Un excellent film de Tony Scott, qui meriterait une edition DVD digne de ce nom, ne serai-ce que pour le travail apporté par Scott et ces acteurs Kevin Costner (excellent comme dans "A Perfect World"), le regrette Anthony Quinn et la belle Madeleine Stowe.

Un director's cut de Revenge annoncé ? Excellente nouvelle ! J'ai dit tout le bien que je pense de ce film injustement méprisé, et si les nouveaux montages de films anciens m'inquiètent généralement, je suis certain que celui-ci gagnera à être remonté, car les personnages secondaires (Milian, entre autres) étaient à peine esquissés, et cela abimait le film. Vivement, donc.

Et effectivement, cette fois le remontage est bénéfique. D'abord et avant tout : Scott a atténué les filtres rouges insupportables qui rendaient affreux tous ses extérieurs. Ils sont toujours là, mais à peine, et le film en prend une toute autre dimension. Ensuite, toute la partie séduction a été raccourcie et l'épisode violent remonté différemment. Des détails importants manquent, comme la violence implicite de Quinn (avec son chien mordant le blouson), mais l'ensemble est plus vif, plus cru aussi, dans les scènes sexuelles indispensables, pour une fois.

Le personnage de Cochran en paraît plus obsédé, moins maître de lui, donc moins veule aussi. Et quelques moments rajoutés sont plaisants (comme le "pay off" de l'exécution du violeur de Mireya à l'écurie). Revenge reste toujours un peu bancal, pas très bien équilibré ''(que vient faire cette rockeuse mûrissante jouée par Sally Kirkland dans ce film ???)'', il laisse encore sur une sensation d'inachevé, mais les intentions de Tony Scott sont plus claires, le style plus affirmé. On sent un net désir d'aller vers le Peckinpah de Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia ou le Schrader de "Rolling thunder" ce qui sont de bonnes références. Scott est un peu trop esthète pour parvenir à la sauvagerie "crade" de ces deux films, même si le passage à tabac dans la cabane est un des plus brutaux et pénibles jamais filmés. Avec son rôle maintenant étoffé, Anthony Quinn est magistral dans ce personnage complexe, monstrueux et touchant, qui le résume assez bien. Bref, un "director's cut" plus court que le montage connu depuis 17 ans, mais qui a gagné en force et en logique.