épuisantes, violentes qui laissent les nerfs à vif et l'insatisfaction à l'esprit.


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