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Forum : Le Train sifflera trois fois

Sujet : Singulière Kelly


De Guillaume, le 1er janvier 2006 à 17:08

Je trouve le film vraiment très beau, mais il est dommage que la prestation de Gary Cooper soit si supérieure à celle de Grace Kelly (vision personnelle et subjective).


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De Wolf Larsen, le 1er janvier 2006 à 17:27

Grace Kelly n'a jamais été une bonne actrice (voir comment elle se fait bouffer toute crue par Ava Gardner, dans Mogambo), et effectivement, elle est appliquée et ennuyeuse dans High noon. Mais c'est très bien pour ce personnage de petite quaker coincée et moralisatrice. Comme Hitchcock plus tard, Zinnemann s'est intelligemment servi des faiblesses de sa comédienne.


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De vincentp, le 1er janvier 2006 à 18:02
Note du film : 6/6

Oui et non.

Grace Kelly n'a probablement pas été une très grande actrice, au sens ou on l'entend traditionnellement : capable d'endosser des rôles dramatiques de grande envergure comme le firent avant elle Ingrid Bergman, Anne Baxter, Jeanne Crain, Linda Darnell, Jennifer Jones etc.. Mais elle avait quelque chose de particulier : une présence, un regard, globalement un mélange étonnant et ambigu de retenue et d'audace, de grande pudeur et d'agressivité sexuelle. Un personnage pivot, catalyseur de pulsions refoulées, autour duquel tourne une intrigue. Dans fenêtre sur cour, le crime était presque parfait, ceci est parfaitement évident. L'utilisation qu'en fait Hitchkock dans fenêtre sur cour est impressionnant. Il faut rappeler que Grace Kelly avait la réputation de briseuse de ménages. Lors du tournage de le crime était presque parfait, elle eut une liaison avec Ray Milland. Tout sauf une pauvre quaker, comme vous le dîtes. Un personnage fort, étrange, ambigu, qui laissera une empreinte indélébile au sein du septième art.

 

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De Impétueux, le 12 septembre 2010 à 23:08
Note du film : 2/6

On se demande pourquoi Le train sifflera trois fois bénéficie d'une telle aura, alors que c'est un film du douzième rang, construit sur un scénario infantile, des acteurs marmoréens et ennuyeux comme la pluie, une musique exaspérante (de Dimitri Tiomkin) qui fut, hélas, un succès considérable, qui ne présente même pas ce qui est le principal intérêt des westerns, des décors pittoresques et spectaculaires…

L'anecdote de la bourgade menacée par une camarilla de voyous et de tueurs, et défendue par des types courageux, on l'a déjà vue dix fois, et on la reverra ad libitum, jusque et y compris dans le trop long Rio Bravo, qui a, au moins, l'avantage de personnages faits de chair et de sang, bien loin des caricatures de ce Train qui n'en finit pas d'arriver et qui, bien qu'il ne dure pas même une heure et demie paraît absolument interminable, simplement peuplé par les déambulations de Gary Cooper dans des décors de bande dessinée et ses rencontres avec des archétypes sans épaisseur.

Quel mérite peut-on trouver au film de Zinnemann, sinon d'avoir, au moins, donné sans doute l'idée à Sergio Leone de la grandiose scène inaugurale de Il était une fois dans l'Ouest, qui est d'une autre substance, d'une autre complexité, d'une autre épaisseur ? Trois types attendent un voyageur dans une gare perdue, sur fond de château d'eau et de désert absolu ; mais là où Leone capte, avec des riens inoubliables (le grincement de l'éolienne, par exemple) des tranches impeccables de pesanteur, d'ennui, et d'anxiété, Zinnemann tire à la ligne pour de tous petits effets ; qui a peur, lorsque le bandit Frank Miller (Ian MacDonald) descend du wagon, alors qu'il est censé être un tueur dangereux ? Personne… rien de l'Ouest poisseux n'est angoissant, tout paraît sorti de chez Lucky Luke

Avec ça, des acteurs guindés, coincés, blindés d'ennui… Le shérif Kane (Gary Cooper) semble avoir avalé un manche à balai, ne donne pas la moindre substance à son rôle de courageux et unique défenseur de la Loi à l'ouest du Pécos, sauf – essayons d'être équitable ! – lorsqu'à la toute dernière image du film, il jette dans la poussière l'étoile de cuivre symbole de sa fonction, en signe de mépris pour tous les habitants du patelin. Sa femme, Amy, (Grace Kelly) est un des personnages les plus insignifiants de ces innombrables histoires de garçons vachers qui constituent la trame inévitable des kyrielles de productions hollywoodiennes qui ont empuanti durant des décennies l'imaginaire des spectateurs… J'ai bien lu, ci-dessus, l'évocation et le panégyrique du jeu de la défunte princesse de Monaco, dont la froideur de comportement et l'apparence godiche étaient le fonds de commerce avant qu'elle ne devienne Mme Grimaldi… Dans Le train sifflera trois fois, elle est tellement écrasée par la vivacité et la lourde sensualité de sa rivale Helen Juarez (Katy Jurado) dont on se demande bien pourquoi elle a pu être délaissée par Kane, qu'on est stupéfait qu'elle ait pu laisser un nom dans l'histoire du cinéma (à dire vrai, si la suite de l'histoire n'avait pas été un conte de fées à usage des classes laborieuses, qui se souviendrait de Grace Kelly ?)…

Personnages sans substance, anecdote rebattue, manichéisme primitif des rapports humains, didactisme pesant (les seuls habitants de la ville qui prêteraient leur concours au shérif Kane sont un vieil ivrogne et un adolescent à peine pubère), musique insupportable dont le thème est décliné sans variété sur toutes les coutures, lourdeur de la mise en scène, absence de tout suspense dans la seule scène d'action qui conclut le film… Même l'idée de faire coïncider l'action avec la durée du film – à peu près une heure vingt – est traitée sans rythme et sans ardeur.

Un des films les plus surévalués de l'histoire du cinéma, sûrement…. Si je ne suis guère amateur de westerns, je peux m'émerveiller de la force et de la beauté formelle de La prisonnière du désert, je peux m'exalter de l'émotion mélodramatique et héroïcisante de La révolte des dieux rouges, des nobles sentiments de L'homme des vallées perdues et entrer dans la subtilité cinématographique des films de Leone ; mais là ! puéril, niais, prétentieux… comment faire un mythe de ces récits d'arrière-cour !!!?


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De vincentp, le 13 septembre 2010 à 17:09
Note du film : 6/6

La réputation de ce western est liée au fait qu'il correspond alors en Europe à la prise de conscience que ce genre peut aborder des sujets sérieux, politiques et sociaux, et pas seulement des pétarades.

Reste un récit très bien mené et interprété, finalement assez typique de la production des années cinquante.


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De fretyl, le 5 février 2011 à 19:16
Note du film : 1/6

Un de mes plus grands ennui au cinéma. Je préférerai dix fois plus certains petits westerns légèrement oubliés à ce film qui dure et n'en finit plus de durer. On attendait des pétards, du flingue et tout simplement du western, on se retrouve avec une trame psychologique et un de ces films années cinquante aussi nécessaire qu'un somnifère dans les soirs d'insomnie.

Sur le même thème revoyons plutôt Le Dernier train de Gun Hill ou Rio Bravo qui eux au moins ne perdent pas de temps avec des personnages inutiles. Trop de gonzesses bavardes dans Le train sifflera trois fois, trop de dialogue, trop de bourgeoisie… Un western ça n'est pas ça et si ça l'a été, ce fut déplorable.
Ce putain de train est tellement long à venir qu'on se demande s'il va finir par arriver ! Seulement entre le générique et l'arrivé du train il y'a au moins une heure et demie ou il ne se passe… RIEN !
J'avoue sans honte que j'ai sauté une partie du film sur mon lecteur Dvd pour en arriver directement à la fin tellement c'était long.

Avouons qu'un noir et blanc fut-il magnifique ne suffit pas à faire d'un film, un bon film. Les images sont soignées, les acteurs d'une classe aujourd'hui évanoui. Mais ce faux classique n'est plus en 2011 que l'ombre d'un cinéma, qui dès les années soixante et les premiers westerns de Sergio Leone n'a plus eu aucun intérêt.

Tout ça pour dire que Le Train sifflera trois fois m'a presque passé le gout d'essayer d'autres westerns de l'époque que je n'ai pas vu comme Règlement de comptes à O.K. Corral.


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De Arca1943, le 5 février 2011 à 22:28

« Tout ça pour dire que Le Train sifflera trois fois m'a presque passé le gout d'essayer d'autres westerns de l'époque. »

Alors là, ce serait tout de même dommage. À titre d'antidote, je vous suggère Vera Cruz, si vous ne l'avez déjà vu. Plus cru, certainement moins formaliste, ça annonce (un peu) Leone et Peckinpah.


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