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Forum : La Vie à deux

Sujet : Avis


De SACHAT, le 30 novembre 2005 à 12:36

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De sépia,, le 24 mai 2007 à 19:07
Note du film : 5/6

Je n'avais pas encore visionné le dernier film du dernier géant de l'intelligence et de la gràce du cinéma Francais. Ce qui est inconcevable, pas davantage. Mais j'en eu moins de regrets quand la jaquette du dvd m'apprit qu'il en était simplement (!) le scénariste et que c'est Clement Duhour qui en assura la réalisation.

Dire que cela se voit ? Pas vraiment, malgré une mise en scéne par trop académique. Savez vous ce qu'il manque à ce film ? Le bruissement et la chaleur de la robe de chambre du Maitre….Sa patte. Le parfum de ses oeuvres…Tout est là pour faire un excellent moment de ce testament cinématographique.

Sauf Guitry.

Imaginez une longue promenade amoureuse entre deux êtres différenciés par leurs sexes et tant mieux.

Lui, grand, beau, romanesque. Elle, tellement femme, désirable, ses cheveux balayés par le vent. La lune est au rendez-vous.Ils marchent en rêvant…..devant une mare à grenouilles. Un film de Guitry sans Guitry, c'est pareil: Il manque l'Océan….Mais cela reste quand même de très bonne facture, qui permet à des acteurs très populaires d'être à la hauteur, ou peu s'en faut, de la révérence dernière du grand homme.

Brasseur père, d'abord, qui visiblement éprouve réelle jouissance à incarner L'icône de l'avenue Elysée Reclus. Le duo Danielle Darrieux, délicieuse, et Robert Lamoureux le bien nommé devant sa partenaire, nous offrent un numéro assez drôle, arbitré par le sympathique Pierre Mondy.

Le monument Edwige Feuillère, tenant Ivan Desny (l'amoureux transi de Michèle Morgan dans Le miroir à deux faces) dans une main et Brasseur dans l'autre, reste un monument….La très belle et oubliée Maria Mauban nous donne à réfléchir sur nos croyances dans une très émouvante scène à trois : Elle, Pierre Brasseur et Dieu. Jean Tissier s'ennuie ferme pendant que le futur gendarme Cruchot s'affirme. Ils se devaient bien d'être là…. Fernandel cabotine, se souvenant qu'il avait autrefois sauvé la vie du baron de Saint Rambert. Pauline Carton, la très fidèle, vient dire au revoir à son mentor… Jean Marais est simplement beau devant Lilli Palmer, garce à souhait, et Gérard Philipe semble venir en voisin…

Mais de tout cela émerge un film que l'on regarde avec un plaisir certain. Dommage que Clément Duhour travaille en costume cravate et pas en robe de chambre. Parce qu'il est de ces moments ou l'habit fait le moine….


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De Impétueux, le 25 mai 2007 à 13:04
Note du film : 5/6

Votre note, Sépîa, est encourageante ; un 5, mâtin ! à mes yeux, ce n'est pas rien ; mais si votre message plein de subtilité et d'argument n'était pas tombé sur nos écrans, aurais-je acquis ce film enluminé de la présence, fût-elle virtuelle, du grand Guitry ?

Je m'interroge, notant d'abord que le film, sorti en 1958, est donc postérieur d'une année à la disparition du Maître… Et puis les expériences faites tout autant avec Les trois font la paire qu'avec Assassins et voleurs ne m'ont pas paru si convaincantes que ça !

J'ai dit et je redis – c'est même un de mes dadas – que les derniers ouvrages des grands cinéastes inspirent davantage la pitié que l'envie ; c'est le cas chez Duvivier, chez Carné, chez Renoir… Heureux (cela dit sans cynisme !) ceux qui sont fauchés en pleine gloire et force créatrice, comme Becker ou Melville !

Je regarderai sans doute La Vie à deux, ethnographiquement… Mais il m'agace de penser que presque tout le Guitry d'après-guerre est sorti en DVD (en dernier lieu La vie d'un honnête homme, que je n'ai pas encore regardée) et qu'à la très notable exception de La Poison, – d'après-guerre aussi – seuls demeurent inédits les plus beaux chefs d'oeuvre, Faisons un rêve, Les perles de la Couronne et Remontons les Champs-Elysées !


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De PM Jarriq, le 25 mai 2007 à 13:21

Ces exemples sont convaincants, certes… Mais que dire des dernières oeuvres de John Huston, Clint Eastwood, Kurosawa, Bergman ou Sautet ?

Mais je suis d'accord, les pathétiques Young Cassidy (Ford) ou L'étau (Hitchcock), sont plus nombreux que les Lettres d'Iwo Jima ou The dead !


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De sépia,, le 25 mai 2007 à 13:52
Note du film : 5/6

Un 5 , cher Impétueux…Parce que, lorsque un homme qui nous a offert tant de bonheur nous dit adieu, même par la caméra d'un autre, on lève le bras plus haut pour le saluer et lui dire Merci….

Bien sur que nous sommes loin, très loin des Perles de la couronne, que Le diable boiteux est un Annapurna de réussite à coté de ce film juste charmant…Bien sûr. Mais être charmant, à défaut d'être beau, ça n'est déjà pas si mal!

Et puis pourquoi je m'embête à répondre à un Fan de Sacha Guitry, qui avoue (car c'est une faute !!) ne pas avoir vu La vie d'un honnête homme ? C'est bien à "l'Impétueux" qui incite "les péronnelles" à sauter par la fenêtre quand elles sont trop bêtes, que j'ai l'honneur de m'adresser? C'est bien lui qui n'a pas encore vu ce film béni ?? Si Sacha le savait…

Courez vite acheter cette perle là, Ami. Ou volez le ! Ou faut-il que je prépare un nouveau colissimo ? Et puis, je reviens sur votre expression qui dit que les derniers films de ces géants vous inspirent plus de "pitié" que d'envie…il est vrai que lorsque quelqu'un vous habitue au talent, on lui pardonne mal de ne plus ou de moins en avoir. Pour ma part, je pense que certains de leurs films ont atteint de tels sommets de génie, que leurs ultimes oeuvres en gardent encore un peu de parfum….


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De Impétueux, le 25 mai 2007 à 15:28
Note du film : 5/6

Ah ! Mais La vie d'un honnête homme est déjà dans mes rayonnages ! Mais j'ai une bonne quinzaine de DVD en retard de voyure ! Sans compter ceux que j'aimerais revoir ! Donc, je m'y jetterai vite, mais pas forcément illico. D'ailleurs avez-vous vu que ce film n'est pas encore, à l'heure où j'écris, référencé sur DVD Toile ? J'en ai fait de vives observations amicales à l'équipe de direction !

Par ailleurs, je conçois bien, et partage votre révérence envers les films tardifs des grands maîtres ; je les possède, les ai regardés, ai essayé (et suis ouvent parvenu) à trouver dans l'oeil de ces grands vieillards la petite lueur du génie…

Mais disons – entre nous – que je ne conseillerais pas à un néophyte enthousiaste, à un catéchumène brûlant, de commencer par ces fins-là…


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De sépia,, le 25 mai 2007 à 22:17
Note du film : 5/6

C'est ma foi vrai…Pas un mot de ce film et de la prestation absolument époustouflante de Michel Simon face à….Michel Simon!

Impensable jusqu'alors…Je viens de découvrir que ce site avait donc un tendon d'Achille. Nobody is perfect, comme disent messieurs les Anglais, mais quand même !

Et je ne parle que de Michel Simon qui porte ce long métrage sur ses quatre épaules, donc. Je vous laisse découvrir tous les autres (on m'appelle en cuisine!) jusqu'à Mouloudji qui sort de l'ombre avec ses vérités premières….

Très bel opus Guitry, à mon très humble avis. Et je sais, cher ami, que, film mis à part, vous aurez matière à disserter longuement sur ce qu'il nous enseigne…Et je vous le demande, d'ailleurs…


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De Impétueux, le 26 mai 2007 à 09:54
Note du film : 5/6

Je crains que, formulés ainsi, vos désirs soient des ordres ! Il faut que je mette au programme des trois jours pluvieux de Pentecôte que je sens venir un regard attentif !


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De Impétueux, le 24 août 2007 à 19:26
Note du film : 5/6

Pour être objectif (mais doit-on l'être ?), il faut bien admettre que La vie à deux, œuvre posthume de Sacha Guitry n'a de séduction et d'intérêt que pour ceux qui ne peuvent résister au charme extrême de l'artiste et qui s'y complaisent même avec volupté, ce qui est exactement le cas de Sépia et de votre serviteur (et, tout de même d'un grand nombre d'internautes de DVD Toile).

En d'autres termes, il ne faudrait pas que l'habituel dénigreur de Guitry dissimulé sous le trouble pseudo de RdeT vienne là-dessus nous chercher des noises : il y a un traitement de faveur pour Guitry qui n'entre pas dans le domaine de l'objectivité. Et c'est une côte d'amour parfaitement subjective, adornée d'une certaine mauvaise foi qui me fait décerner un 5 à ce film, dans une échelle de valeur purement guitryomaniaque, sans rapport avec d'autres notations.

Sépia a fort bien écrit à la fois ce qui manque dans La vie à deux (c'est un peu comme un château d'Écosse : on y sent la présence du fantôme, derrière les mots, les attitudes, les situations, mais on ne le voit jamais) mais aussi ce qu'il y a : un tourbillon de scènes brillantes et d'acteurs souvent excellents, au service du plus spirituel et virevoltant auteur français.

Naturellement, c'est cousu de bric et de broc, et le meilleur côtoie le moins bon, voire le pire : mais même dans le pire (le premier sketch, avec l'épouvantable gugusse Jean Richard, son grasseyement ridicule, sa vulgarité faciale), il y a du meilleur (dans ce même sketch, l'intervention de Jane Marken, toujours aussi formidablement exaspérante).

Le lien entre les épisodes est assez convenu et funambulesque : le grand auteur de théâtre Pierre Careau (Brasseur qui a pris avec volupté le poste de Guitry), à bout de souffle, indique qu'il léguera sa fortune à un des couples parfaitement heureux qu'il a jadis et naguère mis en scène en s'inspirant de leur bonheur. Si ces couples ne sont plus parfaitement unis, l'héritage ira à son éditeur, Sauvage, ou au directeur du théâtre et meilleur ami, Vattier (Jean Tissier). Deux ahuris, Pommier et Santis (Christian Duvaleix et Jacques Jouanneau) sont chargés des constatations.

On le voit, le fil est ténu, mais il permet, donc, de réaliser quatre histoires qui ont chacune un certain charme. Si Lilli Palmer est bien belle, dans la deuxième – qui pourrait être intitulée Duplicité des femmes, muflerie des hommes – et si Jacques Morel incarne parfaitement un ministre de la IVème suffisant et insuffisant, l'anecdote souffre de la présence de deux des plus épouvantables acteurs que le cinéma français ait jamais compté : Gérard Philipe et Jean Marais. C'est pitié de voir cabotiner ces deux emplâtres-là, les entendre employer les mots écrits par Guitry, et même, pour Philipe de tenter d'imiter son si particulier phrasé…

Le troisième récit est, il me semble, d'assez loin le meilleur : c'est en tout cas un dialogue en feu d'artifice, brillantissime, éclatant, d'un ton très 18ème, parfaitement immoral et gracieux. Il est vrai qu'il est servi par trois excellents acteurs : Robert Lamoureux, qui était drôle tant qu'il ne se mêlait pas de filmer je ne sais quelle Compagnie, Pierre Mondy, qui joue les porteurs de gros sabots avec une grande finesse et surtout la sublime Danielle Darrieux ; depuis Le plaisir et ses trente-cinq ans, depuis Madame de, depuis Pot-Bouille, elle est l'actrice la plus séduisante, la plus élégante, la plus ravissante du monde et elle le restera, dans tout l'éclat de sa quarantaine, bien après Marie-Octobre. Chez Guitry, elle est parfaite de rouerie et d'élégante perfidie. Une merveille.

La quatrième anecdote, qui réunit Fernandel – qui a l'air de s'amuser beaucoup, et qui est bien amusant, moins gesticulant et grimacier que trop souvent – et la charmante Sophie Desmarets qui, tout de même, depuis 120, rue de la Gare et Femmes de Paris, commence à s'empâter. Mais il y a aussi l'excellente rondeur de Robert Manuel et la distinction de Madeleine Lebeau, embourgeoisée depuis le délirant Paris chante toujours, ce quatrième sketch – une histoire de substitution volontaire d'enfant – est parfaitement invraisemblable et porte une conclusion édifiante un peu nunuche.

Le moins bon est malheureusement la fin du film : Carreau (Brasseur, donc), in articulo mortis, fait appeler à son chevet Françoise, la femme qu'il a toujours aimée (rien moins qu'Edwige Feuillère), et qui l'a quitté pour Michel Sellier (Ivan Desny) ; sur son lit de souffrance, Carreau révélera à Françoise certaines manigances peu ragoûtantes qui la pousseront, le matin venu, à quitter son nouveau mari. Outre que la différence d'âge (15 ans !) entre Feuillère et Desny est visible comme le nez au milieu de la figure, c'est larmoyant, psychologiquement médiocre et bien peu brillant.

Mais bon : je l'ai dit au début de ce trop long message : La vie à deux n'est regardable que par des amateurs absolus du Grand Maître, qui y trouveront comme un écho affadi, mais aimable d'une longue vie de plaisirs…


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De vincentp, le 25 août 2007 à 10:08

A noter que la Cinémathèque française propose à Paris en cet automne 2007 une rétrospective intégrale de l'oeuvre de Sacha Guitry, accompagnée de conférences dédiées à cet auteur.


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