Forum - Le Drame de Shanghaï - O.P. Gilbert dialogué par Jeanson avec Jouvet...
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Forum : Le Drame de Shanghaï

Sujet : O.P. Gilbert dialogué par Jeanson avec Jouvet...

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De RdT, le 17 mars 2006 à 15:41
Note du film : 6/6

Le drame de Shanghai est une adaptation du roman«Shanghai» de l'écrivain et journaliste belge Oscar-Paul Gilbert (1898-1973). Journaliste «globe-trotter» celui-ci utilisait la matière de ses reportages pour écrire des romans d'aventures dont un grand nombre furent adapté au cinéma («Mollenard», «La piste du sud», et ce Shanghaï.

Ce Drame de Shanghai (à ne pas confondre avec La dame de Shanghaï…) a été réalisé par par Pabst, le mythique réalisateur de «Die Büchse der Pandora»(Loulou) (d'après Wedekind) qui avait propulsé Louise Brook sur le devant de la scène. Ici, il donne leurs premiers rôles à deux fabuleux comédiens français Louis Jouvet et Raymond Rouleau. Le film bénéficie en outre du meilleurs des dialoguistes français : Henri Jeanson (qui plus est grand humaniste). Un tel film doit absolument être édité en DVD. Je vote et je note ce film tel qu'il doit l'être. Une oeuvre qui mérite la moblisation des cinéphiles amateurs de bel ouvrage.


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De Tamatoa, le 4 février 2014 à 02:40
Note du film : 5/6

Oui, bien évidemment, je rejoins entièrement l'emerveillement affiché de RdT ! Le Drame de Shanghai est un film majeur à bien des titres qui mérite largement un vote . Une atmosphère aussi lourde si bien allégée par le talent de ses acteurs mérite les bacs les plus réticents. J'ai adoré la fin du film en déplorant le peu de figurants pour la marche finale. Mais quelle mise en scène ! Et quelle clarté dans l'exposé de l'intrigue. Les forces de l'amour parviendront encore une fois à vaincre le mal mais à quel prix. Et ce prix à payer, Georg Wilhelm Pabst le décortique patiemment, intelligemment. Il fait aller et venir les protagonistes comme la valse lente de Carnet de bal, justement. La haine et l'amour, le dévouement et le sacrifice sont des sentiments qui vont bien à cette Chine réservée avant la grande révolte. Cette révolte que Pabst filmera un peu à la manière de Leni Riefenstahl quand elle réalisa Les dieux du stade. Avec différentes techniques de cadrage, de surprenants travellings, nous accompagnons les révoltés jusqu'au plan final.

Jouvet ? Mais que vous dire qui n'est pas été déjà dit avec passion ? Il ne fait dans ce film que de rares apparitions mais quand il apparait … La démarche, la diction, l'allure altière, sa façon d'exister, gladiateur sacrifié, Jouvet ! Et puis donc cette Christl Mardayn, de son vrai nom Anna Christina Maria Mardein, Autrichienne maitrisant parfaitement notre langue, qui emboite allégrement le pas à Marie Bell dans son jeu, son phrasé. L'inquiétant Valéry Inkijinoff très présent et encore loin de devenir le petit tas d'os nerveux et bondissant (Mr Goht) dans Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Très classe et bien en amont, il travaillera pour Fritz Lang, Raymond Bernard, Henry Hathaway ou Duvivier. Ce Drame de Shanghai décrit la conspiration et les méfaits de l'organisation du serpent noir, alarmante et redoutable, comme le regard de son représentant Valéry Inkijinoff. Le choix de cet acteur s'imposait face à la fragilité de Christl Mardayn, lasse de ces complots qui la dépassent et l'épuisent ..

Très esthétique, harmonieux, brillant, les qualificatifs ne manquent pas pour louer ce film ! Quelques plans inoubliables, une photo irréprochable. Le cinéma de Georg Wilhelm Pabst n'a connu que de très rares faux pas. De plus, il a ici le génie de s'octroyer les services d' Henri Jeanson qui nous offre un feu d'artifices épistolaires de toute beauté. Bien sûr, on peut regretter ça et là quelques mouches dans un lait immaculé. Décidemment, le costard-cravate ne sied pas à Dorville qui pourtant ne fait pas tâche dans le film de celui qui lui demanda par trois fois d'être de la fête. Dorville est surtout célèbre pour avoir incarné M'sieur Bouic, patron de l'hôtel des bons vivants, qui poussait la ritournelle avec Arletty et Michel Simon dans Circonstances atténuantes. Dorville fait partie de ces acteurs devenus vraiment célèbres en fin de vie.

Autre mouche et de taille celle là, le parfait plagiat d'une scène mythique de Carnet de bal quand Jouvet, pourtant irréprochable, se remémore avec Christl Mardayn ses amours anciennes. Jouvet / Marie Bell , Jouvet / Christl Mardayn, je défie quiconque de bonne foi de me dire que Pabst n'a pas été émerveillé, comme nous l'avons tous été, par Verlaine et ses serviteurs hautement zélés dans Carnet de bal. A une cicatrice près, la scène est identique. Je voulais citer Raymond Rouleau dans la rubrique des mouches mais je ne veux pas donné l'impression que ce film magnifiquement réalisé est envahit par une armée d' éphéméroptères. Mais il est toujours un peu blafârd notre Rouleau… Mais souvenons nous quand même qu'il fit partie de la troupe d'acteurs a avoir accepté de tourner dans le film de Pierre Fresnay, Le duel , tant controversé.

Tout comme, mais là pas de mouche, juste un immense regret, (Dvd absent) l' apparition fugace de Gabrielle Dorziat qui reprend la même stature, le même sourire larmoyant et revenu de tout qu'elle arborait, la même année, dans La fin du jour. Stupéfiant de ressemblance ! Souvenez vous : Il ne manque auprès d'elle que Michel Simon la rassurant :"- Ma bonne Chabert, sans vouloir faire rougir vos cheveux poivre et sel…-". Non seulement ce Drame de Shanghai est un immense film mais de plus, il évoque des oeuvres inoubliables

Oui, certainement, nous nous devons de voter pour une telle oeuvre. C'est de la lumière !


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